samedi 8 juillet 2006

Un je ne sais quoi dans l'inconscient

Quel est donc ce pur film US qui fait partie, avec les Sept Samouraïs notamment, des 5 films que Spielberg confesse regarder systématiquement avant chaque tournage ? Que Scorsese ou Schrader regardent aussi chaque année ?
The Searchers, la Prisonnière du désert de John Ford (1956) est un film porté par beaucoup au Panthéon du cinéma et à ce titre souvent cité dans les tentatives d'établir une liste des 10 ou 50 ou 100 meilleurs films de tous les temps. Well, not in my book. La liste des films qui comptent ou qui ont compté pour moi (je n'ai aucune prétention de juger de ceux qui sont les meilleurs films de la mort qui déchirent leur race) comprend Scaramouche (1952), Psycho (1960), Der Müde Tod (Les 3 lumières - 1921), Clockwork Orange (1971), Le Bon la brute et le truand (1966), Raiders of the Lost Ark (1981) ou encore Le Trou (1960), mais malgré une jeunesse cinéphile sous le signe de John Wayne ce supposé chef d'oeuvre de sa collaboration avec John Ford ne m'a jamais impressionné. Cas classique d'attente trop forte pour être comblée ? Non, je l'ai pourtant vu sur grand écran et ce film n'a pas été pour moi à la hauteur de sa réputation au contraire d'Orange Mécanique que j'ai attendu de voir, sur une copie bien usée, tout en étant aussi époustouflé que si je n'en avais jamais entendu parler.

Alors quoi ? Y a-t-il un ingrédient secret dans ce film qui parle à certains et pas à d'autres ? Après des recherche poussées dans mon laboratoire intérieur je suis tenté de dire qu'il s'agit d'un film qui parle aux mâles qui ont un fort besoin de reconnaissance et de là le rêve de bâtir une famille, un village, dont ils seraient fiers à défaut d'en être les patriarches. Contrairement à la masse des westerns ce film navigue entre les ambiguïtés, au premier plan desquelles celles du héros joué par John Wayne. Ce sont en effet toujours les ambiguïtés, les contradictions rendent les personnages attachants et, dans ce film précis, on a le cow-boy parfait et monolithique qui se révèle enfin un être humain en quatre dimensions. Ce n'est donc à mon avis pas tant le film lui-même qui a marqué tous ces cinéphiles mais le personnage de John Wayne, modèle inaltérable, Père intouchable par ailleurs enfin ramené ici au niveau de jeunes spectateurs qui peuvent alors le comprendre et donc s'identifier à cet homme viril pour qui grandir, vieillir, n'est pas aussi facile que de dégainer son colt. John Wayne dans The Searchers c'est un peu ce père qu'ils auraient admiré et craint toute leur enfance pour se rendre compte enfin de son humanité : ses sacrifices, sa difficulté à communiquer, son fatalisme d'homme installé avec une image à sauvegarder...

Why did The Searchers become, as one critic has put it, the "Super-Cult movie of the New Hollywood," inspiring such '70s classics as Star Wars, Taxi Driver, and Hardcore? In styling themselves as something other than well-credentialed nerds, the first generation of film school grads to take over Hollywood had two archetypes of directorial cool to draw upon—the sly European émigré (Wilder, Lubitsch, von Stroheim, Lang) or the homegrown American he-man (Ford, Huston, Hawks). They sampled liberally from both, of course, but in Ford's Ethan the avatars of New Hollywood found a very romantic allegory for the director as monomaniacal obsessive, on a quest that others along the way may only find perverse.

Extrait de l'article de Stephen Metcalf dans Slate

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