mardi 11 novembre 2008

Petites leçons de scénario

Invité du Pudding diffusé dimanche dernier (Radio Nova - Jean Croc, Nicolas Errera) Jean van Hamme nous explique sa recette à propos de XIII.
Il avoue avoir piqué l'idée de base du bouquin The Bourne Identity (La Mort dans la peau en vf) sans aucun scrupule puisqu'il trouve Ludlum très mauvais dans sa manière de dévoiler une intrigue, de balancer les éléments dans la face du héros sans lui laisser l'occasion de les découvrir. Il est vrai que l'intérêt de Bourne au cinéma ne tient qu'à ses scènes d'action sèches et franches qui font le style Paul Greengrass.
Au delà de l'idée de base il s'agit de donner la plus grande perspective à l'histoire : si Jason Bourne ne se souvient plus avoir assassiné un obscur ambassadeur, XIII (bonne idée aussi de ne pas avoir de nom pour un amnésique) aurait, lui, carrément assassiné le Président américain.
Pas étonnant qu'un pavé aussi médiocre que The Da Vinci Code, avec ses implications de conspiration millénaire qui remontent jusqu'à la sexualité de Jésus, ait eu autant de succès.
Voir grand c'est, je pense, une condition préalable au succès. Après ce n'est pas parce qu'un héros sauve (ou échoue à sauver)(un bout de) la planète de la destruction totale que la subtilité n'a pas sa place.



Je ne suis pas particulièrement fan des histoires de van Hamme que je trouve assez peu originales finalement, très mélange de différentes tournures narratives déjà vues (c'est flagrant avec l'Affaire Francis Blake, épisode relance de la série Blake & Mortimer, pour laquelle il avait à se (re)plonger dans un univers précis : la guerre froide côté british au milieu des années 50), ceci dit on ne peut pas cracher sur l'efficacité narrative des premiers épisodes de XIII (heureusement d'ailleurs parce que niveau graphique...).
Si au lieu du monopole ado-égotiste de Besson sur les films d'action on pouvait avoir des scénaristes aussi efficaces, on ne serait pas trop à plaindre.

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