Pourquoi autant de bons documentaires viennent des US ? (je parle de documentaires qui ne font pas juste joli, mais aborde des questions politiques ou socio-économiques)
Parce qu'il suffit de se baisser pour ramasser un sujet tellement riche qu'on peut pas se tromper. D'ailleurs il suffit de pousser un peu pour en tirer une fiction (pitié, pas Révélations...).
Il y a 15 ans plusieurs états des US avaient déjà interdit de fumer dans les lieux publics. Suivant l'humeur locale fumer dans la rue ou dans un jardin public pouvait donc être passible d'une amende (voire de prison si on compte les outrages à agents provoqués).
Maintenant, ça y est, il est même interdit de fumer chez soi !
Il ne reste plus qu'à créer un secrétariat d'Etat de l'immigration et de la santé nationale (et du co-développement des mes bronches) pour organiser des charters afin que les rebelles puissent aller fumer librement au Mexique, tout en continuant d'acheter leurs clopes aux US.
Mon sous-titrage du cinema, qu'il s'agisse de films, de pépètes ou simplement de personnes.
Ce blog a obtenu son visa Tout Public, il s'adresse à tous ceux qui vont au cinéma et/ou qui aiment les films.
mardi 27 janvier 2009
dimanche 25 janvier 2009
Privé de copie
Méfions-nous toujours de ces entrepreneurs très sûrs d'eux qui se mettent en scène comme des défenseurs de la liberté du consommateur. M-E Leclerc vient régulièrement faire l'hypocrite dans les médias pour dire combien il lui est dur d'être obligé de faire d'aussi grosses marges à cause de la loi qui l'empêche de vendre moins cher.
Et puis plus dans l'actualité éphémère du web, il y a Wizzgo. Les créateurs se sont vus très malins avec le lancement d'un magnétoscope universel en ligne. M6, TF1 leur tombent dessus et ils viennent pleurer, lancent une pétition (ah la démagogie, toujours !), se présentent comme un service innovant qui va résoudre le problème du téléchargement illégal... Rien que ça. Malheureusement, comme l'expliquait en détail il y a 15 jours le scénariste John August sur son blog (Cablevision and the Infinite TiVo), le concept reviendrait à institionaliser le téléchargement aux mains de ces fournisseurs de service tout puissants.
Pour résumer, Cablevision (ou Wizzgo) proposent un service de magnétoscope en ligne, donc à partir d'un certain nombre de clients ils sont obligés de tout enregistrer. Ils constituent ainsi une gigantesque bibliothèque des programmes TV au fil du temps sur laquelle ils n'ont aucun droits. Comment peut-on imaginer qu'ils vont en rester à un service limité quand leur catalogue devient illimité ? Qui peut les empêcher de commencer à mettre en place des abonnements pour rattraper les programmes de la veille, qu'on a oublié "d'enregistrer", c'est à dire d'en soliciter à l'avance la disponibilité différée ?
Les catalogues de contenus sont le nerf de la guerre, c'est le seul bien qui permet un revenu récurrent avec des frais de structure forfaitaires. Qui peut être assez naïf pour croire que des propriétaires vont se laisser déposséder ? A l'heure où les chaines commencent à peine à monétiser leur offre de "catch-up" TV ?
Ceci étant, entre la fin de la pub en Prime Time sur le service public et la crise qui va faire chuter les budgets pub au sens large, la bataille de la pub sur le web ne fait que commencer.
Et puis plus dans l'actualité éphémère du web, il y a Wizzgo. Les créateurs se sont vus très malins avec le lancement d'un magnétoscope universel en ligne. M6, TF1 leur tombent dessus et ils viennent pleurer, lancent une pétition (ah la démagogie, toujours !), se présentent comme un service innovant qui va résoudre le problème du téléchargement illégal... Rien que ça. Malheureusement, comme l'expliquait en détail il y a 15 jours le scénariste John August sur son blog (Cablevision and the Infinite TiVo), le concept reviendrait à institionaliser le téléchargement aux mains de ces fournisseurs de service tout puissants.
Pour résumer, Cablevision (ou Wizzgo) proposent un service de magnétoscope en ligne, donc à partir d'un certain nombre de clients ils sont obligés de tout enregistrer. Ils constituent ainsi une gigantesque bibliothèque des programmes TV au fil du temps sur laquelle ils n'ont aucun droits. Comment peut-on imaginer qu'ils vont en rester à un service limité quand leur catalogue devient illimité ? Qui peut les empêcher de commencer à mettre en place des abonnements pour rattraper les programmes de la veille, qu'on a oublié "d'enregistrer", c'est à dire d'en soliciter à l'avance la disponibilité différée ?
Les catalogues de contenus sont le nerf de la guerre, c'est le seul bien qui permet un revenu récurrent avec des frais de structure forfaitaires. Qui peut être assez naïf pour croire que des propriétaires vont se laisser déposséder ? A l'heure où les chaines commencent à peine à monétiser leur offre de "catch-up" TV ?
Ceci étant, entre la fin de la pub en Prime Time sur le service public et la crise qui va faire chuter les budgets pub au sens large, la bataille de la pub sur le web ne fait que commencer.
mercredi 21 janvier 2009
Cinema & Internet : bilan 1999-2009
2009 marque les 10 ans du Projet Blair Witch, un exemple de promotion internet parfaitement maitrisée pour faire monter les attentes sur un film à très faible budget, un modèle qui a fait et fait toujours saliver beaucoup de marketeurs de l'industrie. Pourtant on ne peut pas dire que d'autres exemples marquants soient venus s'inscrire dans cette lignée. J'oublie certainement un ou deux exemples ayant tenté quelque chose, mais ce qui est sûr c'est qu'aucun phénomène ne s'est imposé comme la nouvelle référence, faisant preuve de plus d'inventivité, ou à défaut, d'efficacité, que The Blair Witch Project.
Si l'on considère la vitesse à laquelle évolue internet, et à laquelle internet permet à des secteurs d'activité d'innover, c'est vraiment étonnant. En y regardant d'un peu plus près, pas tant que ça. En effet, il apparait évident qu'Internet fait plus peur à l'industrie du cinéma (et du disque) qu'elle ne l'a motivé à essayer de nouvelles pistes, voire des approches radicalement différentes dans la manière de penser leur business. Cette approche conservatrice se résume à l'association des mots "pirates" et "internet" dans le contexte de la diffusion audiovisuelle depuis 10 ans. Je me suis déjà suffisamment étendu ici sur la propagande et le lobbying d'une industrie qui perd complètement contact avec la réalité socio-économique, pas la peine d'en rajouter une double-couche. L'actualité se suffit à elle-même :
Le potentiel d'Internet est énorme, depuis dix ans un barrage (de communiqués de presse, de lobbying, de bourrage de crâne) a été construit et colmaté. Des vannes (VOD essentiellement) ont été, tant bien que mal, installées. Mais elles sont sous-dimensionnées par rapport à la pression de l'Internet. Le barrage déborde largement et continuellement parce que la répression ne peut pas tenir le rythme de l'évolution sur le web compte tenu de la timidité qu'elle a induit dans les offres payantes (on commence juste à abandonner les DRM sur la musique, pas pour les films...).
Le gros danger est pour les salles parce qu'une des raisons majeures au téléchargement illégal est le prix d'une place de ciné. Les cartes d'abonnement cachent complètement le mouvement de fond qui éloigne l'individu moyen des salles. Les encartés sont en majorité les mêmes qui téléchargent (ou ont des amis qui téléchargent, le résultat est le même). La crise ne va faire qu'accélérer le mouvement, mais quel circuit est susceptible de faire une révolution ? C'est totalement improbable puisque toute la chaîne est sclérosée (cf. l'étouffement des tentatives locales d'un ticket à 10FF en 1994). Quelque part il faut peut-être que les multiplexes se cassent la gueule pour que de vraies salles de cinéma ouvertes à tous se remettent à exister.
Si l'on considère la vitesse à laquelle évolue internet, et à laquelle internet permet à des secteurs d'activité d'innover, c'est vraiment étonnant. En y regardant d'un peu plus près, pas tant que ça. En effet, il apparait évident qu'Internet fait plus peur à l'industrie du cinéma (et du disque) qu'elle ne l'a motivé à essayer de nouvelles pistes, voire des approches radicalement différentes dans la manière de penser leur business. Cette approche conservatrice se résume à l'association des mots "pirates" et "internet" dans le contexte de la diffusion audiovisuelle depuis 10 ans. Je me suis déjà suffisamment étendu ici sur la propagande et le lobbying d'une industrie qui perd complètement contact avec la réalité socio-économique, pas la peine d'en rajouter une double-couche. L'actualité se suffit à elle-même :
Selon le CNC, un film qui a ammassé 10 millions de d'entrées au cinéma peut espérer se vendre à 2 millions d'exemplaires en France. Impact du piratage, ou non, seulement 970.000 DVD des Bronzés 3 ont été vendus. Ainsi, un acte anodin, toléré chez TF1, est à l'origine de cette affaire. Studio Canal, également intéressé dans cette affaire, estime le manque à gagner à 12 millions d'euros et met le flop du DVD directement sur le dos du piratage. Surtout qu'il est très rare que dans ce genre d'affaires, on réussisse à remonter jusqu'à la source du fichier incriminé. Autant dire que tous les defenseurs des ayants-droits étaient très remontés.Toujours la même histoire de Picsou viscéralement attaché à son premier dollar et la recherche de bouc émissaires. C'est la même hypocrisie (complètement intériorisé dans le milieu) qui fait se balader une célébrité seins nus sur la plage et porter plainte contre les tabloids pour toucher des sous, puis vendre l'exclu de ses photos de mariage à un magazine.
>> article complet sur PCworld
Le potentiel d'Internet est énorme, depuis dix ans un barrage (de communiqués de presse, de lobbying, de bourrage de crâne) a été construit et colmaté. Des vannes (VOD essentiellement) ont été, tant bien que mal, installées. Mais elles sont sous-dimensionnées par rapport à la pression de l'Internet. Le barrage déborde largement et continuellement parce que la répression ne peut pas tenir le rythme de l'évolution sur le web compte tenu de la timidité qu'elle a induit dans les offres payantes (on commence juste à abandonner les DRM sur la musique, pas pour les films...).
Le gros danger est pour les salles parce qu'une des raisons majeures au téléchargement illégal est le prix d'une place de ciné. Les cartes d'abonnement cachent complètement le mouvement de fond qui éloigne l'individu moyen des salles. Les encartés sont en majorité les mêmes qui téléchargent (ou ont des amis qui téléchargent, le résultat est le même). La crise ne va faire qu'accélérer le mouvement, mais quel circuit est susceptible de faire une révolution ? C'est totalement improbable puisque toute la chaîne est sclérosée (cf. l'étouffement des tentatives locales d'un ticket à 10FF en 1994). Quelque part il faut peut-être que les multiplexes se cassent la gueule pour que de vraies salles de cinéma ouvertes à tous se remettent à exister.
lundi 12 janvier 2009
Claude Berri (1934-2009)
Une pensée pour celui qui fût, pour moi, le producteur emblématique du cinéma français, capable d'exprimer lui-même sa sensibilité derrière la caméra (alors qu'il avait commencé avec l'ambition de devenir comédien) et de passer des films des Charlots à Tess, Jean de Florette, Germinal...
Au contraire, son ancien partenaire Christian Fechner, disparu il y a tout juste 1 mois 1/2, n'avait jamais réussi à montrer qu'il pouvait passer des Charlots à des films plus ambitieux (disons moins méprisés par la critique) avec le même succès public.
Le flair de Claude Berri l'avait amené il y a un an à produire Bienvenue chez les Ch'tis. Avec le succès, enfin, de son fils Thomas Langmann comme producteur de Mesrine, je veux imaginer qu'il a vécu sa dernière année comme un accomplissement, un aboutissement dans son travail et malgré les regrets sur l'éducation de ses fils qu'il nous livrait dans son autobiographie.
Au contraire, son ancien partenaire Christian Fechner, disparu il y a tout juste 1 mois 1/2, n'avait jamais réussi à montrer qu'il pouvait passer des Charlots à des films plus ambitieux (disons moins méprisés par la critique) avec le même succès public.
Le flair de Claude Berri l'avait amené il y a un an à produire Bienvenue chez les Ch'tis. Avec le succès, enfin, de son fils Thomas Langmann comme producteur de Mesrine, je veux imaginer qu'il a vécu sa dernière année comme un accomplissement, un aboutissement dans son travail et malgré les regrets sur l'éducation de ses fils qu'il nous livrait dans son autobiographie.
La distribution P2P : directement du producteur au consommateur
Trent Reznor (Nine Inch Nails) annonce une jolie perf en termes de ventes : en têtes sur Amazon.com après avoir claqué la porte d'Universal pour mettre son nouvel album, en partie gratuitement, disponible sur les réseaux d'échange P2P.
Si les maisons de disque crient si fort (mais elles finissent par se fatiguer, quand même, à force de courir derrière une cible 10x plus rapide et évolutive qu'elles) c'est bien parce que désormais elles n'auront plus le monopole de la commercialisation des titres.
Pour le cinéma c'est plus compliqué, parce qu'il y a les salles. Mais attendez que le prochain grand réalisateur sorte ses films (courts ou moyen) sur internet et ridiculise, en terme d'audience, les blockbusters obnubilés par la barrière des $100m de box-office.
Si les maisons de disque crient si fort (mais elles finissent par se fatiguer, quand même, à force de courir derrière une cible 10x plus rapide et évolutive qu'elles) c'est bien parce que désormais elles n'auront plus le monopole de la commercialisation des titres.
Pour le cinéma c'est plus compliqué, parce qu'il y a les salles. Mais attendez que le prochain grand réalisateur sorte ses films (courts ou moyen) sur internet et ridiculise, en terme d'audience, les blockbusters obnubilés par la barrière des $100m de box-office.
samedi 10 janvier 2009
John Barry
Jane Birkin, alors deuxième femme de John Barry (1965)
Puisqu'il n'y a pas de raison d'attendre que les gens soit morts pour leur rendre hommage : John Barry a eu 75 ans l'an dernier et c'est un des plus grands compositeurs de musique de films. L'édition Vanity Fair de février fait donc un petit article gentil, mais sans même une accroche en couverture...
Pour l'anecdote, un procès a manqué de démontrer officiellement que John Barry était l'auteur à part entière du thème de James Bond, mais en lisant le compte-rendu il n'y a aucun doute. D'ailleurs qui se souvient aujourd'hui de Monty Norman, hormis les inconditionnels de 007 et les fans d'anecdotes de ciné ?
Pour aller plus loin dans l'anecdotique, John Barry avait notamment un homonyme assez fameux comme Production Designer puisqu'il avait travaillé sur De l'or pour les braves, Orange Mécanique, Star Wars, Superman I et II avant de mourir subitement d'une méningite infectieuse. Moins célèbre, mais pas moins reconnu par la profession, ce qui permet de tracer une ligne entre ce que les spectateurs peuvent distinguer en termes de talent dans une production, et les métiers de l'ombre.
Puisqu'il n'y a pas de raison d'attendre que les gens soit morts pour leur rendre hommage : John Barry a eu 75 ans l'an dernier et c'est un des plus grands compositeurs de musique de films. L'édition Vanity Fair de février fait donc un petit article gentil, mais sans même une accroche en couverture...
Barry had made a key contribution to the first Bond movie, Dr. No, as the arranger of the famous “James Bond Theme,” giving it the nasty, knife-like guitar sound and the big-budget brassiness which can still get an audience’s pulse going and which continues to define the series aurally.Officiellement oui, Barry est juste l'arrangeur du célèbre thème. Ne roulant pas sur l'or et les Oscars à l'époque, il avait accepté en sous-main d'apporter ce dont le compositeur de Dr. No, Monty Norman, s'était montré incapable. Sur ce boulot ingrat il s'est assuré le job de compositeur pour presque tous les 007 depuis le deuxième film, Bon baisers de Russie (1963), jusqu'au n°15 Tuer n'est pas jouer (1987), ce qui n'a permis de lancer son impressionnante carrière.
Pour l'anecdote, un procès a manqué de démontrer officiellement que John Barry était l'auteur à part entière du thème de James Bond, mais en lisant le compte-rendu il n'y a aucun doute. D'ailleurs qui se souvient aujourd'hui de Monty Norman, hormis les inconditionnels de 007 et les fans d'anecdotes de ciné ?
Pour aller plus loin dans l'anecdotique, John Barry avait notamment un homonyme assez fameux comme Production Designer puisqu'il avait travaillé sur De l'or pour les braves, Orange Mécanique, Star Wars, Superman I et II avant de mourir subitement d'une méningite infectieuse. Moins célèbre, mais pas moins reconnu par la profession, ce qui permet de tracer une ligne entre ce que les spectateurs peuvent distinguer en termes de talent dans une production, et les métiers de l'ombre.
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