vendredi 30 avril 2010

Les séries TV américaines

Il y a longtemps que je veux écrire un post sur les séries américaines. Problème  : je n'en suis aucune régulièrement, et pour tout dire je n'en regarde que très rarement. Je suis toujours assez curieux d'apprendre l'existence de nouvelles séries mais pas au point de vouloir regarder le pilote ou quelques épisodes pris au hasard.
A l'époque de Friends déjà (qui a peut-être lancé la tendance, quoique ce ne soit qu'une sitcom) je gardais trop de recul pour m'enthousiasmer béatement pour les péripéties des 2x3 héros + quelques guest stars. Pour passer le temps j'ai du voir 2 saisons qui trainaient chez un pote plus quelques épisodes de ci de là, mais globalement je n'aime pas être assis devant la télé. J'ai l'impression d'y perdre mon temps, je trouve ça insuffisamment stimulant depuis que je surfe régulièrement. Avant Friends je me souviens n'avoir pas du tout accroché aux X-files. Mais cette fois c'était spécifique au contexte paranormal qui m'a toujours laissé de marbre.

Tout ça ne m'empêche pas, par pure curiosité intellectuelle, de m'intéresser aux séries qui foisonnent depuis 2000. J'ai beaucoup aimé Dr House dont j'ai dû voir une dizaine d'épisodes, tous très bien construits autour de la même trame. Mais bon, je n'éprouve aucun besoin de me faire une saison entière. Il y a ce côté confiné, commun à toute les séries je pense, qui m'en détourne assez vite. Ce côté rassurant pour les gens élevés devant une lucarne me lasse très vite en fait. J'ai vu une grande partie des premières saisons d'Ally McBeal à l'époque où ça arrivait sur M6. C'était un rdv sympa que je suivais avec des amis de l'époque, mais j'aurais très bien pû faire autre chose de plus intéressant (bon ok, le but de la série est certainement de se reposer en pensant à autre chose). Dans la foulée il y avait Sex and the City qui m'a amusé le temps de 2-3 épisodes, mais j'ai surtout trouvé ça extrêmement futile. Je n'étais pas vraiment dans le coeur de cible et il est vrai que les séries s'adressent souvent à des populations plus ciblées que les films qui vont vouloir ratisser plus large.

SERIES US vs. CINE US vs. SERIES FRANCHOUILLES (arf)

Justement, petite parenthèse à propos de cette comparaison : il est devenu inutile de préciser que les séries US sont beaucoup plus créatives que le cinéma américain. La raison en est toute simple (et énoncée de manière très claire par John August sur son blog il y a maintenant bon nombre d'années : le scénariste est au cœur de la production TV alors que, dans l'industrie du cinéma US, il n'est qu'un simple employé aux écritures, corvéable à merci et surtout quasi toujours interchangeable. Je dis US mais la conception américaine déteint beaucoup sur les producteurs européens, par exemple, qui ont la fâcheuse tendance à se prendre pour Selznick ou Harvey Weinstein dès qu'un de leurs films a grappillé un peu de succès. A la télé US les scénaristes sont reconnus comme les véritables producteurs. Ceux sont eux les stars, pas un acteur bankable ou un réalisateur waou-dans-ta-face. Les scénaristes deviennent donc producteurs du show quand ils ne le sont pas déjà à l'origine du projet. Au bout d'un moment les meilleurs scénaristes se tournent vers la télé : ce sont les meilleurs justement parce que
  • ils n'ont pas l'orgueil de penser que la télé n'est pas assez bien pour eux

  • ce qui les intéresse c'est de pouvoir faire leur travail créatif dans les meilleures conditions, càd où leur importance est reconnu et où on peut mettre en place une collaboration efficace
Au final, si la série marche, ils pourront en tirer un ou plusieurs films, et quand bien même ce ne serait pas le cas ils auront pu donner le meilleur d'eux-mêmes, explorer un grand nombre d'axes narratifs, de pistes, faire vivre des personnages, etc. sans la frustration d'être aux ordres et de dépendre de manière absolue selon les humeurs d'executives qui ne comprennent rien à leur métier.

Cet aspect, qui différencie le succès des séries US de la tendre médiocrité des séries en France, je ne l'ai pas vu évoqué dans le blabla du sémiologue Vincent Colonna pour Télérama. Le seul truc que j'en ai retenu d'ailleurs c'est que les américains ont compris que la télé restait de la radio filmée (d'où l'importance primordiale des dialogues) alors qu'en France on veut encore faire du cinéma du pauvre sur le petit écran.

DU PAIN + DES JEUX = DES SERIES

Pour en revenir à décompter mes moutons (même si je n'ai pas suffisamment laissé de temps à une série de me faire un effet soporifique), je ne chante pas non plus des louanges à toutes les séries US qu'il m'a été donné d'essayer. LOST par exemple, pour avoir vu un épisode au hasard, puis le premier épisode bien des années après, je trouve ça complètement nul. Personnages en une seul dimension qui n'interagissent pas vraiment et sont juste déplacés par les scénaristes au gré des rebondissements qui, vu le nombre de saisons, doivent être très nombreux. C'est pour ça que je décrirais LOST comme un soap d'aventures. Donc faut pas trop en demander aux aventures.

J'ai vu le pilote de Californication. Marrant, mais bon, je n'ai pas voulu en voir plus parce que je suis à peu près sûr que ça n'a pas beaucoup de potentiel pour se renouveler. Jamais essayé 24 malgré toutes les incitations. Je dois avoir les 2 premières saisons sur un disque dur, mais ça m'intéresse de moins en moins. Dexter, Nip\Tuck, Desperate Housewives ? Jamais vu non plus. Savoir de quoi il s'agit suffit à satisfaire ma curiosité.

Ceci dit je suis assez attaché aux séries de mon enfance et là où des arguments cohérents ne pourront m'intéresser à une série contemporaine, la nostalgie me pousse à essayer de découvrir le remake du Prisonnier (avec John Caviezel et Ian McKellen). Étonnant, non ?

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