mardi 3 mai 2005

Frenchy goes Hollywood

Petite amorce de bilan à propos de la 'French Touch' à Hollywood : talents à l'étroit dans leur pays ou vulgaires mercenaires ? Ah il est loin le temps où l'Amérique succombait au charme de Maurice Chevalier !

J-J Annaud : Bogoss au Tibet et Bogoss à Stalingrad. Deux films où l'on sent qu'il y avait de la matière mais que tout ça a été happé dans la grande machine à faire du film. Malgré une aura qui dépasse celle des "petits jeunes" (la quarantaine quand même...) appelés à traverser l'Atlantique ces dernières années, le savoir-faire d'Annaud s'est retrouvé à l'étroit dans le calibrage des grosses productions américaines.
J-P Jeunet : Alien 4 ? Mouais, comme lui passons à autre chose.

A partir des exemples peu probants des glorieux aînés comment pouvait-on espérer mieux pour la génération suivante ?

  • M. Kassovitz : Gothika. D'après lui une pige pour s'aérer l'esprit et prendre ses marques à Montréal où il compte tourner ce fameux Babylon Babies dont on attend toujours les dates du tournage. Kasso ne le sait peut-être pas mais on attend son prochain film (pas bâclé) depuis La Haine alors il aurait peut-être dû choisir un projet perso plus "fast-track." C'est juste mon avis.

  • Pitof : Catwoman. Déjà que des producteurs américains aient l'idée de proposer un job au réalisateur de Vidocq en dit long sur leurs capacités de jugement. Même Nostradamus n'avait pas prévu une conjonction de talents aussi spectaculaire.

  • J-F Richet : Assault on Precinct 13. Est-ce bien raisonnable de faire un remake baveux du film de John Carpenter ? Après des films comme Etat des lieux, Ma 6-t va crack-er et De l'amour ? Moi je croyais que le grand écart c'était une spécialité de J-C Van Damme, pas de P. Caucheteux (sur la tentation schizophrénique de la production voir ce post à propos de Spielberg).

  • F-E Siri : Hostage. Alors il parait que le parrainage de Bruce Willis ça devrait faire rêver les jeunes français qui veulent faire du ciné ? Personnellement je ne vois pas. D'ailleurs je ne vois pas vraiment ce que cherche à faire Siri (se spécialiser dans les films d'action ?) et pour tout dire, avec ce qu'il a montré jusqu'à aujourd'hui, ça ne m'intéresse pas.


  • Kassovitz rappelait sur Canal+ ce mot célèbre d'Arletty à la Libération : "Mon coeur est français mais mon cul est international." En plus d'être hors contexte cette citation est totalement cynique. Si c'est vraiment l'état d'esprit qui pousse des réals français à aller faire des films en Amérique pas étonnant que le résultat soit aussi minable : au petit jeu du "je suis cynique au pays des cyniques" ils trouveront toujours plus fort qu'eux. Et pourquoi chercher à Hollywood ce qu'on a chez nous en super concentré avec Besson, franchement ?
    Evangile #0090751j : Au pays des cyniques les demi-cyniques sont esclaves.

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