Connaissez-vous l'extension Google Browser Sync pour Firefox ? Je viens de découvrir ça, elle permet de synchroniser les historique des pages visitées, les mots de passe des sessions d'authentification (et autres cookies), les sessions (onglets ouverts lors de la dernière fermeture de Firefox) et surtout les Marques-pages, le tout entre les différents ordinateurs sur lesquels l'extension est paramétrée et installée.
Evidemment il faut avoir un compte utilisateur perso sur ces ordinateurs sinon vos données sont en accès public sur ce poste.
Vraiment génial quand on travaille sur au moins 2 ordinateurs (portable, fixe, bureau virtuel sur clé USB) et qu'on se galère à retrouver ses marques-pages, un site visité 2 jours plus tôt etc.
http://www.google.com/tools/firefox/browsersync/ (uniquement en anglais pour le moment)
Et une raison de plus de déposer notre profil d'internaute aux pieds des serveurs du Grand Gourou Google, une !
Mon sous-titrage du cinema, qu'il s'agisse de films, de pépètes ou simplement de personnes.
Ce blog a obtenu son visa Tout Public, il s'adresse à tous ceux qui vont au cinéma et/ou qui aiment les films.
mercredi 27 juin 2007
mardi 19 juin 2007
Souteneurs de la création
Les industriels sont beaucoup plus près du pouvoir pour faire valoir leur point de vue sur la copie privée et par conséquent faire infléchir la loi dans leur sens. Déjà je trouvais abusif la taxe sur les CD/DVD vierges puisque d'une part ces supports peuvent aussi servir à autre chose que graver des fichiers piratés, mais de l'autre si on veux les taxer ça revient à accepter l'idée d'un échange de copies "non-officielles" et la taxation des supports comme une solution, voire la solution à développer.
Là avec la taxe qui va s'appliquer à la rentrée sur d'autres supports on tombe dans l'hypocrisie totale, la même qu'on nous a servi avec le teaser sur la TVA sociale entre les 2 tours des législatives : "la solution miracle c'est d'ajouter quelques points qui vont nous changer la vie." On avance encore un peu vers la taxation des abonnements internet, coincée entre les supports vierges et le support final des écrans LCD qui sont bien entendu le dernier avatar d'un appel au crime généralisé. Mais un crime institutionnalisé par la taxe qui vient calmer les proxénètes de la création qui n'en continuent pas moins à organiser des battues pour filtrer les réseaux P2P. Au bout du compte l'argent des taxes finance les opérations de police des proxos, véritables tonneaux des Danaïdes face à une technologie en perpétuelle évolution.
Et ça ne fait que commencer puisque les téléphones mp3 et les DVD nouvelle génération (Blu-ray et DVD-HD) feront l'objet d'un petite réunion entre amis d'ici la fin de l'année.
Là avec la taxe qui va s'appliquer à la rentrée sur d'autres supports on tombe dans l'hypocrisie totale, la même qu'on nous a servi avec le teaser sur la TVA sociale entre les 2 tours des législatives : "la solution miracle c'est d'ajouter quelques points qui vont nous changer la vie." On avance encore un peu vers la taxation des abonnements internet, coincée entre les supports vierges et le support final des écrans LCD qui sont bien entendu le dernier avatar d'un appel au crime généralisé. Mais un crime institutionnalisé par la taxe qui vient calmer les proxénètes de la création qui n'en continuent pas moins à organiser des battues pour filtrer les réseaux P2P. Au bout du compte l'argent des taxes finance les opérations de police des proxos, véritables tonneaux des Danaïdes face à une technologie en perpétuelle évolution.
Les barèmes de la future taxe pour copie privée sur les clés USB, les cartes mémoires de téléphones et appareils photo, ainsi que les disques durs externes ont été fixés. La commission d'Albis, chargée d'établir les rémunérations à appliquer aux supports numériques, les a validés lundi 18 juin au soir, après quatre heures de réunion.
Les industriels, favorables à des redevances très faibles, ont réussi à faire baisser ces barèmes de 30% par rapport aux dernières propositions des ayants droit, notamment la Sacem et la SACD. Ils ont également obtenu une baisse de la redevance sur les DVD vierges, qui passera de 1,10 à 1 euro (sur un support 4,7 Go).
Pour autant ils ne crient pas victoire. «Le prix de ces supports va augmenter», prévient Bernard Heger, délégué général du Simavelec, qui a participé aux négociations. «Sur les disques durs externes par exemple, en ajoutant la TVA et les marges de distributeurs, les tarifs vont prendre de 15 à 20%.»
Et ça ne fait que commencer puisque les téléphones mp3 et les DVD nouvelle génération (Blu-ray et DVD-HD) feront l'objet d'un petite réunion entre amis d'ici la fin de l'année.
jeudi 14 juin 2007
Déjà vu : Scaramouche
Il y a toujours beaucoup de snobisme à se la ramener pour dire que le film original était mieux que le remake. En plus si l'original date de l'époque du muet on a peu de chances d'être contredit. Pour Scaramouche, version MGM en Glorious Technicolor de 1952 qui, je dois l'avouer, est mon "film fétiche", je suis tombé sur des critiques d'IMDb faisant la moue devant l'infidélité du "remake".
Il se trouve que j'ai lu le livre de Rafael Sabatini et qu'en effet la structure narrative originale a été nettement élaguée dans la version 1952 par George Sydney qui n'est donc pas un remake du film de 1923 par Rex Ingram, mais vraiment une nouvelle adaptation du roman*. Ce qui est important ici c'est que le roman n'est à la base pas un chef d'oeuvre non plus, donc un scénariste n'a pas de complexe à faire au niveau de ce qu'il trouve utile de changer ou de scrupules à avoir sur ce qu'on peut évacuer. De surcroît les scénaristes de la version couleur ont bénéficié de la version muette pour analyser ce qui marchait ou pas.
Scaramouche (1923 - Rex Ingram). L'adaptation suit de très près le roman, mais à moins d'être un intégriste on ne peut pas dire que "fidélité" rime avec "qualité assurée". Vouloir garder tout le contexte historique du roman était une gageure et cela nuit largement à l'intrigue centrale. André-Pierre Moreau ne devient jamais Scaramouche au point que le titre est quasi usurpé. Moreau est comme dans le roman le citoyen Moreau qui lutte contre la noblesse et se cache accessoirement derrière le masque de Scaramouche. Le grand écart entre les séquences de foule historiques (grandioses) et l'intrigue privée (scènes tartes comme dans le livre avec en plus une direction très datée) se retrouve ainsi être le plus grand défaut de cette adaptation. Ramon Novarro est lui bon dans un rôle empesé par une conception rigide du héros dans les films Hollywoodiens de l'époque.
Scaramouche (1952 - George Sydney). On peut dire sans se forcer qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre du cinéma de cap et d'épée. Au-delà le film tient une place à part puisqu'il est très subtil et contourne tous les poncifs du film de genre. On doit ceci àl'intelligence de l'adaptation qui ne reprend du roman qu'une trame générale à partir de laquelle broder une histoire forte et nerveuse (et qui ne se perd pas dans les méandres grandiloquents de l'Histoire). Broder sur le canevas de l'oeuvre originale, c'est bien là le vrai travail de l'adaptation et ici, en plus d'un cadre narratif stimulant il s'agissait de garder une phrase du roman, la meilleure, la toute première.
* Parmi les idées conservées on retrouve Napoléon dans les deux versions (alors qu'une recherche rapide dans la version numérisée du livre par Amazon me confirme qu'il n'y est pas fait mention), mais la différence de ton entre les deux présentations du personnage est emblématique du fossé qui sépare la conception des deux films. En 1923 Napoléon est signalé comme un témoin de la prise des Tuileries, référence historique exacte mais sans rapport avec la choucroute. Ils ne pouvaient pas montrer la Tour Eiffel ou Montmartre alors ils ont casé Napoléon. En 1952 le film reprend l'idée pour en faire, tout simplement, un gag (qui, paraît-il, a longtemps été tenu à l'écart des copies françaises) parfaitement dans l'esprit de Scaramouche.
Il se trouve que j'ai lu le livre de Rafael Sabatini et qu'en effet la structure narrative originale a été nettement élaguée dans la version 1952 par George Sydney qui n'est donc pas un remake du film de 1923 par Rex Ingram, mais vraiment une nouvelle adaptation du roman*. Ce qui est important ici c'est que le roman n'est à la base pas un chef d'oeuvre non plus, donc un scénariste n'a pas de complexe à faire au niveau de ce qu'il trouve utile de changer ou de scrupules à avoir sur ce qu'on peut évacuer. De surcroît les scénaristes de la version couleur ont bénéficié de la version muette pour analyser ce qui marchait ou pas.
Scaramouche (1923 - Rex Ingram). L'adaptation suit de très près le roman, mais à moins d'être un intégriste on ne peut pas dire que "fidélité" rime avec "qualité assurée". Vouloir garder tout le contexte historique du roman était une gageure et cela nuit largement à l'intrigue centrale. André-Pierre Moreau ne devient jamais Scaramouche au point que le titre est quasi usurpé. Moreau est comme dans le roman le citoyen Moreau qui lutte contre la noblesse et se cache accessoirement derrière le masque de Scaramouche. Le grand écart entre les séquences de foule historiques (grandioses) et l'intrigue privée (scènes tartes comme dans le livre avec en plus une direction très datée) se retrouve ainsi être le plus grand défaut de cette adaptation. Ramon Novarro est lui bon dans un rôle empesé par une conception rigide du héros dans les films Hollywoodiens de l'époque.
Scaramouche (1952 - George Sydney). On peut dire sans se forcer qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre du cinéma de cap et d'épée. Au-delà le film tient une place à part puisqu'il est très subtil et contourne tous les poncifs du film de genre. On doit ceci àl'intelligence de l'adaptation qui ne reprend du roman qu'une trame générale à partir de laquelle broder une histoire forte et nerveuse (et qui ne se perd pas dans les méandres grandiloquents de l'Histoire). Broder sur le canevas de l'oeuvre originale, c'est bien là le vrai travail de l'adaptation et ici, en plus d'un cadre narratif stimulant il s'agissait de garder une phrase du roman, la meilleure, la toute première.
He was born with a gift for laughter and a sense that the world was mad.Le titre, cette phrase, voilà ce qui compte. Le reste est presque accessoire. Evidemment les premiers adaptateurs n'avaient pas oublié cette phrase mais elle s'est retrouvée perdue dans le feu de l'action (action trop statique dans le cadre étroit du muet pour ce personnage virevoltant). Leurs successeurs, comprenant qu'il s'agissait de l'idée directrice du film l'ont carrément carrément mise en exergue. Au final ils sont bien plus fidèles à l'esprit de cette phrase au point qu'on puisse aujourd'hui identifier Stewart Granger à Scaramouche (au milieu de sa filmo de personnages désabusés) alors que Ramon Novarro interpréte juste un gentilhomme romantique de plus.
* Parmi les idées conservées on retrouve Napoléon dans les deux versions (alors qu'une recherche rapide dans la version numérisée du livre par Amazon me confirme qu'il n'y est pas fait mention), mais la différence de ton entre les deux présentations du personnage est emblématique du fossé qui sépare la conception des deux films. En 1923 Napoléon est signalé comme un témoin de la prise des Tuileries, référence historique exacte mais sans rapport avec la choucroute. Ils ne pouvaient pas montrer la Tour Eiffel ou Montmartre alors ils ont casé Napoléon. En 1952 le film reprend l'idée pour en faire, tout simplement, un gag (qui, paraît-il, a longtemps été tenu à l'écart des copies françaises) parfaitement dans l'esprit de Scaramouche.
mercredi 13 juin 2007
Cinéma à emporter
J'ai récemment lu deux études qui disaient exactement le contraire quand à l'avenir de la vidéo en ligne. D'un côté le chiffre d'affaire de la VOD culminerait cette année, masquant les limites du modèle (Forrester ; il y a en effet de gros freins technologique pour une adoption généralisée), de l'autre c'est le modèle des vidéos sponsorisées qui devrait vite disparaitre.
Une chose est sûre malgré tout, l'avenir de la vidéo en ligne sera lié à l'ADSL pour encore un bon nombre d'années, c'est à dire tant qu'on n'aura pas trouvé de technologie plus efficace de démocratisation du haut-débit. Dans cette perspective voici les pays qui mènent la danse :
Une chose est sûre malgré tout, l'avenir de la vidéo en ligne sera lié à l'ADSL pour encore un bon nombre d'années, c'est à dire tant qu'on n'aura pas trouvé de technologie plus efficace de démocratisation du haut-débit. Dans cette perspective voici les pays qui mènent la danse :
Pays lignes ADSL (M) population (M) accès
Chine (cn) 43,4 1400 3,1%
Etats-unis (us) 27,51 301 9,1%
Allemagne (de) 15,66 82 19,1%
France (fr) 14,63 63,4 23,1%
Japon (jp) 14,25 127,5 11,2%
Royaume-uni (uk) 11 60,2 18,3%
Monde 200 6000 3,3%
mardi 12 juin 2007
La télé au cinéma
Si la télé a bien utilisé le cinéma pour améliorer sa côte glamour depuis l'époque de la petite lucarne grise, le cinéma a toujours eu du mal à représenter la télé (rien ne vieilli plus qu'un écran ou un décor d'émission) et encore plus à la critiquer. Le Grand Carnaval (Ace in the Hole - 1951) de Billy Wilder ne s'attaque pas encore à la télé mais à ce journalisme à sensation qui est maintenant institutionnalisé entre les JT et les reportages coup de poing diffusés par une même chaîne. Un homme dans la foule (A Face in the Crowd - 1957) d'Elia Kazan évoque déjà le pouvoir médiatique que peuvent acquérir des amuseurs publics, gourous improvisés de tout et de rien suivant où leur ambition les porte.
Vingt ans plus tard Network a plus de recul pour analyser en détail ce que la télé peut devenir (et devient déjà aux Etats-Unis). L'attaque est frontale, l'histoire se passe au sein d'un Network dont la seule valeur se mesure à ses courbes d'audience directement traduites en courbes de parts de marché. Le film avait peut-être un côté anticipation en 1976, même aux Etat-Unis et surtout en France plus de 10 ans avant la privatisation de TF1 et le début du règne de l'Audimat, seulement l'attaque frontale, sans nuance, se désamorce toute seule. Comme si on faisait un téléfilm sur les stars du cinéma ne mettant en scène que la débauche, l'hypocrisie, la paillette recouvrant toute dimension humaine.
Le film a obtenu 4 Oscars en 77, dont 3 pour l'interprétation ce qui est très rare (le même producteur avait déjà réussi ce coup avec l'adaptation d'Un Tramway nommé Désir) et effectivement quelques scènes sont magistrales, voire un peu trop magistrales parce que le dialogue est trop intelligent et ne se fait pas oublier au milieu d'une distribution où aucun personnage ne mérite qu'on s'y attache. Howard Beale (Peter Finch), le journaliste fini devenu prédicateur New Age, devient vite un pantin balloté par les flots : difficile de s'apitoyer sur un illuminé. Max Schumacher (William Holden) devient assez vite le personnage principal mais il est passablement passif et ses dialogues clairvoyants sonnent d'autant plus faux qu'il ne fait rien pour se battre contre le courant de fond qui entraine toute la chaîne.
Au final un film très décevant parce qu'il se veut littéralement brillant et oublie de nous raconter l'histoire d'un ou plusieurs personnages attachants, perdus ou qui arrivent à s'échapper de la télé.
Network est ressorti cette semaine mais je conseille plutôt le documentaire Outfoxed, fait avec peu de moyens, sans stars, mais autrement plus passionnant. Peut-être que la plus grosse erreur de Network, dans sa certitude d'être visionnaire et brillant, c'est de ne pas avoir mis en scène la télé comme un instrument de pouvoir mais seulement comme un avatar économique (l'intrigue pourrait être adaptée à n'importe quelle multinationale en crise de croissance).
Vingt ans plus tard Network a plus de recul pour analyser en détail ce que la télé peut devenir (et devient déjà aux Etats-Unis). L'attaque est frontale, l'histoire se passe au sein d'un Network dont la seule valeur se mesure à ses courbes d'audience directement traduites en courbes de parts de marché. Le film avait peut-être un côté anticipation en 1976, même aux Etat-Unis et surtout en France plus de 10 ans avant la privatisation de TF1 et le début du règne de l'Audimat, seulement l'attaque frontale, sans nuance, se désamorce toute seule. Comme si on faisait un téléfilm sur les stars du cinéma ne mettant en scène que la débauche, l'hypocrisie, la paillette recouvrant toute dimension humaine.
Le film a obtenu 4 Oscars en 77, dont 3 pour l'interprétation ce qui est très rare (le même producteur avait déjà réussi ce coup avec l'adaptation d'Un Tramway nommé Désir) et effectivement quelques scènes sont magistrales, voire un peu trop magistrales parce que le dialogue est trop intelligent et ne se fait pas oublier au milieu d'une distribution où aucun personnage ne mérite qu'on s'y attache. Howard Beale (Peter Finch), le journaliste fini devenu prédicateur New Age, devient vite un pantin balloté par les flots : difficile de s'apitoyer sur un illuminé. Max Schumacher (William Holden) devient assez vite le personnage principal mais il est passablement passif et ses dialogues clairvoyants sonnent d'autant plus faux qu'il ne fait rien pour se battre contre le courant de fond qui entraine toute la chaîne.
Au final un film très décevant parce qu'il se veut littéralement brillant et oublie de nous raconter l'histoire d'un ou plusieurs personnages attachants, perdus ou qui arrivent à s'échapper de la télé.
Network est ressorti cette semaine mais je conseille plutôt le documentaire Outfoxed, fait avec peu de moyens, sans stars, mais autrement plus passionnant. Peut-être que la plus grosse erreur de Network, dans sa certitude d'être visionnaire et brillant, c'est de ne pas avoir mis en scène la télé comme un instrument de pouvoir mais seulement comme un avatar économique (l'intrigue pourrait être adaptée à n'importe quelle multinationale en crise de croissance).
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