Je viens de voir la première saison de Person of Interest. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire je ne suis pas super accro aux séries. Quand c'est magistral comme les premières saisons de Homeland ou Breaking Bad, ok. Mais si le mécanisme de rebondissements est trop gros, que la "qualité de production" n'est pas au top de ce qu'on peut attendre dans les années 2010, je décroche au bout de quelques épisodes. Voire un seul, comme pour Dexter (un seul gars intelligent, mais psychopathe, au milieu de gars qui plannent...).
Certes pour House of Cards j'ai été jusqu'au premier épisode de la saison 2 avant de tout lâcher. Du grand guignol et encore une fois, un seul mec intelligent au milieu de gens qui subissent son machiavélisme, son absence totale de scrupules... En admettant que l'anti-héros soit fascinant (et pas juste écoeurant), il n'a jamais vraiment d'opposition. C'est le piège de faire un mec qui se bat pour le pouvoir absolu et qui est bien obligé de l'exercer à fond dès qu'il peut : ça donne un super-héros super négatif dans un univers super réaliste. Beurk.
Pour Orphan Black j'ai normalement été attiré par la performance de l'actrice principale (Tatiana Maslany) qui incarne une dizaine de rôle dans cette histoire de clônage industriel. Elle est effectivement géniale. Malheureusement la série plafonne en termes de ce que j'appelle la "qualité de production". On se sent vraiment dans une série : la frontière avec le cinéma est très nette contrairement aux séries US (même remarque avec une autre prod canadienne : Continuum). Eléments typiques : les méchants interviennent en groupe bien visible, genre l'agence tous risque, les personnages secondaires ne sont pas très travaillés et n'ont que leurs deux dimensions utilitaires, les moyens sont moindres de sorte qu'on a souvent une impression de confinement dans un studio, dans quelques lieux isolés reliés par l'histoire. Cela manque cruellement de fluidité narrative au niveau visuel.
Person of Interest m'a intéressé par son sujet éminement d'actualité : la capacité d'un Etat à espionner tout ses concitoyens en même temps, en permanence. Le concept autour de l'intelligence artificielle qui permet d'éviter des abus de pouvoir est une excellente idée qui mérite à elle seule de suivre la série. Les meilleurs épisodes traitent de manière intelligente cette problématique d'espionner les gens pour les protéger. Les moins intéressants ne sont que pure action avec gros rebondissements, suspense découpé entre les tranches de pub US et efficacité malgré tout trop facile pour notre héros, désabusé mais plein de bonne volonté, John Reese.
Le cocktail action intelligente est vraiment un truc qui fonctionne : même sporadique, l'intelligence intervient toujours suffisamment tôt pour empêcher qu'on ne se lasse. Seul défaut vraiment profond, du fait que c'est une série de gros network national (CBS) et pas du cable les personnages sont un gros poil trop lisses, trop propres. Pas de sexe (en tout cas en saison 1) et beaucoup d'amour platonique... pas de position idéologique un poil engagée (dommage de ne pas avoir un vrai hacker idéaliste, limite dogmatique, dans le lot mais juste des gens qui arrivent trop facilement, trop naturellement, à se raisonner).
S'il y a une série qui, malgré une dose d'action à la limite de la caricature, nous place de plein pied avec le présent tel qu'il se construit et tel qu'on a pourtant du mal à le concevoir malgré toutes les alertes, c'est bien Person of Interest. Je ne manquerai pas de faire ici une petite mise à jour après de nouvelles saisons.
Certes pour House of Cards j'ai été jusqu'au premier épisode de la saison 2 avant de tout lâcher. Du grand guignol et encore une fois, un seul mec intelligent au milieu de gens qui subissent son machiavélisme, son absence totale de scrupules... En admettant que l'anti-héros soit fascinant (et pas juste écoeurant), il n'a jamais vraiment d'opposition. C'est le piège de faire un mec qui se bat pour le pouvoir absolu et qui est bien obligé de l'exercer à fond dès qu'il peut : ça donne un super-héros super négatif dans un univers super réaliste. Beurk.
Pour Orphan Black j'ai normalement été attiré par la performance de l'actrice principale (Tatiana Maslany) qui incarne une dizaine de rôle dans cette histoire de clônage industriel. Elle est effectivement géniale. Malheureusement la série plafonne en termes de ce que j'appelle la "qualité de production". On se sent vraiment dans une série : la frontière avec le cinéma est très nette contrairement aux séries US (même remarque avec une autre prod canadienne : Continuum). Eléments typiques : les méchants interviennent en groupe bien visible, genre l'agence tous risque, les personnages secondaires ne sont pas très travaillés et n'ont que leurs deux dimensions utilitaires, les moyens sont moindres de sorte qu'on a souvent une impression de confinement dans un studio, dans quelques lieux isolés reliés par l'histoire. Cela manque cruellement de fluidité narrative au niveau visuel.
Person of Interest m'a intéressé par son sujet éminement d'actualité : la capacité d'un Etat à espionner tout ses concitoyens en même temps, en permanence. Le concept autour de l'intelligence artificielle qui permet d'éviter des abus de pouvoir est une excellente idée qui mérite à elle seule de suivre la série. Les meilleurs épisodes traitent de manière intelligente cette problématique d'espionner les gens pour les protéger. Les moins intéressants ne sont que pure action avec gros rebondissements, suspense découpé entre les tranches de pub US et efficacité malgré tout trop facile pour notre héros, désabusé mais plein de bonne volonté, John Reese.
Le cocktail action intelligente est vraiment un truc qui fonctionne : même sporadique, l'intelligence intervient toujours suffisamment tôt pour empêcher qu'on ne se lasse. Seul défaut vraiment profond, du fait que c'est une série de gros network national (CBS) et pas du cable les personnages sont un gros poil trop lisses, trop propres. Pas de sexe (en tout cas en saison 1) et beaucoup d'amour platonique... pas de position idéologique un poil engagée (dommage de ne pas avoir un vrai hacker idéaliste, limite dogmatique, dans le lot mais juste des gens qui arrivent trop facilement, trop naturellement, à se raisonner).
S'il y a une série qui, malgré une dose d'action à la limite de la caricature, nous place de plein pied avec le présent tel qu'il se construit et tel qu'on a pourtant du mal à le concevoir malgré toutes les alertes, c'est bien Person of Interest. Je ne manquerai pas de faire ici une petite mise à jour après de nouvelles saisons.