dimanche 30 septembre 2007

Beginners' Method - alternative ending

(1 après j'ai dillué un peu la fin de ce post, pas forcément pour le meilleur, mais je vous laisse juges)

Le démarrage pitoyable d'El Método montre une fois de plus qu'un film donne un idée de ce qu'il a dans le ventre au cours des 10 première minutes. Avec une seule idée le film ne peut pas être bon sur chaque bobine, et a fortiori pas la première puisqu'il va diluer cette idée sur tout le métrage. Si je prends le principe de la méthode des quotas, n'importe quelle scène prise au hasard doit donner envie de voir le film ou de l'éviter. Comme heureusement personne ne va au cinéma avec une approche de statisticien c'est les premières scènes du film qui doivent convaincre. Certes l'échantillon n'est pas pris au hasard dans la continuité du film mais il est pris au hasard dans la créativité de l'équipe qui l'a pondu.
Dit autrement, si le réalisateur s'attache particulièrement à soigner la scène d'intro :
  • soit il arrive à rester sur ce tempo (sans s'essoufler, c'est un tour de force),
  • à jouer des pleins et des déliés (maitrise parfaite de son histoire et de son équipe),
  • ou au moins sur des nuances chromatiques (soin maniaque apporté au cadre et au jeu d'acteur ; cas du huis-clos par exemple, très bon juge du talent de metteur en scène pur, çàd d'un metteur en scène qui recherche l'émotion dans le cadre plutôt que de la préconcevoir dans son découpage, dans l'action).
Dans tous ces cas le film fonctionne bien et a des chances d'être même très bon.
Sinon le film,et le spectateur, piquent du nez très vite. Le pire étant un film qui devient de pire en pire, de plus en plus abscons à mesure que la fraicheur des personnages et des situations s'estompe. Ici le réalisateur n'arrive pas à faire illusion, pour une raison qu'il n'a malheureusement pas identifiée assez tôt. C'est peut-être son talent, et cette dure vérité est d'autant plus dure à accepter qu'il a réussi un film avant (par hasard, ou parce que des critiques se sont enthousiasmés pour des raisons qui échappent au spectateur).
A contrario si l'échantillon des 10 premières minutes, ce sacro-saint first reel contact qui a son équivalent dans la littérature avec l'incipit, n'est pas bon, le film ne sera pas bon, et rien dedans n'aura eu l'occasion de faire au moins illusion.

Bref, s'il peut exister des films, globalement décevants, dont les 10 premières minutes promettaient beaucoup, aucun exemple ne me vient en tête, et si je ne m'en rappelle pas c'est comme s'ils n'existaient pas.


PS1 Matrix n'est pas un mauvais film, en revanche je m'en souviens de son entrée en matière époustouflante puis d'un gros coup de mou quand les frères Wachowski commencent à délayer leur explication du pourquoi du comment. Après c'est du jeu vidéo, entrainement puis balles réelles : très faiblard d'un point narratif. J'ose espérer que ceux qui l'on revu sur un petit écran on nettement mieux vu ses gros défauts.

PS2 La structure huilée d'un James Bond fait commencer chaque film par un prologue plutôt bien vitaminé : les spectateurs sont obligés de se presser pour ne pas en rater une miette, puis le générique leur laisse le temps de bien s'installer, mais ils sont déjà dans l'ambiance et le rythme peut repartir de nettement plus bas. Bémol avec Casino Royale (Casserole Royale pour moi) : le prologue est une honte pour la franchise 007, ils l'ont tourné à l'arrache pour plaquer là le côté bien rugueux de la nouvelle mouture aux machoires crispées, aux muscles tendus (mais si tendu du slip que ça), alors que la poursuite Yamakasi à Madagascar, quoi que complètement dénuée de sens narratif (franchement faut travailler votre McGuffin les gars), est un moment d'anthologie. Personnellement j'ai un faible pour la poursuite en Sibérie qui ouvre A View to a Kill, mais là c'est époustouflant à un autre niveau.

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