vendredi 4 février 2005

Biopics je vous hais !

Petit prolongement de la discussion sur The Aviator avec un épilogue de mon cru (recyclage, j'avoue) sur ces films frelatés que sont les biopics.

[biopics = biographical pictures. En vf 'Biographies filmées' ou 'films biographiques' : ça sent la naphtaline !]

De : 'JK'

Aviator fait très Citizen Kane atrophié.
Par ailleurs, il y a beaucoup d’autres choses qui me gênent.
Par exemple, l’introduction de Hepburn, avec ses tics de langage.
OK, c’est une super imitation, mais ça fait vraiment barnum, genre l’actrice qui fait son show. Pour moi, ça tue totalement la scène. Pourtant, quand j’ai revu Hepburn deux jours plus tard, j’étais bluffé. Mais dans Aviator, ça me pose clairement un problème.

A la limite, j’ai préféré Beckinsale, qui pourtant ressemble autant à Ava Gardner que moi à Jean Paul II, mais qui ne donne pas l’impression de jouer « à la manière de ».
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre… Je reconnais que ça ne doit pas être évident de gérer cet équilibre entre des personnages grandioses et un jeu outrancier.


Re : 'viktor'

Pour reprendre ton expression c'est dans la scènes les moins Barnum que le personnage d'Hepburn est touchant (en l'écrivant ça devient d'une évidence lumineuse) mais en bon spectateur du numéro de Cate (impossible de toute façon d'y voir la vraie Kate) DiCaprio-Hughes commence à apparaitre un peu plus humain.
Au contraire la répétition des tocs ça devient lassant.
Je dis lassant, j'exagère parce que le jeu de DiCaprio fait qu'on était vraiment dans la peau du gars, mais le côté Citizen Kane du pauvre (Quarantine=Rosebud) dont tu parles fait bien ressortir la lourdeur de la structure scénaristique dont je parlais l'autre fois.
Quant à Beckinsale elle ne fait que passer au milieu. J'ai même trouvé que son personnage avait moins d'importance que celui de Faith Domergue.

Et puis zut, j'en ai marre des biopics. Je préfère les vrais films où le cinéaste veut avant tout raconter une histoire intéressante que ces films qui se croient intéressants parce qu'ils se coltinent une bonne grosse histoire vraie.

Ça me rappelle que le projet Napoléon de Kubrick avait aussi un arrière goût de Rosebud. Pour la peine je te recopie ma réponse à un article qui annonçait, il y a 4 mois, la déferlante des biopics :

I'm not too kind on biopics - basically I think they're contrived mixtures of 'true stories' and film challenges. The old dilemma: 'slices of life vs. slices of cake.' The only biopic I can think of is that monumental one which only existed in Kubrick's brain: Napoleon. Ok it's only fantasizing about what this Great Director could have done (to nail the genre?).

The funny thing is none - or so - of the common elements you checked out for the plain real biopics of the fall season seems to apply there.

GRAB A SLICE: Kubrick's Napoleon was to be a 180min womb-to-tomb narration showcasing vignettes of the-Great-Dictator-to-be's Teddy bear (would Spielberg have dared?) and the building up of this lonely and boiling inside character. Eventually Kubrick's project was shelved partly because another biopic centered on Waterloo bombed.

THE BACKSTORY: Except for the closing shot, back on the rosebud bear, the script goes straight forward; thanks to the kubrick-trademarked voice over.

IMITATE OR ACT? Being Napoleon for 6 months with Kubrick going up to 70 takes... it's the role of a lifetime (in an asylum). Way above Tony Perkins and Malcolm McDowell's spell!

DEAL WITH THE PERSPECTIVE OF TIME: Kubrick had done more fact checking than any campaign staff could ever spin. The problem wouldn't have been the historical accuracy but the queasy empathy for Napoleon. Yes, he was a man too.

All in all I had a dream that some day all flicks will be marketed as 'based on a forged story.'

          (originally published there - don't forget Poland's Hot Button!)

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