Voilà un mot qui ne parlera pas beaucoup aux scénaristes francophones et allergiques aux termes anglais. Pourtant il s'agit d'un élément de base du travail de scénariste, la partie la moins difficile, la plus enrichissante parce que la plus socialisante. Contrairement au brainstorming (traduisez par 'remue-méninges' si vous êtes adepte de la secte Toubon ou 'beau provincial') il ne s'agit pas d'une foire où n'importe qui (et notamment les plus bornés) balancent leurs idées (ou ce qu'ils croient être des idées) à la figure des autres pour les leur imposer.
Le spitballing part d'une démarche constructive où l'on va creuser un idée de film, un aspect du scénario etc. pour déboucher sur d'autres idées qui vont ouvrir de nouvelles perspectives ou apporter une solution précise à un problème narratif. Comme son nom l'indique il faut que la salive coule et fasse boule de neige plutôt qu'elle ne se perde en postillons dans le décor.
Le principe de base du spitballing : aucune idée n'est mauvaise en soi, les idées les plus farfelues sont les plus fertiles à condition de pousser leur logique (ou leur manque de logique), dans ses derniers retranchements. Lancer une idée de spitballing c'est simple, il suffit de commencer sa phrase par "Et si..."
On se marrait bien avec Leloup il y a quelques mois en apprenant le sujet du dernier film d'Ang Lee. Brokeback Mountain. Le concept même à faire rêver tout ciné-marketeur avide de super différenciation et de provocation mesurée des codes traditionnels. "Et si on faisait un film de cow-boys homos ?"
L'idée devait être bonne vu ce que le film a fait couler comme salive et comme encre avec un investissement minimal au point qu'aujourd'hui on se retrouve avec bandes annonces pour des films tels que Brokeback to the Future ou The Empire Breaks Back.
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