mardi 22 février 2005

Un acteur sachant jouer...

...sans s'arrêter sait son salaire sous son succès

Pour éviter de perdre du temps à lire, la bouche ouverte, l'article figaresque d'hier sur les acteurs français les mieux payés en 2004 voilà le podium :
1. Gérard Jugnot -- 5,45 millions d’euros (2 films en 2004 ; poids après les Choristes : 1 million par film)
2. Jean Reno -- 3,55 (2,2 pour l'Enquête Corse, le reste sur les Rivières Pourpres font du ski).
3. Depardieu -- 3,35 (dont 1,2 pour le bide monumental de San-Antonio ; 5 films au total)


Jean Reno est un excellent produit ciné (3e année consécutive sur le podium et 2x mieux payé qu'en 2002) mais son parfum est un bide (3 087 flacons vendus sur six mois).
L'interview de Makayel Youn est un peu plus intéressante : il ne me fait pas rire du tout mais effectivement c'est un bourreau de travail. Ce qui l'aide à garder la tête froide, à défaut de la reposer.

Plus sympa comme discussion sur le métier : le face-à-face François Berléand/Clovis Cornillac dans L'Express. C'est marrant qu'ils soient « amis de longue date » parce que pour moi ils sont vraiment à l'opposé. Berléand ne m'intéresse pas du tout. Il renforce mes a priori contre les films dans lesquels il joue et quand je tombe sur lui, dans un film que je suis allé voir pour d'autres raisons, je vois Berléand et pas le personnage qu'il est censé incarner. Est-il capable de montrer autre chose ou est-ce qu'on ne lui demande rien de plus ? Aucune idée. Au contraire j'ai vu Clovis Cornillac dans trois films en deux mois, je ne l'ai pas reconnu dans le deuxième et je ne l'aurais pas plus reconnu dans Un Long dimanche... s'il ne m'avait pas autant marqué (bluffé) avec les films précédents.

F. B.: Il y a cinquante ans, les Julien Carette, Pierre Larquey et autres avaient une filmographie de 150, 200 films, et personne ne leur reprochait de trop bosser.

D'autant que, enchaîner les rôles, ce doit être bon pour le compte en banque, non?

F. B.: Quand je suis passé au théâtre privé, j'ai gagné cinq fois plus que dans le subventionné. Et d'environ 25 000 € d'impôts, je suis passé à 60 000! C'était la cata. Heureusement, les gens de cinéma voient pas mal de pièces. C'est là qu'ils m'ont repéré. Aujourd'hui, mon cachet standard, pour un rôle important comme celui des Choristes, à savoir vingt ou vingt-cinq jours de tournage, c'est 150 000 €. Si la production est plus modeste, le tarif varie, évidemment. Pour Mon idole, j'ai pris 50 000 €, alors que j'étais en tête d'affiche. Comme le film a marché, je me suis rattrapé sur la participation.

C. C.: Moi, je viens de m'apercevoir que je suis passé du statut d'acteur qui bosse bien à celui de bankable [comédien sur lequel un projet peut être monté financièrement]. D'abord, parce qu'on m'a associé au succès de Malabar Princess, dans lequel je n'ai pourtant pas un rôle important. Ensuite, parce qu'il y a eu Mensonges et trahisons... et Un long dimanche de fiançailles, qui ont bien fonctionné... Ce n'est pas moi qui, un jour, décide que je vaux tant de milliers d'euros. Ce sont les producteurs et autres décideurs qui discutent entre eux. C'est pourquoi je ne crois pas au plan de carrière. Tu choisis là où on te propose. Jusqu'au mois de septembre 2004, je recevais en moyenne deux scénarios par mois. Depuis, je suis passé à cinq par semaine! Mais attention! on m'envoie de tout. Si j'en avais écrit certains, je n'oserais même pas les montrer à ma douce.

F. B.: Moi, j'en reçois dix par mois. Plus les pièces. La sollicitation est telle que, finalement, je suis obligé d'apprendre à dire non.

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