samedi 30 avril 2005

SW Revelations - Upton Sinclair's Revenge

Dans les années 30 Upton Sinclair, candidat démocrate au poste de gouverneur de Californie, avait proposé que les professionnels d'Hollywood au chômage puissent utiliser les ressources vacantes des studios pour tourner leurs propres films. C'est le genre d'idée, un peu trop à gauche pour certains, qui lui a valu de se faire descendre dans la presse et notamment la presse à scandale de William R. Hearst.

Aujourd'hui il se trouve des fans de Star Wars pour faire bien avec trois francs/six sous ce que George Lucas fait mal avec ses moyens intersidéraux. Pourquoi ? On peut imaginer que Lucas en bon mégalo patauge à côté de son concept. La créativité, ce n'est pas nouveau, est stimulée par les obstacles sur son chemin : le jour où le créateur arrête de se battre il perd ses moyens et sa raison d'être.
The Skywalker Ranch is the limit.

En tout cas les fans (actifs) ont gardé la force avec eux, ils font ça pour le plaisir et semblent avoir retrouvé l'esprit originel :
Star Wars Revelations : sur tous les bons réseaux de téléchargement.

vendredi 29 avril 2005

Le Maitre et le vieux con

Hitchy-sketchyAvec les 50 000 000 de téléchargements pour Firefox on célèbre aujourd'hui les 25 ans de la disparition d'Hitchcock.

Où en est le cinéma un quart de siècle après la mort de cette icône du réalisateur-auteur-marque de fabrique ? Godard, l'avorton prétentieux qui s'est acidifié avec le temps pour devenir un vieux con installé en Suisse, nous propose sa lumineuse vision :
[The droning old fart] recently flew from Montréal to New York. When he arrived, the customs officer asked him: "Mr Godard: what are you coming here for? Business or pleasure?" Godard indicated the former. The officer asked what business he was in. "Unsuccessful movies," Godard replied.
There is something paradoxical about his attitude toward cinema. He now seems despairing of the medium's ability to reinvent itself or to have any kind of social impact. "It's over," he sighs. "There was a time maybe when cinema could have improved society, but that time was missed."
Hé ben, il est où le petit péteux qui faisait son malin avec des petites phrases comme "tout ce dont on a besoin pour faire un film c'est d'une fille et d'un flingue" ou "le cinéma c'est la vérité 24 fois par seconde" ?

Vous reprendrez bien un peu d'Hitchcock à la place ?
"Some films are slices of life, mine are slices of cake."

jeudi 28 avril 2005

50 millions de renards sous acide !

Acid2Microsoft avait intégré Internet Explorer (IE) à Windows pour dézinguer Netscape puis, une fois Netscape en faillite, ils n'avaient plus aucune raison de se fatiguer pour faire évoluer leur navigateur. Ce qui explique qu'aujourd'hui IE est plus lent, moins performant que tous ses concurrents (et aussi plus vulnérable aux spywares mais c'est un autre chapitre).
Pour ceux qui utilisent toujours Internet Explorer (et qui souvent ne savent même pas qu'il existe d'autres navigateurs) voilà enfin un test parlant : soit la codification Acid2 de l'image ci-dessus, à ce jour seule la version de développement du navigateur Safari est capable de l'afficher correctement. Pour le reste, Firefox s'en approche mais avec IE c'est une vraie boucherie.
  • Voir le comparatif complet ici.
  • Voir le résultat du test avec votre navigateur (ah c'est pas encore ça, hein?)

  • Evidemment si tout s'affichait aussi mal avec IE ça ferait un moment que plus personne ne l'utiliserait. Le problème c'est justement que comme tout le monde l'utilise (plus de 80% de part de marché) les développeurs sont obligés de prendre en compte sa technologie vétuste pour que les sites apparaissent correctement à l'ensemble des internautes. Un cercle vicieux quoi.

    Firefox - setting the internet on fire!

    Bref c'est pour ça que la seule pub que vous trouverez sur ce site concerne Firefox (et son compagnon Thunderbird pour remplacer Outlook Express), logiciel libre, gratuit et disponible sous Windows, Mac ou Linux, en français comme en chinois et avec une large palette d'extensions pour personnaliser la bestiole.

    Au fait, Firefox fête demain son 50 millionième téléchargement depuis que la version 1.0 est sortie en novembre dernier.

    Entrées de mercredi 27

    1. ANTHONY ZIMMER ...... 19 128
    2. OTAGE ................. 13 593
    3. XXX 2 ................. 12 833
    4. BRICE DE NICE ..... 10 348
    5. MILLION DOLLAR BABY .. 6 523
    6. MON PETIT DOIGT M'A DIT... 5 979
    7. UN FIL A LA PATTE ..... 5 479
    8. ROBOTS ..................... 5 376
    9. GARDEN STATE ...... 4 914
    10 L'EMPIRE DES LOUPS .. 4 562

    mercredi 27 avril 2005

    BO Pp semaine 17

    1. BRICE DE NICE ........ 93 838
    2. L'EMPIRE DES LOUPS .... 82 732
    3. MILLION DOLLAR BABY ... 71 767
    4. MON PETIT DOIGT M'A DIT... 70 506
    5. GARDEN STATE ............. 67 742

    mardi 26 avril 2005

    L'exception de crédit d'impôt "culturel"

    What we have is a world, as former studio head David Picker so wisely stated, where Hollywood is no longer making movies, they are selling a product. And the product they are selling only happens to be movies.
    William Goldman Which lie did I tell (2000)

    A l'heure où le débat sur l'ouverture du système de financement français reprend cet excellent article d'Edward Jay Epstein pour Slate nous offre une belle perspective sur la créativité financière, la seule dont se préoccupe encore Hollywood.

    Pour tout ceux qui ont du mal à comprendre les mécanismes de tax-shelter (crédit d'impôt) le plan de financement de Lara Croft retracé ici est limpide. Tout commence par une opération de 'sale and lease-back' (vente temporaire des droits à un partenaire local) pour profiter de la mesure réservée aux productions allemandes : bilan de ce petit montage financier, un bénéfice de $10m qui paie les avocats qui ont travaillé et les salaires des comédiens principaux qui sont engagés (dont $7.5m pour Angelina Jolie).
    Après il suffit de répéter l'opération à une moindre échelle.
    Paramount made some more preproduction cash by taking advantage of the British government's largesse. To qualify for Section 48 tax relief in Britain, the movie had to include some scenes filmed in Britain and employ a couple of British actors. Given Lara Croft's peripatetic plot, neither condition presented an artistic problem. Again, Paramount entered into a complex sale-leaseback transaction, this time with Britain's Lombard Bank. Through this legal legerdemain, the studio netted, up front, another $12 million—enough to pay for the director and script.
    Conclusion de l'article : il est plus facile de financer une grosse bouse à $100m comme Lara Croft qu'un petit film indépendant à $16m comme Sideways.

    Normalement le 'sale and lease-back' c'est de l'histoire ancienne mais les gouvernements cherchent toujours à attirer des capitaux sans avoir l'air de faire de (trop gros) cadeaux.

    lundi 25 avril 2005

    Box-office Paris-RP WE 17

    1. BRICE DE NICE ............. 68 802
    2. L'EMPIRE DES LOUPS ......... 66 831
    3. MON PETIT DOIGT M'A DIT... 54 975
    4. GARDEN STATE ....................... 54 107
    5. MILLION DOLLAR BABY ............. 53 734

    dimanche 24 avril 2005

    Défense du faiseur de films

    S. PollackTrès bon article de Slate, critique et argumenté sur Sydney Pollack, un bon faiseur comme on n'en fait plus en France depuis que la nouvelle vague les a vomis et persécutés (Verneuil, Lautner...).

    Morceaux choisis et commentés :
    [In 1966] the journalist Peter Bart quoted Pollack deriding the "horizontal" storytelling favored by American directors and offering paeans to Fellini and Truffaut. But by then it was too late. Pollack's rough edges had been shorn off by television. He had become a dedicated middlebrow artist, suspicious of sophistication and concerned with nothing so much as being an entertainer.
    Ce décalage c'est exactement ce que la nouv' vag' et ses novlinguistes ne peuvent pas comprendre puisque pour eux le talent préexiste à l'envie de faire du cinéma. Pour moi c'est tout à l'honneur de Pollack de décider de baisser ses prétentions s'il sait qu'il ne sera jamais Fellini ou Truffaut. A condition bien-sûr qu'il ne tombe pas dans le cynisme du mercenaire.

    The Pollack hero undergoes a ritualized breaking-in: He begins as a handsome loner, self-sufficient and set in his ways. Then he meets a she. She (Streep, Fonda, Streisand) is overly idealistic or else overly prim. He is smitten. He opens himself up. Together, he and she overcome a hostage crisis, evil lawyers, or African colonization. Two and a half hours later, he is a slightly better he. If you think I'm oversimplifying things, listen to Pollack: "It's usually the same guy in a different place," he told The Directors. "Sometimes he's in Africa, sometimes he's in the West. ... And often it's Redford."
    C'est là la différence entre l'auteur reconnu et le faiseur : l'un a des thèmes de prédilection qu'il explore au fil de ses oeuvres quand l'autre ne fait que se répéter. Mais pourquoi tomber dans le manichéisme alors qu'on peut très bien imaginer un auteur puant se perdre dans ses obsessions au mépris du spectateur quand le faiseur a simplement pour ambition de réussir le meilleur film dont il est capable avec les ingrédients qu'il a rassemblés ?
    Hollywood has a word for people who join big stars with big literary properties and then leave the film to make itself—producers.
    Ah ! si on pouvait sortir cinq minutes du cliché du producteur inculte qui insulte tout le monde sauf ses banquiers et ses stars...
    Admettons qu'il y ait moins de 1% du patrimoine cinématographique constitué de chefs d'oeuvre (inoubliables) et 90% de films médiocres à exécrables (vite vus vite oubliés), hé bien c'est tout le reste de la production qui fait tenir l'ensemble. Encore une fois il ne faut pas se voiler la face : il n'y a pas d'auteurs dans le cinéma, il y a juste des talents qui peuvent espérer faire un excellent film s'ils se trouvent, se regroupent et donnent le meilleur d'eux.

    jeudi 21 avril 2005

    1 business 2 multimedia

    "I want to make movies that have energy. They may be cynical - but with a sunny cynicism."
    David Sacks, 32, an inventor of the Internet payment system PayPal, which was sold to eBay in 2002 for $1.5 billion
    Vous trouverez cette citation d'enculé (enculé oui, mais attention, enculé optimiste) dans le New York Times. L'article est vraiment fourre-tout, une compilation de vignettes sans aucune perspective, donc c'est à chacun d'y faire son marché.

    Quoiqu'il en soit il est plus facile d'imaginer les nouveaux business models du cinéma que les films de demain. Je dis ça parce qu'on entend souvent pleurnicher sur la corrosion du système par le fric alors que s'il y a des solutions à trouver c'est par là qu'il faut commencer, pas en invoquant des générations spontanées d'auteurs-artisans de leur propre image. Ça n'est peut-être pas rassurant, mais c'est la réalité toute simple. Pas besoin d'imaginer des complots ou d'échaffauder des théories pour l'affronter.
    "I've never put a dime of my own money into this business," said John Davis, a multimillionaire producer whose entree to Hollywood was smoothed by his father, Marvin Davis, who purchased 20th Century Fox and sold it to Rupert Murdoch's News Corporation in the 1980's. "I always advise other people not to. It is a very risky business. The riches in this business are made on libraries that increase in value over a long period of time, but you have to have two or three thousand titles."

    Entrées Pp du mercredi 20

    1. L'EMPIRE DES LOUPS ......... 11 093
    2. BRICE DE NICE ....................... 9 809
    3. GARDEN STATE ...................... 8 768
    4. MON PETIT DOIGT M'A DIT... 7 506
    5. MILLION DOLLAR BABY ......... 6 169

    mercredi 20 avril 2005

    L'hymne officiel du cinéma

    Singin'La semaine dernière a été idéale d'un point vue météo pour les entrées sur Paris. Petites pluies, temps qui se rafraichit... Bref ce ne sont pas les exploitants qui vont me contredire si je proclame que Singin' in the Rain est le film et la chanson emblématique du cinéma.



    I'm singing in the rain
    Just singing in the rain
    What a glorious feeling
    I'm happy again

    I'm laughing at clouds
    So dark up above
    'Cause the sun's in my heart
    And I'm ready for love

    Let the stormy clouds chase
    Everyone from the place
    Come on with the rain
    I've a smile on my face

    I'll walk down the lane
    With a happy refrain
    'Cause I'm singing
    Just singing in the rain.

    (pour les paroles et l'illustration, merci à ce site sur l'argot dans les films en anglais où je vous recommande d'aller piocher quelques mots au hasard des titres répertoriés)

    BO Pp semaine 16

    1. BRICE DE NICE .............. 127 866 (-44%)
    2. MON PETIT DOIGT M'A DIT... 97 566
    3. MILLION DOLLAR BABY ........ 83 663 (-26%)
    4. MAN TO MAN ....... 64 314
    5. ROBOTS .............. 50 048 (-33%)
    6. DANS TES REVES ....... 28 793
    7. VA, VIS ET DEVIENS ...... 27 758 (-23%)
    8. HITCH .................... 23 989 (-35%)
    9. DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRETE . 22 976 (-22%)
    10. WINNIE L'OURSON ET L'EFELANT ..... 21 556

    mardi 19 avril 2005

    Multiplication des galettes et division du pain

    (Multiplication of profits & division of the dough)

    Pour paraphraser Audiard :
    "Les bénéfices ça se divise quand tout a l'air d'aller, la cupidité ça se multiplie quand rien ne va plus."

    C'est exactement ce qui s'est passé avec la manne du DVD, tombée du ciel alors que les studios se débrouillaient tant bien que mal. Comme pour la Ruée vers l'or cette manne a été le signal que rien ne va plus, que toutes les règles acceptées en bonne société n'avaient plus cours.
    Le besoin pour les (grandes) entreprises d'être totalement libres ? A condition que la technologie ne les dépasse pas.
    Les téléchargements gratuits ? Donnez-nous libre accès aux coordonnées de ces petits malins. Mais laissez-nous faire un peu de comptabilité créative pour dissimuler nos recettes DVD.
    Il faut éliminer ces horribles pirates de l'espace internet qui ne respectent pas le droit d'auteur et menacent donc des secteurs entiers de l'économie mondiale. Mais faisons comme si de rien n'était et ne parlons surtout pas des royalties DVD.

    Even though Hollywood's labor unions have failed to make any headway in getting a share of DVD profits, individual movie artists are free to argue for a bigger slice of the proceeds. The studios say that any DVD concessions would bring financial ruin, but cracks are starting to appear in their previously united front, fissures that could ultimately provide the clearest view of the battleground.
    John Horn, LA Times (17 avril)
    CA ventes + location DVD 2004 (US+Can) = 15,5 +5,7 milliards de dollars
    CA ventes + location VHS 2004 (idem) = 3,2 milliards
    Box-office cumulé 2004 = 9,5 milliards

    Le DVD compterait au final pour 60% du bénéfice des studios mais grâce à l'imputation de divers frais par des comptables habitués aux effets spéciaux il est facile de dire que telle galette n'a rien rapporté (pour les passionnés voir l'étude de cas Buchwald v. Paramount dans Fatal Subtraction).

    Je pose DV et je retiens DVD. «Jusqu'où s'arrêteront-ils» dans cette fuite en avant où le DVD est censé payer pour l'explosion des budgets (production et marketing) ? Probablement quand le DVD deviendra obsolète, dans 5 ans. Et là ce sera marrant de voir encore tout ce beau monde s'agiter pour un soubresaut technologique qui n'est en fait que la dernière étape (en cours) de la révolution numérique : la dématérialisation totale des supports.
    C'est bien là le seul problème dont tout le monde devrait se préoccuper au lieu de fantasmer sur des gros chiffres.


    DOSSIER
    L'évangile DVD selon St. Thomas Faquin :

    Au commencement...
    Perspective générale du marché de la galette DVD (+ perma-link vers un article du NYT sur les ventes à l'étranger) :
    Le seigneur des galettes et du gros pot de beurre (janvier)
    La logique du mastodonte qui édicte ses règles (mars) :
    MGM vs. Grokster
    Vendre des galettes en Chine pour les Nuls (mars) :
    Le dévidoir du Yang-Tsé I
    Le dévidoir du Yang-Tsé II

    lundi 18 avril 2005

    Box-office Paris-RP WE 16

    Brice profite du w-e pour limiter la casse (-60% mercredi, on est maintenant sur une baisse inférieure à -50% pour la semaine).

    1. BRICE DE NICE .............. 110 534
    2. MON PETIT DOIGT M'A DIT... 79 134
    3. MILLION DOLLAR BABY ........ 68 439
    4. MAN TO MAN ....... 52 314
    5. ROBOTS ........... 44 466

    dimanche 17 avril 2005

    The proof of the fudging is in the teasing

    Une des raisons pour lesquelles je vais surtout dans des petits cinémas parisiens c'est qu'il n'y a pas (ou vraiment très peu) de pub avant le film. Ce n'est bien sûr pas ma principale motivation mais je pense qu'une grande partie de la magie du cinéma intervient quand les lumières s'éteignent et qu'on peut glisser tranquillement dans le monde imaginaire créé par le film. Au contraire dans les multiplexes, ces supermarchés dont on se retrouve vidé par les issues de secours, toute cette magie est gâchée par un fatras de messages publicitaires, de teasers et de films annonces assommants, fatras après lequel les lumières se rallument. Sacrilège !

    Vous qui aimez aussi le cinéma, en gros ou en détail, regardez ce qui nous arrive des Etats-unis, admirez l'inventivité : un bonus publicitaire de 20 minutes avant le machin pour lequel vous avez payé. Miam-miam.
    “The 2wenty,” which is shown with digital projectors, is “a larger-than-life pre-show adding unique and special entertainment to the REG movie-going experience.” The country’s largest theater chain [Regal] refers to it as “quality entertainment supplied by our four content partners.”

    To understand what this is really about, replace “entertainment” with “advertisements” and “content partners” with “companies that are paying for these advertisements.” Essentially, movie theater chains have found a way to give us even more advertising: by running pre-show ad films while the lights are still on and audiences are finding their seats.
    En revanche très bonne initiative que celle de la Captive Motion Picture Audience of America : mettre une affichette "réservé" sur son fauteuil et ne revenir que pour le début du film.


    Je sens que je vais m'en inspirer pour la prochaine fois que je dois faire mes courses au supermarché !
    (via imdb)

    jeudi 14 avril 2005

    Episode -30%

    Emmanuelle nous propose un petit reportage sympa sur les gros consommateurs de Star Wars. Il parait qu'en bon langage pipo-marketing on parle de fans. C'est vrai qu'ils ont l'air gentils ces gars qui campent dans la rue pour être les premiers au ciné, mais moi, cet esprit gros nenfant (plus que bon enfant) me rend assez dubitatif (pour faire à mon tour dans l'euphémisme décoratif).
    Non, franchement, je trouve ça déprimant tout ces consommateurs captifs, dépendants à un produit dilué rien que pour eux, parce qu'ils le valent bien. Exemple : est-ce que ce serait de la dialectique trop lourdement Michael Moorue que de mettre en regard ces clochards volontaires et de vrais SDF américains ? D'un côté de jovials intermittents du trottoir et en face la sécurité du non-emploi, l'assurance universelle de ne pas pouvoir tomber beaucoup plus bas que le caniveau.


    Même décor, changement d'angle, William Goldman met la production de suites (sequels) au même niveau que faire le trottoir :
    ...sequels are whores movies.
    (...)
    In Lucas's case, I think there are precious few on the planet who preferred Return of the Jedi to Star Wars. Well, why, pray tell, should the Phantom Menace be any less boring and flawed than the last of the first trilogy?
    People will come up with all kind of bullshit for whoring. I remember telling people, Well, there was just so much great stuff about Butch and Sundance I couldn't fit in the first one. Wonderful interesting new material.
    Bullshit. That was whore talking.
    And whatever Lucas tells us today about why he did the deed, whatever excuses he comes up with, it will be bullshit. If you disagree then answer this: why didn't he finance a sequel to Howard the Duck?
    William Goldman, Which lie did I tell? (2000)
    Ecrivain et scénariste américain oscarisé pour Butch Cassidy et le Kid (qui a donné une prequel dix ans après) puis pour les Hommes du Président.

    Mercredi 13 : entrées Paris-périphérie

    1 BRICE DE NICE ........................ 14 706
    2 MON PETIT DOIGT M'A DIT... 11 293
    3 ROBOTS .................................... 9 076
    4 MILLION DOLLAR BABY ........ 7 878
    5 MAN TO MAN ......................... 7 219
    6 DANS TES REVES .................. 4 908
    7 WINNIE L'OURSON ET L'EFELANT .. 4 740
    8 VAILLANT PIGEON DE COMBAT ! ... 4 064
    9 AKOIBON ............................. 2 705
    10 MISS CONGENIALITY 2 ....... 2 697

    mercredi 13 avril 2005

    BO Pp semaine 15

    1. BRICE DE NICE ....... 228 172
    2. MILLION DOLLAR BABY .... 113 425
    3. ROBOTS .......................... 74 912
    4. VAILLANT PIGEON DE COMBAT ! .... 43 428
    5. THE RING 2 .................. 42 004
    6. LES ENFANTS ................. 39 901
    7. HITCH ............................ 36 825
    8. VA, VIS ET DEVIENS ....... 35 910
    9. TOUT POUR PLAIRE ....... 34 401
    10. DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRETE .. 33 769
    11. L'ANTIDOTE ......... 29 429
    12. DR KINSEY ........ 24 460

    lundi 11 avril 2005

    Bullshit Broadcasting Corp.

    Je ne connais pas la teneur originale ni le contexte de cette interview de Kristin Scott-Thomas (pour un programme international de la BBC, The Ticket) mais ça empeste la très mauvaise tambouille. Première, Studio ou même Ciné Live mettent toujours un peu plus de formes avant de publier ce genre de publi-reportage fourré aux vagues idées générales qui ne se raccrochent à aucun discours construit.

    Titre du papier prémaché : "France embraces commercial film." Encore si c'était le titre d'une enquête approfondie sur le cinéma français des dernières années, mais non, c'est un vague lieu commun qui s'appuie (sans trop forcer) sur trois exemples (qui parlent d'eux-mêmes) : Amélie Poulain, Les Choristes et... Arsène Lupin bien-sûr.

    Hé oui ! figurez-vous que ce film, passé inaperçu à l'automne dernier avant la sortie d'Amélie Poilue, est un phénomène du box-office. Premier paragraphe :
    On the heels of Amelie and The Chorus, Scott Thomas' latest film Arsene Lupin, an unusual mix of costume drama, martial arts and computer-generated imagery, is another box office success story.

    Donc, par là même, consécutivement, on n'a plus honte de faire des films qui gagnent de l'argent en France.
    Moi ma conclusion c'est que quand les gars osent communiquer avec un tâché de presse aussi baveux c'est que le film doit être encore plus mauvais que ce que je pensais.

    Pour l'histoire, Arsène Lupin, "ce mélange inhabituel de film en costumes, de film de kung-fu et d'images de synthèse" à 22m d'euros, a fait 1 184 240 entrées en France. Et il est porté disparu sur les autres marchés avant sa sortie tant attendue au Royaume-uni. Sortie DVD dans un mois en France, mais dispo depuis longtemps en import russe.
    (via MCN)

    Box-office Paris-RP WE 15

    Vent froid, averses : météo parfaite pour les salles ce WE.

    1 BRICE DE NICE ............ 201 494
    2 MILLION DOLLAR BABY ....... 94 996
    3 ROBOTS ............................. 67 252
    4 VAILLANT PIGEON DE COMBAT ! .... 39 734
    5 THE RING 2 .......... 36 238
    6 LES ENFANTS ........... 32 876
    7 HITCH ........................ 31 245
    8 VA, VIS ET DEVIENS ......... 28 590
    9 TOUT POUR PLAIRE ......... 28 076
    10 DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRETE .. 27 765
    11 L'ANTIDOTE ................ 24 898
    12 DR KINSEY .................... 19 523

    vendredi 8 avril 2005

    Charlie and the Kaufman Factory

    Extraits d'une interview de Charlie Kaufman (scénariste de films qui prennent le temps de s'installer dans les méandres du cerveau humain comme Being John Malkovich, Adaptation. et Eternal Sunshine of the Spotless Mind) :

    These days, I don’t think of awards at all. And even less so since I’ve been part of that world, and I’ve seen what it really is. It doesn’t have the same sort of allure it once did. It’s just watching a marketing machine, and there’s something very ugly about that. I hate it, I think it’s crap. It’s marketing, and marketing is marketing. People get too attached to it. It’s slightly mean-spirited. I can’t speak to larger trends. If people say a movie is better because it has an award it’s sort of affecting the future of marketing.
    (...)
    I’m not interested in watching films right now that feel like a product. I want to feel like I’m watching something that’s really really a mess. Does this make any sense? I don’t know what it is, I want to watch a film in which it feels like there’s something at risk, that’s not a package. But everything seems to be a package. I’m on edge, I don’t want to feel like someone’s sort of presenting me with something and I’m supposed to appreciate it.
    (...)
    I don’t really have anything against stories, but I just want to feel something happening. I read something that Emily Dickinson said that I’m going to paraphrase: you know something’s poetry if a shiver goes up your spine. And that’s the thing to try to put out there, and you put it out there by being honest. If you have a story, it has to conform to that, rather than the other way around. I’m not necessarily into plotless cinema; sometimes people make those movies and they’re not very good, or interesting. Everything is intention, and sometimes people’s intentions, even when they’re avant-garde or on-the-edge, or muddied, become apparent, and it doesn’t really have any power.

    jeudi 7 avril 2005

    Béatitude et nostalgie

    Le week-end dernier j'ai reçu un message privé d'un internaute d'Imdb qui me trouvait trop sévère dans mes commentaires sur certains films. Il se demandait si j'étais 'bien dans ma peau' (je résume les tournures plus ou moins diplomatiques). Après avoir discuté de nos différences d'approche (en gros moi je poste mes commentaires - plus ou moins pertinents - par une gymnastique personnelle qui s'exerce plus facilement sur des films 'défectueux' quand lui, comme l'essentiel des internautes, cherche des commentaires qui confortent ses a priori) il a évoqué la nostalgie comme un état d'esprit qui tend à dissimuler les défauts de ces films avec lesquels on entretient un lien émotionnel qui déborde largement du film lui-même.

    Bref avec ça je dois passer pour un monstre (freak) puisque je me crois capable de juger avec un oeil impartial le premier film que j'ai vu sur grand écran ou le premier film que j'ai vu avec autre chose comme préoccupation que ce qui se passait sur l'écran. Mais on ne m'ôtera pas de l'idée que la nostalgie n'est qu'un état d'esprit passager, pas une attitude dans laquelle on doit se complaire ; une ambiance, une atmosphère, pas un décor physique dans lequel on pourrait se promener sans perdre la notion des réalités.

    C'est ainsi que je concluais sur le Grand Meaulnes, livre magique pour un adolescent mais livre bien décevant pour un adulte.
    (...) admittedly it's not a book for grown-ups. The book is all about the fantastic atmosphere drawn between a little boy's and a young man's world. Told in a flashback through the eyes of the former little boy there's also a sense of lost paradise. Once read twice lost it seems, hence the point that nostalgia is only a transient feeling, not a firm standpoint you can find and climb over and over again.
    Il est normal pour un enfant qui ne comprend pas encore tout de vivre dans un monde vaporeux où l'atmosphère prime sur le décor. Mais l'adulte est censé faire l'effort de comprendre, pas de se réfugier dans ses souvenirs d'enfance, ses albums de photos jaunies au goût de madeleine et aux sonorités de Choristes.

    BO Pp mercredi 6

    1. BRICE DE NICE ............. 33 051
    2. MILLION DOLLAR BABY ..... 11 207
    3. ROBOTS ...................... 10 866
    4. VAILLANT PIGEON DE COMBAT ! .... 7 408
    5. LES ENFANTS ........ 5 118
    6. THE RING 2 ......... 5 089

    mercredi 6 avril 2005

    BO Pp semaine 14

    1. MILLION DOLLAR BABY .... 132 389 
    2. THE RING 2 ........................ 74 975 
    3. VAILLANT PIGEON DE COMBAT ! ... 65 902
    4. HITCH ...................... 56 756
    5. L'ANTIDOTE .................. 54 558 
    6. TOUT POUR PLAIRE ........... 46 863 
    7. DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRETE .. 40 749
    8. VA, VIS ET DEVIENS .......... 35 869

    lundi 4 avril 2005

    Box-Office Paris-RP WE 14

    1. MILLION DOLLAR BABY .......... 107 322
    2. THE RING 2 ............................. 65 010
    3. VAILLANT PIGEON DE COMBAT ! ....... 59 122
    4. HITCH .................................... 47 963
    5. L'ANTIDOTE .......................... 45 068
    6. TOUT POUR PLAIRE .................... 37 100
    7. DE BATTRE MON COEUR S'EST ARRETE .. 31 957
    8. VA, VIS ET DEVIENS ................ 27 551

    dimanche 3 avril 2005

    Non.

    Pourquoi faudrait-il voter pour ce projet de constitution européenne ? Parce que.
    Parce que c'est pas bien d'être contre quelque chose où ya marqué Europe dessus.
    Parce que si le non l'emporte au référendum du 29 mai prochain ce sera vraiment pas bien.

    Franchement est-ce qu'on a vu de meilleurs arguments que ça pour le oui ? Non.
    Non, parce que les hommes politiques ont pris l'habitude de court-circuiter chaque débat à leur avantage, c'est à dire en martellant leur propre conclusion, sans expliquer les enjeux pour ne pas risquer d'avoir à s'expliquer sur leurs contradictions. Et le court-circuit ultime du débat c'est : votez pour moi parce que je suis le plus beau.
    a bo oui, a pa bo non.
    Voter oui c'est voter pour l'Europe de demain ; voter non c'est voter en réaction, voter rétrograde.
    Si vous votez oui vous avez tout compris à l'Europe ; si vous votez non vous êtes des électeurs capricieux, mesquins, irresponsables.
    Merci beaucoup de nous dire ce qu'on a faire, vous, les hommes politiques qui démontrez chaque jour votre incapacité à prendre des responsabilités, la suffisance dont vous êtes capables pour entendre ce que vous voulez bien entendre, dire ce que vous pensez qu'on veut entendre, et vos grandes compétences sur ces questions hautement stratégiques qui consistent à se couvrir et s'entourer de bons fusibles.
    (la suite ici)