lundi 24 août 2009

Speedciné

Depuis un an environ j'entends parler de gens qui regardent des films (des épisodes de leur série préféré pour commencer) en streaming. Peut-être parce que je deviens vieux, je reste fidèle au bon vieux téléchargement qui me permet de regarder le film quand je veux une fois qu'il est sur mon dur. Au passage il m'est arrivé de télécharger certains films (700 Mo) en moins d'une demi-heure... pas sûr que le streaming permette le même confort de visionnage.

Le gros argument du streaming c'est qu'il n'y a rien d'illégal pour l'internaute. Personnellement je trouve ça très petit comme justification, c'est vraiment de l'hypocrisie. Quand je télécharge un film je n'ai pas honte et je n'essaie pas de me mentir sur le caractère légal du truc. Je ne le fais pas non plus par esprit revendicatif, mais simplement comme un consommateur lambda abreuvé de pub pendant des années qui se retrouve avec un service "instant gratification" plus performant que tout ce qui existe sur le marché officiel.

Si demain tout le monde se met à laisser les clés sur sa voiture et que les gens n'abusent pas du système, je peux donc, en cas de besoin, conduire dans une voiture "volée" (en tout cas sans avoir les papiers en règle) en bas de chez moi, ce qui m'évite par exemple d'en acheter une ou de prendre un taxi. Surtout, dans la mesure où une voiture est dispo en bas de chez moi, le service défie toute concurrence.

Le haut-débit + les rythmes de consommation frénétiques, la génération kleenex, tout ça contribue à bousculer les éditeurs de contenus trop longtemps habitués à tenir fermement les vannes de leur catalogue.

Fondamentalement est-ce que le streaming change quelque chose ? Oui s'il tend à montrer le gaspillage d'énergie de courir après des voleurs à l'étalage par rapport à la lutte contre le terrorisme par exemple.

Comme le démontre Chris Anderson dans son dernier livre, il faut bien comprendre que l'économie de l'internet suppose d'accepter d'offrir du contenu gratuit pour toucher un maximum de personnes, parmi lesquelles une minorité paiera pour avoir du contenu premium, c'est à dire dans le cas d'un film, de le voir dans des conditions meilleures que sur un écran d'ordinateur et en dépendant du débit des données en mémoire tampon et de la qualité de l'encodage pirate.
C'est évidemment contre-intuitif pour tous les vieux cons comme moi qui sont nés bien avant qu'internet n'explose, mais c'est comme ça, il faut savoir écouter, comprendre et s'adapter.

Pour l'instant, l'avenir du streaming parait lié au développement des offres de VOD. Speedciné est un site portail tout ce qu'il y a de plus légal, mais à la base il propose le même service que n'importe quel répertoire de torrents. La garantie de qualité (c'est le minimum) du fournisseur en plus.
Petit détail supplémentaire auquel je tiens, il met en avant une catégorie de films gratuits (en fait, tombés dans le domaine public la plupart du temps) comme le font publicdomaintorrents.com ou archive.org de manière nettement plus underground. Le gratuit est donc encore une fois présent et c'est lui qui crédibilise un service dès le départ, et sur le long terme.