Soirée Projections/Débat sur les OGM hier au Cinéma du Monde dans le cadre du Festival Jules Vernes. La soirée s'ouvrait sur un documentaire de Catherine Bertillet, un reportage effectué sur 8 mois en 2004 et qui nécessitait quelques actualisations/mises en perspective qui n'ont pas aidé la fluidité du débat. Il faut dire que sans démarrer par une démarche pédagogique, difficile de discuter des OGM sans tomber dans les tourbillons des sensations hybrides. Le panel était constitué de la réalisatrice, d'une juriste et d'un chercheur à l'Inra. Ce dernier a largement illustré le déficit pédagogique des chercheurs à vouloir présenter une question de leur point de vue sans se mettre à la place de son public. Monopolisant la parole (il faut dire qu'il a été pas mal chahuté par la salle, quoique certainement plus à cause de sa rigidité que sur le fond) il a pas mal contribué à transposer dans ce débat le dialogue de sourds entre des chercheurs calmement posés, le nez dans le microscope et l'opinion publique difficile à maitriser du fait du déficit d'information.
En résumé le reportage (diffusé en version courte -26min- la veille dans Envoyé Spécial : "OGM, à la conquête de nos assiettes") se suffisait à lui-même et une simple discussion sur l'actualité des faits exposés et sur ces zones d'ombre aurait certainement été plus constructive. Un peu frustrant de passer une heure à tourner en rond, surtout que le sujet suscite beaucoup de questions, et les questions sans réponse qui s'enchaînent c'est le malaise qui s'installe et complique le problème. Une info parcellaire est toujours plus néfaste que pas d'info du tout, malheureusement. De cette soirée il reste que Monsanto a pu être critiqué comme un grand méchant capitaliste, prêt à toutes les procédures pourassurer son emprise sur le marché de l'alimentation des 6 milliards d'habitants de notre planète. Depuis la date du reportage (2004) il faut remarquer que Monsanto s'est plutôt fait oublier, ou alors c'est parce que José Bové a changé de tracteur.
Après ce débat frustrant la soirée s'est terminée sur la projection de Soleil Vert (seule motivation de ma venue au départ parce qu'à la base je ne m'intéresse pas aux débats pour lesquels je ne me suis pas documenté sérieusement) et même si je me souvenais totalement du film 20 ans après l'avoir découvert le parallèle entre les craintes sur une future position dominante de Monsanto et l'entreprise Soylent dans le film situé en 2022 était vraiment troublant.
Au final cette fiction d'anticipation pousse le spectateur à réfléchir par lui-même depuis presque 35 ans, mais il reste toujours à poser les bonnes questions avant les citoyens ne se sentent poussés à l'action, une action cohérente.
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