L'an dernier on m'a signalé cette liste de "39 films essentiels" que Scorcese a dressé à la demande d'un étudiant en cinéma :
Jusqu'à Rocco et ses frères je suis largement Scorcese : on a là une sacrée belle liste de cinéphile (excluant le ciné US donc). A partir de la Nouvelle Vague je décroche. Je n'ai jamais trouvé aucun film de Truffaut ou Godard particulièrement impressionnant. Truffaut a recréé l'académisme qu'il avait conchié dans ses critiques virulentes des vieux réalisateurs (y compris Carné et Clouzot, il faut vraiment relire ça pour le croire !), mais le terrorisme de la pensée artistique prétentieuse en diable n'a jamais trouvé meilleur spadassin que Godard (ah, j'entends déjà les louanges qu'on va lui tresser à sa mort... en Suisse probablement).
Et puis je dois avouer que j'ai vu peu des films cités par la suite, même si je sais plus ou moins qu'ils existent. Fassbinder ou Wenders, je ne me suis jamais décidé à entamer le morceau. Là, comme ça, j'ai un préjugé d'intellectualisme dans la droite lignée de ce que la Nouvelle Vague à ouvert comme vanne à un charabia tautologique pour tenter de recréer à tout prix le langage cinématographique et en faire un instrument d'éducation des masses. Werner Herzog, je ne connais justement que son remake de Nosferatu : très empesé. Quand j'y repense je trouve ridicule cette prétention qu'ont certains de refaire avec des moyens modernes ce que d'autres, autrement talentueux, ont créé de manière mémorable avec une palette technique 1000x plus limitée.
J'ai signalé plus haut par une astérisque les films que je mettrais volontiers dans ma propre liste. Et j'y ajouterais notamment comme films importants :
C'est triste, en pensant à ce film, de penser que Scorcese n'a pondu que des boursouflures avec di Caprio depuis, les Infiltrés étant ce qu'il y avait de plus réussi et il fait pourtant déjà pale figure face à l'original (Infernal Affairs) qui n'est pas non plus un chef d’œuvre.
Les listes doivent bien s'arrêter quelque part. Celle de Scorcese s'arrête poliment au moment où il entre dans l'arène des réalisateurs en vue. La mienne s'arrête au moment où j'ai enfin pu consommer des films à un rythme satisfaisant (merci les salles parisiennes), une cinéphilie ouverte où j'ai appris à ne pas trop attendre des films récents. Un peu de divertissement. Alors forcément difficile d'être impressionné.
- Nosferatu *
- Metropolis
- Dr Mabuse, le joueur *
- Napoléon
- La Grande illusion
- La règle du jeu
- Les enfants du paradis *
- Rome, ville ouverte
- Paisa
- La terre tremble
- Le voleur de bicyclette *
- Umberto D
- La belle et la bête
- Tokyo story
- Ikiru
- Les sept samourais *
- Ugetsu
- L'intendant Sansho
- Par delà le ciel et l'enfer *
- Le pigeon
- Rocco et ses frères
- Les 400 coups
- Tirez sur le pianiste
- A bout de souffle
- Bande à part
- Le fanfaron
- L'avventura
- Blow up
- Avant la révolution
- Le boucher
- Week-end
- La mort par pendaison
- Le marchand des quatre saisons
- Tous les autres s'appellent Ali
- Le mariage de Maria Braun
- Au fil du temps
- L'ami américain
- L'énigme de Kaspar Hauser
- Aguirre, la colère de Dieu
Jusqu'à Rocco et ses frères je suis largement Scorcese : on a là une sacrée belle liste de cinéphile (excluant le ciné US donc). A partir de la Nouvelle Vague je décroche. Je n'ai jamais trouvé aucun film de Truffaut ou Godard particulièrement impressionnant. Truffaut a recréé l'académisme qu'il avait conchié dans ses critiques virulentes des vieux réalisateurs (y compris Carné et Clouzot, il faut vraiment relire ça pour le croire !), mais le terrorisme de la pensée artistique prétentieuse en diable n'a jamais trouvé meilleur spadassin que Godard (ah, j'entends déjà les louanges qu'on va lui tresser à sa mort... en Suisse probablement).
Et puis je dois avouer que j'ai vu peu des films cités par la suite, même si je sais plus ou moins qu'ils existent. Fassbinder ou Wenders, je ne me suis jamais décidé à entamer le morceau. Là, comme ça, j'ai un préjugé d'intellectualisme dans la droite lignée de ce que la Nouvelle Vague à ouvert comme vanne à un charabia tautologique pour tenter de recréer à tout prix le langage cinématographique et en faire un instrument d'éducation des masses. Werner Herzog, je ne connais justement que son remake de Nosferatu : très empesé. Quand j'y repense je trouve ridicule cette prétention qu'ont certains de refaire avec des moyens modernes ce que d'autres, autrement talentueux, ont créé de manière mémorable avec une palette technique 1000x plus limitée.
J'ai signalé plus haut par une astérisque les films que je mettrais volontiers dans ma propre liste. Et j'y ajouterais notamment comme films importants :
- Fantomas (Le mort qui tue, le policier apache) : les plans sont encore très fixes mais Feuillade compose admirablement ses tableaux. Fritz Lang y a manifestement beaucoup appris pour créer son Dr Mabuse, autre génie du mal, autre film majeur.
- Les trois lumières (moins grandiloquent que Métropolis, plus dans la poésie que dans la science-fiction)
- M le maudit (Fritz Lang intègre directement le nouveau paramètre du son pour faire un chef d’œuvre, c'est doublement impressionnant)
- Rashomon
- Le salaire de la peur
- Les fraises sauvages (difficile de choisir un seul Bergman, mais c'est celui qui m'a le plus fait un choc)
- La dolce vita (comment ne pas préférer la symphonie Fellini aux petites histoires lourdingues des la Nouvelle Vague ?)
- La ruée vers l'or (difficile de choisir un seul Chaplin aussi...)
- Scarface (qu'on ne me fasse pas l'insulte de parler de l'ignoble remake avec Pacino)
- To be or not to be (1942)
- Eve (All about Eve)
- Scaramouche (1952)
- Certains l'aiment chaud
- Psychose
- 2001, l'odyssée de l'espace
- Orange Mécanique
- Les dents de la mer
- Les aventuriers de l'arche perdue
- The thing
- Le nom de la rose
- Casino
C'est triste, en pensant à ce film, de penser que Scorcese n'a pondu que des boursouflures avec di Caprio depuis, les Infiltrés étant ce qu'il y avait de plus réussi et il fait pourtant déjà pale figure face à l'original (Infernal Affairs) qui n'est pas non plus un chef d’œuvre.
Les listes doivent bien s'arrêter quelque part. Celle de Scorcese s'arrête poliment au moment où il entre dans l'arène des réalisateurs en vue. La mienne s'arrête au moment où j'ai enfin pu consommer des films à un rythme satisfaisant (merci les salles parisiennes), une cinéphilie ouverte où j'ai appris à ne pas trop attendre des films récents. Un peu de divertissement. Alors forcément difficile d'être impressionné.
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