dimanche 8 novembre 2009

Déjà vu : A Star is Born

Pygmalion, voilà un concept fort pour le cinéma et qui, bizarrement n'a pas été tant utilisé que ça sur le grand écran. En revanche George Cukor, que Clark Gable aurait fait virer d'Autant en emporte le vent parce qu'il dirigeait plus Scarlett O'Hara que Rett Butler, était manifestement très inspiré par le mythe. Il faut dire que Cukor est le réalisateur ayant "obtenu" le plus de nominations aux Oscars pour 21 acteurs dfférents qu'il a eu l'occasion de diriger. On en retient des rôles de femmes surtout (Katharine Hepburn, Audrey Hepburn, Judy Holiday...), mais pas seulement (James Stewart obtient l'Oscar en 1941 pour The Philadelphia Story alors que ses deux partenaires féminines se contentent d'une nomination).

Pygmalion c'est la pièce de George Bernard Shaw qui se trouvera convertie en comédie musicale à Broadway (1956) puis au cinéma par Cukor (1964) : My Fair Lady. Mais avant cela c'est une histoire de Pygmalion moins comique (et moins musicale) que Cukor avait déjà ré-adapté en réalisant le remake d'Une Etoile est Née (1937).

Pour avoir vu d'abord le remake en version 'restaurée' de 3h je pourrais ne pas être objectif en disant que la version rafraichie est meilleure. Sauf qu'elle est nettement meilleure. La réalisation est plus fluide alors que le film original est très, certainement trop, académique. Janet Gaynor soulève difficilement l'enthousiasme alors que c'est un rôle où l'on doit tout donner pour faire accepter au public cette histoire de jeune fille naïve qui devient une star. Fredric March est très bien de son côté mais on sent qu'il pourrait donner plus. Cukor, lui, donne une vraie dimension émotionnelle à l'histoire en dirigeant Judy Garland et James Mason.

Ceci dit, même réalisées sans chaleur, toutes les scènes clés sont déjà dans le film original, ce qui me permet de saluer un magnifique travail d'écriture de la part des scénaristes. La version de Cukor est aussi beaucoup plus longue, et avec les parties 'restaurées' (le son original sur des photos remplaçant les images perdues...) il est facile de dire trop long. Mais la longueur vient justement des scènes où l'on voit vraiment Esther devenir une star. Quoiqu'il en soit la dernière réplique, dans les 2 versions, me tire toujours les larmes aux yeux, donc, encore une fois, un réalisateur moyen ne peut pas complètement saloper un beau script.

PS. Pas vu : le re-remake de 1976 avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson (ça sent un peu trop le véhicule calibré pour Streisand). Et on annonce un re-re-remake pour 2012 : une version moderne où une chanteuse aguerrie (Carla) emmènerait son mari en haut du hit-parade des vendeurs de soupe ?

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