Un film comme Le Voleur de Bicyclette, qui en général a été accepté aux Etats-Unis comme un succès italien, serait impensable dans un milieu américain. Le problème d'un homme dont la survie dépend de sa bicyclette ne passionnerait pas les foules en Amérique, car ici le problème du transport est résolu. L'américain ne s'intéresse qu'à des problèmes qui ne sont pas résolus pour lui -- bien qu'il ne veuille pas toujours admettre qu'ils ne le sont pas.
Citation intéressante à double titre : Fritz Lang a parfaitement intégré le mode de vie et la culture US (il devient citoyen américain en 1935), au point d'offrir une lecture moderne de la société américaine dans ses films, mais aussi au risque de se retrouver à l'étroit sur ces sujets de société. Je me suis fait cette remarque récemment en regardant Clash by Night : sa direction d'acteurs se trouve vite limitée dès qu'il s'agit d'approfondir l'étude de moeurs, de caractères, alors que sur la période allemande ses films avaient plus d'ampleur et ne reposaient pas du tout sur plusieurs personnages à la fois.
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