samedi 28 mars 2009

Hadopi is dead baby

A la veille de la reprise des discussions, on peut déjà annoncer qu'Hadopi est mort. En signe de deuil et de compassion avec tous les éditeurs audiovisuels qui ont cherché à se blackbouler eux-mêmes, ce blog reprend ses couleurs d'origine.

Autopsie d'un fantasme sécuritaire de plus du califat Sarkozy, commandeur des croyants en lui.
  • D'abord tout le battage autour d'Hadopi a fait beaucoup de pub au téléchargement illégal. Les gens qui avaient un vieux LimeWire installé pour télécharger à l'occasion ont commencé à s'intéresser, par exemple, aux clients BitTorrent. µTorrent sur Mac ou PC, Transmission sur Mac ou Linux, Vuze (ex-Azureus)... L'effet nouveauté/découverte aidant ils ont plus téléchargé. Sans compter qu'ils ont dû lire au passage qu'on pouvait exiger que les échanges soit cryptés. Ajoutons à ça les sites de streaming, ou alors les possibilités de services comme RapidShare cités dans la presse

  • L'adoption à près de 95% par le Parlement Européen d'un rapport spécifiant que la connexion Internet "ne devrait pas être refusée comme une sanction par des gouvernements ou des sociétés privées". Certes le Conseil des Ministres avait déjà bazardé l'amendement Bono/Cohn-Bendit l'an dernier, mais ils ne pourront pas éternellement remonter leur caillou. Comme ce qui les intéresse c'est le bien commun et pas leurs petits pouvoirs de législateurs, ils vont vite comprendre..

  • La sanction de la coupure est aussi absurde que de fusiller une dizaine d'otages pour l'exemple. Ceux qui prennent ne sont pas plus coupables que les autres, et les survivants n'en éprouvent que plus de haine pour l'autorité imposée. Plus ils ont de haine, et moins ils vont être ouverts à cette tartufferie de message pédagogique : panpan cucul à l'heure où les parents n'ont plus le droit de mettre une fessée à leurs enfants sans passer pour des bourreaux..

  • Le buzz Hadopi jouait à fond et tout ce petit microcosme de Haut Défenseurs de la Culture Française roulait des mécaniques, se sentant sûrs de leur droit, droits dans leurs bottes pour botter le cul de ces petits merdeux qui leur taillent leur marges de parasites. Petite croisade d'arriérés qui se congratulent et se serrent les pognes dans leur asile pour paranos-dépressifs réfractaires à l'économie numérique. Pendant ce temps, qui fait dans le "constructif" ? Qui sort des offres payantes attractives pour innover sur le plan marketing, imposer un standard de téléchargement commercial ? Personne, ou plutôt si, The Pirate Bay propose un abonnement à 5€ par mois pour anonymiser totalement ses connexions P2P. Si je dois payer je veux évidemment que ce soit pour des sociétés impliquées dans la production audiovisuelle, logicielle... (à défaut d'être directement pour les auteurs) mais d'autres n'ont pas mes scrupules. Hadopi aura bien mérité cette escalade "nucléaire" qui était entièrement prévisible..
Bref, soyons charitables, essayons d'imaginer Hadopi heureux comme Sisyphe. Mais Sisyphe lui n'est pas attaché à son caillou comme à un boulet, donc il lui suffit de se résigner à l'absurde de la situation et de continuer, à son rythme. Hadopi, lui, risque à chaque fois de se faire entrainer et écraser par son propre fardeau (c'est lourd tout l'héritage culturel franchouille !). Hé bien c'est ce qui va arriver au prochain tour. Hadopi est déjà mort et on connait déjà ses dernières paroles : "Monde de merde !"
Qu'est-ce que tout cela peut bien vouloir dire ?

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