lundi 22 avril 2013

Marketing négatif, et avec des grosses bottes

Il y a des films, bons ou corrects, qui se plantent à cause du marketing. Soit on n'a rien fait pour amorcer la pompe (et à l'époque des réseaux sociaux c'est assez pitoyable) soit on s'est complètement planté dans l'approche. Là on peut donc parler de marketing négatif parce que même si on peut traiter de nuls ses responsables, l'effet n'est malheureusement pas neutre. On n'a pas deux fois l'occasion de faire une bonne impression, donc le film qui est marketé "à côté de ses bobines" se retrouve victime d'un préjudice organisé et qui en plus fait parti du budget de promotion !

Bon c'est pas pour autant qu'il vaut mieux, dans le doute, s'abstenir d'organiser la promotion. Ce cas de figure arrive quand un distributeur ne sait pas trop quoi faire d'un film qui n'a pas de "leverage" international à part éventuellement un ou deux acteurs connus. Au moins quand on fait une sortie technique on ne cherche pas à mentir au spectateur potentiel.

Entre les films sur la Seconde Guerre Mondiale et ceux sur l'Holocauste, j'en ai un peu ma claque. Pas besoin de le dire plus fort, il me suffit d'éviter ces films : c'est bien ce que fait le public quand il se lasse d'un genre, d'une franchise, etc. En revanche je ne peux pas trop échapper aux affiches qui mettent des grosses croix gammées pour attirer le chaland "Achtung! fenez foir, gross film sur événement essentiel de l'Histoire avec ein grand H comme dans..."

Franchement, ça s'adresse au public intéressé par un film sur un sujet aussi profond que la controverse sur la banalité du mal ? Quelle affiche dégueulasse. Même si on enlève le drapeau nazi c'est une affiche laide, creuse... bien la preuve que le premier plan n'était qu'un prétexte pour habiller la jolie bannière à svastika. Je ne sais pas qui est responsable de ce choix chez Sophie Dulac mais c'est lamentable. On distribue des films "intellectuels", on bénéficie de subventions du label 'art et essai' puis on essaie d'attraper son public avec des techniques publicitaires de lessiviers.

Je n'irai pas voir ce film au cinéma, même si le sujet m'intéresse beaucoup et qu'il a l'air de qualité. J'attendrais qu'il soit disponible en DVD avec une jaquette qui ressemble plus à l'affiche originale :


lundi 8 avril 2013

First Reel Contact

Des films qui démarrent sans perdre de temps il y en a (heureusement) beaucoup. Le contrat avec le spectateur est de ne pas l'assommer avec une introduction (ou pire un prologue), ce que l'on appelle "l'exposition" des enjeux, des conflits... et surtout la présentation des personnages qui doivent au moins éveiller notre curiosité s'ils ne suscitent pas l'identification à un certain degré.

En revanche des films qui arrivent à gérer cette exposition dans le générique de début ils sont rares et là on est forcé de dire chapeau !
J'en ai deux qui me viennent à l'esprit parce qu'ils m'ont justement marqué sur ce point, et leur dénominateur commun est un compositeur qui a su capter l'essence du film.

Shaft (1971), oui le Shaft original bien-sûr, pas le remake mollasson où Richard Roundtree fait juste une apparition.
Bon c'est à peine de la triche parce que le tube de Isaac Hayes a des paroles, donc le réalisateur n'a plus qu'à nous montrer le fameux lascar marcher avec assurance dans les rues de New York.
Bilan : cinq minutes de générique qui nous mettent dans le film sans qu'on ait besoin d'autre chose. Parfait.

Le syndrome de Stendhal (la Sindrome di Stendhal - 1996) : un film de Dario Argento parmi d'autres, je ne le conseille même pas (les fans l'on certainement déjà vu) mais le réalisateur y retrouve Ennio Moriconne (compositeur sur son premier film, L'oiseau au plumage de cristal en 1970) et le maestro nous pond le morceau qu'il faut pour que le spectateur 1/comprenne dans le générique ce qu'est le syndrome de Stendhal 2/soit plongé dans l'ambiance et 3/ soit intrigué par le personnage principal (Asia Argento).
Huit minutes pas perdues du tout puisque ce sont les plus intéressantes et efficaces du film (avec d'autres intégrant des œuvres d'art). Un coup de maître vraiment, même si le reste du film est sans intérêt pour ceux qui ont déjà vu ces histoires gore de tueur en série vicelard : L'oiseau au plumage de Cristal ou Rouge Profond (Profondo Rosso - 1975) font amplement l'affaire. Soit dit en passant, je trouve que dans ce dernier la musique de Goblin détruit au contraire l'ambiance.

PS je souligne l'importance de la musique pour nous plonger efficacement au cœur de l'action sans perdre de temps en palabres, mais bien sûr il faut en premier lieu féliciter les réalisateurs (ou autres dans l'équipe) qui ont imaginé un condensé de sens pour ne pas perdre une minute.