"Et vous qu'avez-vous fait contre le piratage ?" C'est en substance cette rengaine obligée face aux pouvoirs publics que Jean Labadie a adressé à la Ministre de la Culture. Le personnage, discret dans les medias et efficace dans son domaine a enchainé les succès à partir de ses années Mk2, à la tête de Bac Films, Mars Distribution et au lancement de sa propre société de distribution : Le Pacte. Et puis les affaires se corsent, parce qu'il y a du monde sur le créneau et que rien ne garanti le succès annuel qui permet de continuer.
Alors il vient pleurer. Contre le "piratage", évidemment. La vie est injuste est dure, aidez-nous, défendez-nous, subventionnez-nous... bref, faites notre travail à notre place en somme. Parce qu'il est là le problème : ces messieurs "de l'industrie" se voient comme des créateurs, des artistes de la confection de films taillés pour le grand écran (à décliner en prêt-à-porter pour les autres supports) et où l'économie générale du secteur c'est à l'Etat de s'en porter garant.
Hé oui, c'est bien de connaitre à fond son métier, de travailler dans un secteur très valorisant mais éminemment nombriliste : à un moment il faut regarder ce qui se passe dans le monde, et avec plus de recul que le producteur à l’affut de sujets brulants, d'actualité pétillante. La VOD est un quasi-fiasco en France, mais ça ne date pas d'hier. On sait très bien que si ça n'a pas marché comme il faudrait c'est à cause des difficultés à mettre tout le monde d'accord. Qui attendait un Ministre de la Culture visionnaire (et couillu) pour chambouler tout ça ? Sérieusement, il faut arrêter de fabriquer des chapeaux dans son coin et s'apercevoir que les gens veulent aller nu tête, ou se donner un style qui laisse la place à des niches. On ne va pas forcer les gens à mettre des chapeaux, on ne va pas subventionner les chapeliers.
Le "piratage"... Mais c'est vraiment se voiler la face que de prendre un effet parmi d'autres de la révolution numérique comme la cause des difficultés du secteur. C'est regarder le monde par le petit bout de la lorgnette en sachant d'avance ce qu'on va voir comme horizon limité. Celui qui aime ce qu'il produit ne peut que ce réjouir de l'engouement qu'il suscite. S'il n'en tire pas suffisamment bénéfice c'est qu'il ne sait tout simplement pas bien se vendre.
J'ai toujours l'impression que les producteurs qui bèlent "Au viol, je suis piraté dans tous les sens" se plaignent surtout que leurs films ne marchent pas suffisamment bien à cause de l'attitude des gens qui attendraient une séance gratuite. Encore une fois, mettez-vous à la place de votre public au lieu de le traiter de voleur ! Si on enlève les gros films qui sortent sur plus de 400 copies, il y a beaucoup de villes (et a fortiori de campagnes) qui n'ont pas de salle à proximité. Et la VOD est mal déployée, et arrive trop tard. Et la TNT est toute fraiche (même pas 10 ans), alors on n'est pas encore blasés du choix violemment élargi que ça a nous a apporté pour nos soirées.
Bref, continuez à tendre votre chapeau au Ministre et vous n'allez pas tarder à le manger, non sans vous fâcher avec tout ceux qui vous subventionnent et peuvent accessoirement faire office de public.
Alors il vient pleurer. Contre le "piratage", évidemment. La vie est injuste est dure, aidez-nous, défendez-nous, subventionnez-nous... bref, faites notre travail à notre place en somme. Parce qu'il est là le problème : ces messieurs "de l'industrie" se voient comme des créateurs, des artistes de la confection de films taillés pour le grand écran (à décliner en prêt-à-porter pour les autres supports) et où l'économie générale du secteur c'est à l'Etat de s'en porter garant.
Hé oui, c'est bien de connaitre à fond son métier, de travailler dans un secteur très valorisant mais éminemment nombriliste : à un moment il faut regarder ce qui se passe dans le monde, et avec plus de recul que le producteur à l’affut de sujets brulants, d'actualité pétillante. La VOD est un quasi-fiasco en France, mais ça ne date pas d'hier. On sait très bien que si ça n'a pas marché comme il faudrait c'est à cause des difficultés à mettre tout le monde d'accord. Qui attendait un Ministre de la Culture visionnaire (et couillu) pour chambouler tout ça ? Sérieusement, il faut arrêter de fabriquer des chapeaux dans son coin et s'apercevoir que les gens veulent aller nu tête, ou se donner un style qui laisse la place à des niches. On ne va pas forcer les gens à mettre des chapeaux, on ne va pas subventionner les chapeliers.
Le "piratage"... Mais c'est vraiment se voiler la face que de prendre un effet parmi d'autres de la révolution numérique comme la cause des difficultés du secteur. C'est regarder le monde par le petit bout de la lorgnette en sachant d'avance ce qu'on va voir comme horizon limité. Celui qui aime ce qu'il produit ne peut que ce réjouir de l'engouement qu'il suscite. S'il n'en tire pas suffisamment bénéfice c'est qu'il ne sait tout simplement pas bien se vendre.
J'ai toujours l'impression que les producteurs qui bèlent "Au viol, je suis piraté dans tous les sens" se plaignent surtout que leurs films ne marchent pas suffisamment bien à cause de l'attitude des gens qui attendraient une séance gratuite. Encore une fois, mettez-vous à la place de votre public au lieu de le traiter de voleur ! Si on enlève les gros films qui sortent sur plus de 400 copies, il y a beaucoup de villes (et a fortiori de campagnes) qui n'ont pas de salle à proximité. Et la VOD est mal déployée, et arrive trop tard. Et la TNT est toute fraiche (même pas 10 ans), alors on n'est pas encore blasés du choix violemment élargi que ça a nous a apporté pour nos soirées.
Bref, continuez à tendre votre chapeau au Ministre et vous n'allez pas tarder à le manger, non sans vous fâcher avec tout ceux qui vous subventionnent et peuvent accessoirement faire office de public.
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