mardi 22 novembre 2005

Quand la musique est bonne

Grand fan de James Bond devant l'éternel (pour parler de 007 on a le droit d'user et d'abuser de lieux-communs sans que ça fasse désordre) Ron nous propose une rétrospective de la franchise au travers de ses chansons-titres (title songs). L'incontournable Goldfinger de Shirley Bassey est devenue la dernière pierre apportée à une affaire qui roule sur l'or depuis plus de 40 ans, mais si beaucoup de soupe pop a coulé sur (et parfois même sous) les génériques on a aussi eu droit à de grands morceaux comme We Have All the Time in the World par Louis Armstrong (sur OHMSS, un 007 avec lequel on a tendance à être indulgent parce que James est amoureux) et You Only Live Twice, ma préférée, par Nancy Sinatra.
Pour anticiper sur les prochains posts de Ron je dirais que Live and Let Die est certainement la plus connue, pas seulement par les nostalgiques de l'Heure de Vérité, mais parce que la partie instrumentale du morceau de Paul McCartney (and the Wings) est certainement ce qui se rapproche de la puissance du James Bond Theme [voir dernier §]. Le film lui est un des pires opus avec Goldeneye (Martin "Bourrin" Campbell will be back... aux abris !). En revanche j'ai un faible pour Mr Kiss Kiss Bang Bang et son support visuel, et puis surtout pour l'emblématique Nobody Does it Better sur The Spy who Loved Me (le premier JB que j'ai vu, à 8 ans, featuring la délicieuse Barbara Bach, future Mme Ringo Starr, très tarte avec Richard Kiel dans les parages mais délicieuse quand même).
Pour les 80s je mentionnerai juste Duran Duran pour A View to a Kill parce que je le veux bien.

Bref tout ça ne nous dit pas qui est l'auteur de l'éternel James Bond Theme. Officiellement c'est Monty Norman (un gars qui n'a pas fait grand chose d'autre) alors que John Barry (un des plus grands compositeurs du cinéma, 5 oscars etc.) n'aurait assuré que les arrangements et l'orchestration.
En fait John Barry a été embauché en urgence pour fournir un thème marquant, chose que Monty Norman c'était avéré incapable de faire. Barry a bossé pour £250 durant 15j intensifs (juin 62) et l'alléchante perspective de travailler sur les adaptations des romans suivants de Ian Fleming (Norman, lui, avait un contrat béton pour être le seul compositeur crédité sur Dr No). Il ne fait aucun doute, à la lecture de ce compte-rendu de procès, que Barry a fait l'essentiel du travail créatif même s'il a travaillé sur une ou deux bases musicales isolées, extraites des compositions de l'autre. Si le jury n'a pas été convaincu c'est pour une question de subtilités juridico-techniques : Norman est simplement l'inspiration originale du fameux solo (riff) de guitare que Barry développe, transforme pour en faire un truc génial.
Alors si officiellement il n'est même pas co-auteur (il touche quand même des royalties pour sa "contribution technique"), comme on dit chez lui : talent speaks volumes.

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