Le cinéma français se porte toujours aussi mal depuis le fameux top 10 100% US (semaine 32 du 7 au 13 août 2013). La sortie de Jeune & Jolie, 7ème au box-office et seul film français du top15, a contribué à un rebond de la part de marché des productions de chez nous de 9% à 11,66% !
Ozon justement, la critique attend ses films. C'est un "auteur" comme on dit chez nous depuis la Nouvelle Vaguelette, mais vous me permettrez de ne pas écrire auteur avec un grand A tellement je trouve ce mot prétentieux (pour celui qui le revendique) et pédant (pour le non moins auto-proclamé connaisseur qui semble invoquer ainsi un talent divin, donc incontestable). Ozon tente un sujet "dans l'air du temps" : les ados de la "génération Facebook", plus un angle "osé" avec la pornographie.
Un analyste des médias semble découvrir à cette occasion une attirance croissante du cinéma "mainstream" pour ce sujet précis. Mais il faut voir que déjà le fantasme du porno de qualité date de l'explosion du X. A l'époque certains se sont montés le bourrichon à y croire comme un nouveau genre à part entière. La fiscalité puis la VHS aidant, c'est resté un simple segment du marché. Le fond c'est l'hypocrisie d'un porno "plus présentable" alors que concrètement il y a toujours cette barrière.
Mais les "artistes", au delà de la vieille prétention de faire du porno artistique (cf. par ex. les expérimentations de Marc Caro et Gaspar Noé) se targuent de faire tomber cette barrière dans le sens faire un film (non-X) avec un fort contexte/contenu porno. C'est autant un avouable défi qui flatte leur ego qu'une basse tentation de mettre les pieds dans la polémique pour faire parler d'eux, leur "courage", leur "vision tranchante de la société contemporaine" blablabla.
Oui, faut arrête d'intellectualiser comme le fait ce papier scolaire. Le porno qui se glisse dans le cinéma au delà de l'underground art & essais, c'est une posture opportuniste. Il n'y a même plus aujourd'hui la dimension courage du réalisateur qui risquerait de griller sa réputation. Toucher au porno, oui, c'est pour "épater le bourgeois" comme on disait il y a un siècle.
Les sujets "difficiles" (alcoolisme, avortement, prostitution, inceste...) ont tous déjà été traités avec un certain succès, mais le porno ça n'est pas un sujet. La pornographie c'est justement toute l'étendue des fantasmes sexuels : qui peut être assez stupide pour traiter ça de front avec quelques images qui ne vont éventuellement correspondre qu'aux fantasmes et à la sexualité d'une infime proportion de spectateurs ? C'est justement à cause des rumeurs orchestrées à propos de scènes pornographiques qu'Eyes Wide Shut a largement déçu les spectateurs.
C'est précisément le double tranchant de la prétention porno dans le cinéma : une scène torride va éclipser tout le reste, un film qui tourne autour du pot va lasser le voyeur frustré qui rend tout spectateur peu réceptif au reste. Pour le cinéma français dit "d'auteur", chercher à faire parler en abordant le porno c'est finalement l'aveu d'impuissance définitive à être suffisamment créatif pour arrêter de se regarder le nombril en se branlouillant la nouille.
Personne n'est dupe qu'il n'y a rien d'enthousiasmant dans le cinéma d'auteur depuis des années. Le système tourne à vide. Il est tellement consanguin que le renouveau ne viendra que de l'extérieur, ce qu'heureusement le numérique et internet finiront par apporter. Mais le cinéma traditionnel ne va pas y gagner au change, et il aurait justement intérêt à ne pas regarder de haut comment l'industrie porno s'est adaptée aux nouvelles technologies.
Ozon justement, la critique attend ses films. C'est un "auteur" comme on dit chez nous depuis la Nouvelle Vaguelette, mais vous me permettrez de ne pas écrire auteur avec un grand A tellement je trouve ce mot prétentieux (pour celui qui le revendique) et pédant (pour le non moins auto-proclamé connaisseur qui semble invoquer ainsi un talent divin, donc incontestable). Ozon tente un sujet "dans l'air du temps" : les ados de la "génération Facebook", plus un angle "osé" avec la pornographie.
Un analyste des médias semble découvrir à cette occasion une attirance croissante du cinéma "mainstream" pour ce sujet précis. Mais il faut voir que déjà le fantasme du porno de qualité date de l'explosion du X. A l'époque certains se sont montés le bourrichon à y croire comme un nouveau genre à part entière. La fiscalité puis la VHS aidant, c'est resté un simple segment du marché. Le fond c'est l'hypocrisie d'un porno "plus présentable" alors que concrètement il y a toujours cette barrière.
Mais les "artistes", au delà de la vieille prétention de faire du porno artistique (cf. par ex. les expérimentations de Marc Caro et Gaspar Noé) se targuent de faire tomber cette barrière dans le sens faire un film (non-X) avec un fort contexte/contenu porno. C'est autant un avouable défi qui flatte leur ego qu'une basse tentation de mettre les pieds dans la polémique pour faire parler d'eux, leur "courage", leur "vision tranchante de la société contemporaine" blablabla.
Et voilà en 2013 toujours le même refrain et contre-refrain de l’embourgeoisement et de l’"encrapulement" (dont parlait Rimbaud à la fin du 19e). En 2013, on "s’encrapule" à la mode du siècle passé, où les images sexuelles se tarifaient aux bons soins des tenanciers de bordels.
[...] Et si le modèle de la salle de cinéma 2.0 ou "premium", dont tous les distributeurs cherchent la clé, était à trouver dans cette "autre scène" du fantasme à consommer sur place…
Oui, faut arrête d'intellectualiser comme le fait ce papier scolaire. Le porno qui se glisse dans le cinéma au delà de l'underground art & essais, c'est une posture opportuniste. Il n'y a même plus aujourd'hui la dimension courage du réalisateur qui risquerait de griller sa réputation. Toucher au porno, oui, c'est pour "épater le bourgeois" comme on disait il y a un siècle.
Les sujets "difficiles" (alcoolisme, avortement, prostitution, inceste...) ont tous déjà été traités avec un certain succès, mais le porno ça n'est pas un sujet. La pornographie c'est justement toute l'étendue des fantasmes sexuels : qui peut être assez stupide pour traiter ça de front avec quelques images qui ne vont éventuellement correspondre qu'aux fantasmes et à la sexualité d'une infime proportion de spectateurs ? C'est justement à cause des rumeurs orchestrées à propos de scènes pornographiques qu'Eyes Wide Shut a largement déçu les spectateurs.
C'est précisément le double tranchant de la prétention porno dans le cinéma : une scène torride va éclipser tout le reste, un film qui tourne autour du pot va lasser le voyeur frustré qui rend tout spectateur peu réceptif au reste. Pour le cinéma français dit "d'auteur", chercher à faire parler en abordant le porno c'est finalement l'aveu d'impuissance définitive à être suffisamment créatif pour arrêter de se regarder le nombril en se branlouillant la nouille.
Personne n'est dupe qu'il n'y a rien d'enthousiasmant dans le cinéma d'auteur depuis des années. Le système tourne à vide. Il est tellement consanguin que le renouveau ne viendra que de l'extérieur, ce qu'heureusement le numérique et internet finiront par apporter. Mais le cinéma traditionnel ne va pas y gagner au change, et il aurait justement intérêt à ne pas regarder de haut comment l'industrie porno s'est adaptée aux nouvelles technologies.
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