mardi 22 février 2005

Oscars du PP [prononcez 'pipi']

Le Placement de Produit (Product Placement) est un doux euphémisme que l'on doit, une fois de plus, aux génies méconnus de la pub (14,99 neurones en promotion). Derrière ce pipeau marketing, ce pipi de chat en chaleur neurolinguistique, il faut lire 'mise en avant de marques' et traduire enfin 'publicités qui se veulent d'autant plus efficaces qu'elles ne disent pas leur nom, mais susurrent celui d'une marque.'

Aucun soda n'a été maltraité durant le tournage

Dans un exercice de sous-journalisme dopé aux gros chiffres, un employé de Reuters nous propose le box-office des marques qui se sont le mieux montrées sur les écrans américains en 2004. Pipi Cola remporte ainsi haut la main cette belle bataille avec des 'partenariats' sur 7 des 37 films qui ont pointé en tête du box-office US l'an dernier, au moins le temps d'un w-e. C'est une belle revanche contre son ennemi de toujours, Caca Cola, qui ne fait que deuxième ex-aequo avec Motaralo et Nake.
Kowabunga.
Le papier nous rappelle au passage que la magie du PP a commencé avec les bonbons d'Elliott qu'E.T. mangeait innocemment.

Brandcameo's awards -- timed to capitalize on the massive interest in the Academy Awards to be made on Feb. 27 -- run to several categories, but perhaps the most interesting point is that movies actually tend to under-emphasize the impact of branding in our lives.

Of course, documentary films such as "Fahrenheit 9/11" and "Super Size Me" often lampoon or criticize the products or companies "placed" in them, as Halliburton and McDonald's found to their cost.

But the irony is that there are far more products and brands on display in documentaries - and in real life -- than in movies like "Die Another Day" or "Minority Report" that come under fire for their heavy use of product placement.

Déjà, parler d'une obscure manifestation des "Oscars du PP" (appréciez le joli nom marketinge Brandcameo) c'est pas très reluisant, mais alors finir en minimisant la pollution du PP dans les films c'est franchement malhonnête.

Et le NY Times s'y met aussi ! La dernière édition dominicale s'esbaudit devant la mode qui consiste, pour les marques de luxe, à donner avec affectation dans le superla(xa)tif de pubs rallongées à coups de millions et de stars, et élevées illico au rang d'oeuvres d'art par les cuistres : "Short films were never glamorous until fragrance took the starring role." (il s'agit du chapeau de la rédaction du NYT Magazine)

Le monde se partage en deux : ceux qui font du publi-rédactionnel et ceux qui risquent leur vie en Irak.

Aucun commentaire: