samedi 12 juillet 2008

Albis raplapla non placet

La nouvelle est passée presque inaperçue hier, alors que beaucoup avait certainement la tête déjà dans leur week-end prolongé du 14 juillet.
Le Conseil d'État vient d'annuler la redevance pour copie privée appliquée aux CD, DVD, baladeurs et disques durs intégrés aux appareils de salon.
C'est une nouvelle qui a certainement gâché leur week-end à certains... enfin ce n'est malheureusement qu'un passage nuageux pour eux.
Hé oui, la taxe sur la copie privée, vaste hypocrisie qui fait payer au consommateur, sans discernement, un droit à la copie privée, droit qui n'est en fait pas un, mais une exception, une tolérance... Tout ça se rapprochait des indulgences vendues par le Pape, permettant à certains de laver leurs péchés et donc, par anticipation, de pouvoir s'autoriser une vie de pêché. Petite différence tout de même : avec la taxe sur la copie privée le consommateur achetait à l'origine un pseudo droit (aujourd'hui ça nous fait bien rigoler de penser qu'en 1986 la VHS faisait peur à ce beau monde) puis, avec la question du téléchargement illégal (abusivement appelé piratage) cette taxe était censée compenser le manque à gagner des ayants-droits. Les méchants téléchargeurs payaient donc cette taxe mais restaient passibles de poursuites.

La loi des lobbys. Hadopi vs. Simavelec, Soft vs. hardware

Les éditeurs et représentants des ayants-droits avaient réussi leur coup en obtenant cette taxe puis, pour la gérer, cette commission d'Albis des plus opaque. Dernier coup d'éclat (chant du cygne ?) : la signature par un lot bigarré de 50 artistes/pseudo-artistes d'une pétition pour le flicage d'internet (à noter que rares sont les journalistes consciencieux qui ont signalé la faiblesse du nombre de signatures, préférant faire le jeu de la communication dominante).
Hier c'est le lobby des industriels du hardware qui a gagné la manche suivante, et dans cette histoire ce qui est malheureux c'est qu'on ne peut pas compter sur des hommes d'Etat dévoués pour nous protéger des intérêts de ces lobbys. Aujourd'hui le Simavelec semble permettre le retour vers un équilibre plus démocratique, mais au jeu de la bascule le consommateur se retrouve souvent tout seul face à bien plus lourd que lui.

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