Confrontation du réalisateur Hubert Sauper et de François Garçon, l'historien qui a centralisé les critiques que l'on pouvait faire sur le Le Cauchemar de Darwin.
Dialogue de sourds évidemment. Etant du côté critique puisque ce docu m'a semblé d'entrée malhonnête je trouve les réponses du réalisateur de très mauvaise foi, voire carrément nauséeuses quand il a recours, pour argumenter par analogie, à une anecdote sur un cliché des camps de concentration, ou en faisant un parallèle vérité documentaire/pornographie.
Bref j'ose espérer que ceux qui ont apprécié (?) le film auront les yeux ouverts dans cette interview sur les défauts rédhibitoires du documentaire :
- montage pour suggérer que le trafic d'arme est indiscociable du commerce de la perche et qui n'est étayé par aucun fait, aucune enquête (le dernier recours du réal : la poésie pure de l'image, les avions qui attérissent, les avions qui redécollent).
- misérabilisme à outrance (attrape-bobo, ce que veulent voir les spectateurs occidentaux), sans nuance et sous couvert d'objectivité absolue : la caméra tourne, les gens parlent, les images parlent d'elles-mêmes.
- point non-évoqué dans l'interview : la prétendue catastrophe écologique de l'introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria, sujet central du film avec le trafic d'armes suggéré jusqu'à plus soif. Hubert Sauper se contente de caler un sujet sur la question sans faire, une fois de plus, de recherches personnelles. Or tout n'est pas aussi simple que le gros poisson, introduit par des méchants blancs, qui vient manger les petits poissons.
La question de la responsabilité (ou plutôt irresponsabilité) du réalisateur ne m'intéresse pas vraiment dans la mesure où le succès d'un film échappe forcément à ses auteurs, en revanche niveau malhonnêteté intellectuelle on a attrapé un sacré mastard qui joue les prudes derrière son objectif.
Pour reprendre un échange célèbre je dirais à ce monsieur Sauper, bien calé maintenant dans les louanges et les récompenses qu'il a collectionnées, qu'il est à la fois un documentariste de la misère et la misère des documentaristes.
>> lire aussi la contre-enquête du Monde reproduit sur ce blog. Toujours aussi mou du gland le Monde se contente d'une enquête sur les faits alors que ce qui compte c'est la malhonnêteté cinématographique de la démarche. Dans l'échantillon d'interview Sauper suggère cette fois pour se défendre qu'il est victime d'un complot des marchands d'armes alors qu'il est à peine un mauvais réalisateur de documentaire...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire