Ces derniers temps j'ai eu envie de voir/revoir des films français des années 60-70. Clairement pas ma période de prédilection, moi qui exècre les prétentions prout-prout artistiques de la Nouvelle Vague (qui n'étaient qu'une posture politique de contestation dans une époque où tout était trop rose pour les petits nerveux des àChier du Cinéma), et justement c'est des films décriés comme populaires que je voulais voir pour me (re)faire une idée.
Dans le tas j'avais notamment envie de découvrir la masse de films mineurs dialogués (voire réalisés) par Audiard, parce que franchement, entre un film de Godard avec 2 pauvres idées perdues dans un pudding pédant et un film avec des vrais morceaux de dialogues d'Audiard... bon Audiard a travaillé à la chaîne sur tout et n'importe quoi, mais ça a donné des trucs inoubliables. Bref, j'ai un post sur le sujet dans les cartons.
Dans cet âge de Bronze du cinéma français j'avais envie de revoir Le Sucre (Jacques Rouffio, 1978). J'étais trop jeune pour tout comprendre à l'époque : il y est question d'économie, de politique, pas de manière trop pesante, mais l'adaptation du bouquin relatant la spéculation sur le sucre en 1974 est très complète.
L'histoire vraie : 1974
De 1000 francs en octobre 1973 la tonne de sucre va se négocier jusqu'à 8000 francs (650£ sur le graphique) un an plus tard à Paris. Au milieu se déroule une spéculation complètement folle sur la base d'une rumeur de pénurie bien orchestrée.
1978, adaptation du roman de Georges Conchon sur l'affaire
Pour mettre en scène la spéculation et dénoncer les coupables Le Sucre raconte l'histoire d'un inspecteur des impôts de province (Carmet) qui se met à la retraite anticipée pour gérer les héritages soudains de sa femme. Monté à Paris il rencontre Raoul (Depardieu) qui travaille comme courtier pour Karbaoui (Hanin).
Sur le principe de la catastrophe annoncée Le Sucre n'est pas passionnant dans sa première partie plan-plan jusqu'à la chute des cours. Trop long, pas assez de matière à négocier. En revanche le film tient bien à partir de là grâce à l'amitié naissante entre Carmet et Depardieu, et sur le fond grâce à un Piccoli gigantesque dans le rôle du gourou des marchés Grésillo, dans cette scène d'anthologie notamment :
Et donc le marché est fermé, les banques sont sauvées, et les seuls perdants sont l'honnête président de la Bourse du Commerce (Piéplu) et les petits spéculateurs à qui on va faire payer la casse.
La fin traîne, mais le côté burlesque de Depardieu aidant son pote Carmet à échapper au recouvrement permet de garder le moral, et une petite morale à cette sale histoire.
PS un grand merci à Mozinor qui m'a donné envie de revoir ce film grâce à son remix de la fameuse scène ci-dessus.
Dans le tas j'avais notamment envie de découvrir la masse de films mineurs dialogués (voire réalisés) par Audiard, parce que franchement, entre un film de Godard avec 2 pauvres idées perdues dans un pudding pédant et un film avec des vrais morceaux de dialogues d'Audiard... bon Audiard a travaillé à la chaîne sur tout et n'importe quoi, mais ça a donné des trucs inoubliables. Bref, j'ai un post sur le sujet dans les cartons.
Dans cet âge de Bronze du cinéma français j'avais envie de revoir Le Sucre (Jacques Rouffio, 1978). J'étais trop jeune pour tout comprendre à l'époque : il y est question d'économie, de politique, pas de manière trop pesante, mais l'adaptation du bouquin relatant la spéculation sur le sucre en 1974 est très complète.
L'histoire vraie : 1974
De 1000 francs en octobre 1973 la tonne de sucre va se négocier jusqu'à 8000 francs (650£ sur le graphique) un an plus tard à Paris. Au milieu se déroule une spéculation complètement folle sur la base d'une rumeur de pénurie bien orchestrée.
Au début de décembre [1974], le marché du sucre blanc à la Bourse de commerce de Paris « saute » littéralement, dans une odeur de scandale, les positions à la hausse prises inconsidérément par certains courtiers pour le compte de clients particuliers peu avertis, n'ayant pu être dénouées en raison de la rapide chute des cours.C'est là le cœur de l'histoire, même si ce n'est finalement pas la partie la plus intéressante.
(source : Encyclopédie Larousse)
1978, adaptation du roman de Georges Conchon sur l'affaire
Pour mettre en scène la spéculation et dénoncer les coupables Le Sucre raconte l'histoire d'un inspecteur des impôts de province (Carmet) qui se met à la retraite anticipée pour gérer les héritages soudains de sa femme. Monté à Paris il rencontre Raoul (Depardieu) qui travaille comme courtier pour Karbaoui (Hanin).
Sur le principe de la catastrophe annoncée Le Sucre n'est pas passionnant dans sa première partie plan-plan jusqu'à la chute des cours. Trop long, pas assez de matière à négocier. En revanche le film tient bien à partir de là grâce à l'amitié naissante entre Carmet et Depardieu, et sur le fond grâce à un Piccoli gigantesque dans le rôle du gourou des marchés Grésillo, dans cette scène d'anthologie notamment :
Et donc le marché est fermé, les banques sont sauvées, et les seuls perdants sont l'honnête président de la Bourse du Commerce (Piéplu) et les petits spéculateurs à qui on va faire payer la casse.
La fin traîne, mais le côté burlesque de Depardieu aidant son pote Carmet à échapper au recouvrement permet de garder le moral, et une petite morale à cette sale histoire.
PS un grand merci à Mozinor qui m'a donné envie de revoir ce film grâce à son remix de la fameuse scène ci-dessus.
3 commentaires:
A savoir : c'est cette crise artificielle du sucre qui a conduit le gouvernement Giscard à imposer les stocks (pour dissuader les spéculateurs de stocker les denrées pour en faire grimper le prix), ce qui a eu pour conséquence de développer la pratique du "flux tendu", qui a eu pour conséquence le développement du transport routier (plus réactif) à l'instar du ferroviaire, autoroutes, pollution, etc... l'effet papillon dans toute sa splendeur...
J'ai souvenir de mon père qui fut. expert dans. cette affaire.... pas très reluisante, et il en est résulté de sérieux problèmes pour lui car il refusait d'effectuer certaines modifications auxquelles son tempérament basque s'opposait..... Monsieur Lino Ventura avait été une des victimes de cette crise. Je suis très étonné que ce soit encore en mémoire....
J'ai connu de près l'affaire : la réalité est l'inverse du brillant récit du film : le principal fautif est le président de la Caisse de liquidation qui n'a pas appliqué les règles des marchés à terme, les fautifs suivants les commissionnaires qui embarquaient à tour de bras des petits spéculateurs, et les petits spéculateurs appâtés par l'espoir de gains massifs (dont R. Hanin...). Ont sauvé l'affaire,"Grésillo" (Varsano),l'administrateur provisoire Jacques Pesson, le jeune nouveau président des commissionnaires Jacques Bachelier, et le cabinet du ministre du commerce, qui ont bâti un compromis permettant de débloquer le marché.
C'est vrai que le film est plus drôle...
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