samedi 31 décembre 2011

La France au top, les US au plus bas

Étonnante situation, qu'il ne faut bien sûr pas sur-interpréter en se tenant fiers comme des coqs (surtout vu où on en est avec l'euro) : pendant que la fréquentation en salles est toujours au plus haut en France, l'exploitation américaine enregistre ses plus mauvais résultats depuis 1995.

La tendance serait due à la crise économique, au prix des tickets, au téléchargement illégal, mais aussi au niveau global des films proposés, selon le site. Les grands gagnants de l'année ont essentiellement été des remake et des suites. Le box office a été dominé par Harry Potter, dont le huitième et dernier volet la série, "Harry Potter et les Reliques de la Mort - partie 2" a rapporté 381 millions de dollars aux Etats-Unis et 1,3 milliard dans le monde. Il est suivi par "Transformers 3" (352 millions), "Twilight, Breaking Dawn - partie 1" (271 millions), "Very Bad Trip 2" (254 millions) et "Pirates des Carïbes, La Fontaine de Jouvence" (241 millions).

Article sur RTL.be (voir la news originale)


Faible offre et profusion de suites et autres déclinaisons jusqu'à la nausée (prequels, spin-offs, reboots...) : comme par hasard frilosité créative (et aversion pour le risque au niveau financier donc) se retrouvent dans la même phrase pour résumer 2011. La mode de la '3D saison 3', comme je l'évoquais en septembre, est déjà terminée, précipitée dans l'obsolescence par le manque de risque créatif. Avatar était nul scénaristiquement, mais il fallait vraiment prendre ses envies pour des réalités (classique dans une industrie qui ne peut plus prendre ses belles marges pour acquis depuis 10 ans) pour penser qu'un tel phénomène marketing était aussi un plébiscite pour une "nouvelle" technologie de parc d'attraction.

Oui le cinéma peut être à grand spectacle, mais il ne faut pas prendre le spectateur pour un gogo. C'est lui qui au final décidera ce qui est à grand spectacle et ce qui ne mérite pas de dépenser plus de 5, 6 ou 7 euros suivant les tarifs réduits dont on peut bénéficier aujourd'hui pour peu qu'on soit motivé, au départ, pour aller au cinéma. C'est un autre sujet, mais la barrière psychologique des 10 euros, elle, joue totalement en défaveur du cinéma qui devrait ambitionner de se positionner comme une commodité pour l'ensemble des 15-65 ans.

En attendant de voir comment la créativité va pouvoir revenir au premier plan, je vous souhaite à tous un excellent début d'année 2012 !