Aujourd’hui, au niveau éditorial, l’outillage réflexif du DVD s’essouffle de lui-même, se voit désaffecté, au gré de bonus sans passion et de recyclages analytiques de facture universitaire. Comparée à la Zone 1 Import, la qualité française stagne, résignée, comme si elle était prise de court par la vitesse du marché. L’ensemble, indigeste, conjugue les diktats d’un prestigieux et encombrant patrimoine, et la sacro-sainte « politique des auteurs » institutionnalisée par la critique française.Personnellement, si je reconnais que le DVD aurait pu permettre à la télé de parler d'autres films que les productions au plan média sous amphétamines, le côté décorticage de scène m'horripile parce qu'il va à l'encontre (et non pas à la rencontre) du travail des cinéastes. La télé est déjà suffisament déprimante sans espérer phagocyter cette magie du cinéma après laquelle elle court toujours.
Que ce soit chez Drucker, Ruquier ou au Masque et la plume ("le marteau et l'enclume" FB) toutes les émissions radio/TV ou téléphoniques tournent au bavardage. On est encore loin de la critique construite mais pas très loin de ce que, moi, j'appelle le premier degré de la critique, à savoir la paraphrase. Tout critique qui n'a rien à dire de spécial (et quand il est pathologiquement nul c'est un symptôme persistant) commence par raconter le film ; et comme il n'y a pas un film intéressant qui sort chaque semaine on doit facilement tourner (en rond) autour de 80% de paraphrase.
Or de la paraphrase d'images à la télé ça ne prend pas (sauf pour la météo et... vidéogag, comme par hasard) donc il ne reste plus qu'un pauvre terrain vague pour la critique ciné cathodique (plasmabolisée ?). Et si personne n'y voit un emplacement à valoriser le terrain vague tourne vite au dépotoir.
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