
Vingt ans plus tard Network a plus de recul pour analyser en détail ce que la télé peut devenir (et devient déjà aux Etats-Unis). L'attaque est frontale, l'histoire se passe au sein d'un Network dont la seule valeur se mesure à ses courbes d'audience directement traduites en courbes de parts de marché. Le film avait peut-être un côté anticipation en 1976, même aux Etat-Unis et surtout en France plus de 10 ans avant la privatisation de TF1 et le début du règne de l'Audimat, seulement l'attaque frontale, sans nuance, se désamorce toute seule. Comme si on faisait un téléfilm sur les stars du cinéma ne mettant en scène que la débauche, l'hypocrisie, la paillette recouvrant toute dimension humaine.
Le film a obtenu 4 Oscars en 77, dont 3 pour l'interprétation ce qui est très rare (le même producteur avait déjà réussi ce coup avec l'adaptation d'Un Tramway nommé Désir) et effectivement quelques scènes sont magistrales, voire un peu trop magistrales parce que le dialogue est trop intelligent et ne se fait pas oublier au milieu d'une distribution où aucun personnage ne mérite qu'on s'y attache. Howard Beale (Peter Finch), le journaliste fini devenu prédicateur New Age, devient vite un pantin balloté par les flots : difficile de s'apitoyer sur un illuminé. Max Schumacher (William Holden) devient assez vite le personnage principal mais il est passablement passif et ses dialogues clairvoyants sonnent d'autant plus faux qu'il ne fait rien pour se battre contre le courant de fond qui entraine toute la chaîne.
Au final un film très décevant parce qu'il se veut littéralement brillant et oublie de nous raconter l'histoire d'un ou plusieurs personnages attachants, perdus ou qui arrivent à s'échapper de la télé.

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