mardi 28 mars 2006

Retour de baton - The Big Stick Strikes Back

L'humour, la comédie, c'est bien connu, franchit très mal les frontières, la barrière du langage. Si en plus je vous parle de l'Egypte, un pays où la population, l'histoire et la modernité s'entassent dans un périmètre très réduit, où donc la tentation populiste se décline à toutes les sauces (intégriste, traditionnaliste, sexiste et tout ce qui permet de concentrer un malaise dans l'image d'un étranger, ennemi commun), il y a de forte chances pour qu'on tombe dans l'humour débile et nauséabond.
Mais après tout les américains l'ont bien cherché si aujourd'hui ils apparaissent comme les méchants par excellence dans les pays arabes.
"No Problem, We're Getting Screwed," a black comedy, told the tale of an Egyptian who sends his son to Iraq to deliver mangoes and then must travel there to get him out of an American jail. Along the way, the father tumbles into the hole where Saddam Hussein was hiding, gets caught in insurgent crossfire, is arrested by the Americans and is taken to President Bush. Bush forces him to wear a beard and confess to bombing the American Embassy. Somehow, the Egyptian escapes, outwits his captors, sells his mangoes and gets his son back home.
> lire l'article de Daniel Williams dans le Washington Post (19 mars)
Et puis dans les années d'après guerre, malgré son statut de libérateur du monde libre, le gangster bien sapé et violent (prototype : George Raft) a été la caricature de l'américain dans pas mal de films français jusqu'à ce que la propagande des films US vienne majoritairement nous nettoyer nos cerveaux pas politiquement corrects.
Oui, finalement c'est un juste retour de baton puisqu'avec la puissance de feu écrasante de leur distribution les films américains sont les seuls à pouvoir imposer la caricature del'autre et mettre en scène des beaux 'role models', des héros emblématiques des idéaux américains : honnêteté et ambition (le tout couvrant les limites de son propre territoire... qui peut s'étendre partout où il y a du billet vert à prendre), mais malheureusement rarement ambigü.
Si on peut se défouler sur les américains, en les caricaturant comme des obèses envahissants et caractériels, c'est salutaire et c'est largement mieux que l'adaptation télé, honteusement, mortellement sérieuse, des Protocoles de Sages de Sion (Le Cavalier sans monture).
"Speak softly and carry a big stick." Theodore Roosevelt

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