lundi 27 avril 2009

Epuration ou réconciliation numérique ?

Aujourd'hui, très belle réponse du berger aux mégères malaprises qui s'énervaient la semaine dernière contre le vote du PS pour repousser Hadopi (voir post du 22/4).

La réponse est complète, argumentée sans passion contrairement à ces pauvres cinéastes déconnectés qui prennent encore leur position dans la société au sérieux.
La loi censée défendre l’exception culturelle devient une « loi d’exception » en Europe. Dès lors, en refusant le fait du prince, comme nombre de députés de la majorité, nous ne comprenons pas en quoi nous devrions demander pardon aux artistes qui nous ont toujours trouvés à leurs côtés dans l’action gouvernementale comme dans nos politiques locales. Nous voudrions juste que ceux qui nous interpellent prennent conscience que voter une loi est un acte plus grave que de signer une pétition. C’est un engagement au service de l’intérêt général dont on doit répondre la tête haute, sans raser les murs.

Lorsque la loi est mal foutue et qu’elle ne règle rien, il vaut mieux que la main du législateur tremble et qu’elle refuse de céder à la politique de « l’Hadopire ». On nous rétorque qu’il n’y a pas d’alternative. On refuse même de débattre de notre proposition de « contribution créative » au prétexte qu’elle ne serait pas à la hauteur des enjeux financiers du téléchargement. De qui se moque-t-on  ? La redevance de deux ou trois euros mensuels que nous proposons couplée à la réorientation de la taxe sur les FAI générera près d’un milliard d’euros pour rémunérer chaque année les droits d’auteurs, quand Hadopi ne leur rapportera pas un centime. Elle est aussi l’occasion de forcer un dialogue, sans haine, sans anathème, auquel se refusent aujourd’hui l’Etat et les majors, sur les coûts de fabrication et de diffusion des produits culturels.

Forcer le dialogue, rentrer dans le détail de la ventilation des bénéfices créés par les produits culturels, voilà ce que les puissants intermédiaires de la Culture veulent éviter à tout prix. L'apport des labels d'une Major, d'un conglomérat de production/distribution/exploitation dans le cinéma, d'une société d'auteurs... serait ridiculisé une fois mis à nu au beau milieu de l'économie numérique. Du moins dans l'état actuel de la volonté de ces brontosaures de la Culture de s'adapter.
Qu'ils meurent avec leur trésor de guerre et les souvenirs de leur rente de situation. Personne ne viendra les pleurer, ni les artistes, ni même leurs anciens actionnaires qui comprendront vite aussi où se nichent les gisements de croissance de l'économie.

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