mardi 8 février 2005

Effets secondaires

L'amour du risque

Bien plus lucratif que le DVD, le jeu vidéo a en plus comme gros avantage de ne pas être un simple support condammé à laisser la place aux nouveaux formats qui ne manqueront pas de le remplacer. C'est bien ce que se disent les studios : la marge bénéficiaire sur les jeux se maintient aux alentours de 25%, soit 3 fois plus que la moyenne des films et 2 fois plus que le DVD dont la moyenne a glissé avec sa popularité (guerre des prix et surenchère marketing).

Mais bon, à part les franchises comme Spiderman ou Star Wars un blockbuster ne fait pas forcément un carton sur console. Dans les 90s Dreamworks, Time-Warner ou Disney ont appris à leurs dépends qu'il ne suffisait pas de créer une filiale. Audiovisuel et jeux vidéos, ce sont deux mondes différents avec, d'un côté des mastodontes qui connaissent leur business plan, et de l'autre des développeurs indépendants, pas vraiment fascinés par les paillettes, qui marchent à l'instinct. Un responsable de production chez Electronic Arts explique ainsi que dans son métier il n'y a pas cette "culture de la peur de l'échec."

Pour moi c'est exactement la gangrène des studios : un responsable de la production chez Universal ne cherche pas avant tout à faire de bons films (comme d'autres de bons jeux) mais à ne pas perdre son job. Donc à ne pas faire de fours. C'est à dire minimiser les risques en sacrifiant cette originalité qui fait qu'un marché se renouvelle, respire et se développe.

Si cet article du NYT explique que l'intérêt des studios pour les éditeurs de jeux est plus grand que jamais, MovieCityNews fait remarquer qu'EA n'est plus un start-up. Bref, s'il doit y avoir des rachats ou des fusions, c'est Wall Street qui arbitrera.

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After Effects

Si vous venez de vous découvrir une vocation de tueur en série spécialisé sur les publicitaires (et les responsables de studios cupides) ce serait une bonne idée de commencer votre carrière avec les chargés de profanation pour la scène centrale où Gene Kelly danse effectivement sous la pluie (du studio) dans Singin' in the Rain :
Then the commercial starts to slip and slide. The music becomes a piece of hip-hop. The figure of Kelly starts to make moves in his dance that were never in the original film. He does somersaults. And this is all in order to promote a current product - let's draw a merciful veil of obscurity over what it is.

(The Independent)

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