vendredi 24 novembre 2006

Ellen Burstyn is living!

Assez de ce mois des défunts, Ellen Burstyn a beaucoup de choses à dire et elle le dit puisqu'elle vient d'écrire elle-même sa bio.
"I wrote the whole thing in longhand," she said. "I am more comfortable with that than with a typewriter or a computer. This is not my century, if I had a choice I would ride around in a horse and buggy!"
Pour le reste elle trouve que la facilité de cachetonner à la télé a fait baisser le niveau global des acteurs US.
"Acting? I think it needs some help," she told Reuters in a recent interview. "TV has lowered the bar. With quicker schedules everything is rushed, so the quality gets lowered."

Broadway, she said, is in terrible shape. "I am appalled. (I saw) a couple of things that were billed as good, but they were shockingly bad. I can't recommend anything on Broadway."
Elle en tout cas n'a plus rien à prouver (mais c'est toujours un plaisir de la retrouver à l'écran même si j'ai un peu peur d'une nouvelle surcharge rétinienne avec le dernier Aronofsky) et si elle retient une leçon de la vie c'est ce fameux "Connais-toi toi même/Deviens ce que tu es" :
"If you want to know who you truly are, the answer won't be found in the outer world; you must go inside and see where your instincts lead you," Burstyn writes.
Sa bio : Lessons in becoming myself

Philippe Noiret (1930 - 2006)

Philippe Noiret c'était un peu la France : un air bougon sans forcer mais un fond jovial ; un naturel de dédain un poil hautain, mais aristocratique, très classe et qui pouvait virer sans prévenir à la franche rigolade ou rester sur l'ironie, l'humour pince-sans-rire.
Philippe Noiret restera pour nous tous avec sa grosse voix qui le faisait d'emblée aimer autant que son air de grand garçon un peu pataud, un peu timide mais très sympathique ; une grosse voix qui coupait court à la contradiction si bien qu'Hergé le voyait comme l'incarnation parfaite du capitaine Haddock.
Et sans capitaine Haddock, Tintin...

mardi 21 novembre 2006

Robert Altman (1925 - 2006)

Quelle image garder de Robert Altman  ? Sa mise sur orbite avec M*A*S*H ? Des films plus sérieux (voire qui se prennaient trop au sérieux) comme Mc Cabe & Mrs Miller, Short Cuts ou Gosford Park ? Trop facile de s'arrêter à Buffalo Bill et les indiens ou The Player ?
Recevoir son seul Oscar à titre honorifique, pour sa carrière, juste avant de mourrir, comme Hitchock, c'est peut-être le seul compliment dont il a besoin.

Nécro en images et en idées par A.O. Scott du NY Times

dimanche 12 novembre 2006

Steven-le-petit et les Golden Forties

Je ne suis pas fan de Soderbergh. Pour moi c'est un enfant gâté qui n'a jamais rien démontré d'extraordinaire mais a toujours eu le soutient d'une frange influente des médias. Je considère Traffic comme son meilleur film mais c'est loin d'être un chef d'oeuvre : le meilleur y cotoie le plus lourdingue hollywoodien. Au final tout se tient parce que les parties lourdingues (Zeta-Jones et Douglas) sont quelques part justifiées par le poids de ce trafic qui n'existe avant tout que part des mots, des chiffres entre Washigton et LA, avant d'être la réalité du crime organisé.
Quand Soderbergh fait son malin avec un film direct en HDV (quelqu'un se souvient du titre ?) pour le sortir en salles et en DVD simultanément j'y vois encore l'enfant gâté qui s'agite pour trouver de nouvelles manière de s'amuser en essayant de passer pour un pionnier.
Maintenant c'est l'inverse : à l'image des intellos blasés de l'Oulipo il s'est créé comme contrainte de faire un film à l'ancienne, dans les conditions qui étaient celles de Michael Curtiz (un excellent ouvrier de l'âge d'or hollywoodien mais dont le succès des films dépendait du matériau qu'on lui donnait à filmer, ainsi personne n'a-t-il jamais compris comment Casablanca a pu voir le jour entre les contraintes des studios et les difficultés de Curtiz à se faire comprendre sur un plateau avec son accent hongrois) :
“I often think I would have been so happy to be Michael Curtiz,” Mr. Soderbergh said. Mr. Curtiz, the contract director, made more than 100 films for Warner Brothers, including “Casablanca” and “Yankee Doodle Dandy,” between his arrival in Hollywood from Hungary in 1926 and his death in 1962. “That would have been right up my alley,” Mr. Soderbergh said, “making a couple of movies a year of all different kinds, working with the best technicians. I would have been in heaven, just going in to work every day.”
Bref Soderbergh avoue qu'il aimerait n'être qu'un ouvrier, qu'il est plus du côté des amoureux de la caméra qui ont besoin de tourner pour vivre que des metteurs en scène perfectionnistes qui mettent des années à penser leur film. En soit c'est mieux pour le cinéma : à part quelques pointures qui marchent dans les traces de Kubrick qui peut avoir la prétention d'être génial au point qu'un film doivent attendre une maturation individuelle ?
Bref avec The Good German Soderbergh travaille sous la contrainte et ça a le mérite de faire parler de la technique à défaut de n'avoir plus qu'à s'extasier du résultat final.
“The rule was, if you can’t do it with a boom mike, then you can’t do it,” Mr. Soderbergh said. “Which was helpful to me because, in talking to the actors about this very externalized performance mode I was going to ask them to assume, it helped to be able to say, ‘You have to talk louder, you have to project more, because I’m not getting a good enough track.’ ”

Unlike the Method mumble currently in style in American movies, the dialogue in “The Good German” is spoken in crisp, clearly enunciated stage English, emphasizing presentation over interpretation.

Juste à la suite de ce passage Tobe Maguire raconte qu'il était surtout fasciné par la capacité du réalisateur à avoir son montage en tête et donc à ne filmer que les plans nécessaires à son découpage personnel. C'est toujours impressionnant, c'est vrai, mais surtout pour ceux qui n'ont pas bossé en amont sur la prod. Les producteurs aiment ça parce que c'est très économique et en plus le tournage prend vite un rythme de croisière avec toute l'équipe rassurée par l'assurance du capitaine. Maintenant je trouve Kurosawa plus honnête dans cette démarche où il filmait son approche mais laissait carte blanche à un assistant opérateur pour cadrer ses propres angles, ses propres cover shots, montrant ainsi autant son assurance que son humilité face au travail de mise en scène.
Soderbergh il enchaîne les films (et beaucoup aimerait pouvoir enchaîner autant de films) mais personne ne le challenge. D'une part il a été reconnu très tôt comme un auteur et les producteurs toujours à court de talent, et encore plus de talent bankable, ne peuvent pas le remettre en question ; d'autre part il coupe court à la critique en essayant toujours de faire des films différents. En fait il ne se lance pas lui-même des défis, il se fait plaisir en touchant à tout, comme un gosse dans un magasin de jouet. A quel âge en aura-t-il marre de s'amuser tout seul ? Peut-être qu'il sera trop imbu de lui-même pour se rendre compte qu'il n'a pondu aucun grand film et s'enfermera chez lui, seul avec son cinéma, ou peut-être il disparaitra de la circulation en voyant que tout ça ne l'a mené nulle part.
En tout cas, malheureusement, dans cette fuite en avant il n'est pas parti pour faire des films plus personnels. Tant pis pour nous, tant mieux pour lui :
"Beati pauperes spiritu..."

samedi 11 novembre 2006

Raging boeuf

Dernier draft du scénar qui tient la route pour expliquer comment Zizou a pris un dernier rouge pour la route : après avoir proposé son maillot à ce taquin de Matrix (Materazzi) celui-ci aurait répondu : "Si je veux ton maillot je le demanderai à Inzaghi", cette pique faisant allusion à une relation que Madame Zidane aurait eu avec Pippo Inzaghi. Le mari cocu a vu rouge et a foncé tête baissée dans le panneau.
La FIFA avait d'ailleurs déclaré que les versions de l'incident des 2 joueurs concordaient et que les propos n'avaient aucune connotation raciste, religieuse, politique, pas plus qu'ils ne visaient la mère ou la soeur du joueur. Ils furent toutefois sanctionnés comme étant porteurs d'offense à l'honneur et la confrontation entre les deux hommes fut soigneusement évitée.

Ceci dit Zidane ne se serait pas gêné pour faire de larges écarts avec son image officielle de gentil garçon, dieu du ballon rond et trop con pour être méchant. Mouais, enfin ceux qui ne regardaient pas le bonhomme avec un cerveau de supporter du PSG avaient pu remarquer que c'était un gars impulsif et pas vraiment concilliant. Pour faire court: très con et très buté.
Bref sur la feuille de match un profil de winner qui ne se pose pas de questions. Aussi, tant que Zidane était en activité, toujours prêt à toucher le ballon pour nous laisser bouche bée, monsieur pro à défaut d'être monsieur propre (mais tout le monde voulait se voir dedans) il y avait trop d'intérêts économiques en jeu pour balancer ses slips sales en Une des feuilles à scandale. Là, super timing, jeune retraité tombant dans les affres des contrats mirifiques de consultant/ambassadeur à rien foutre il tombe aussi dans (entre) les pattes d'une chanteuse de soupe r 'n b arriviste (on est à la limite du pléonasme multi-récidiviste à répétition). Elle tombe (décidément c'est une fatalité) enceinte et refuse dans les 2m d'euros pour avorter. La suite des dessous (des sous) de l'histoire n'est pas dite dans la chanson : "Zidane il a niqué, Zidane l'a encloquée..."

Moralité : à part l'abbé Pierre qui a fini par confesser tout seul ses chaudes expériences de touche-pipi (rien à voir avec la chaude Pie VII), plus pour ne pas trimballer ses inédits jusqu'à St Pierre que par peur des paparazzi, à part lui aucune personnalité française n'est à l'abri de notre esprit étriqué de village gaulois où on verra ce qu'on verra quand les effets de la potion magique vont se dissiper.

C'est con que Scorsese ait déjà fait Raging Bull sinon y aurait matière à un film (et encore Zidane n'a pas encore pris 40 kilos, mais Danone contribue à la croissance de vos enfants).

Jack Palance (1919 - 2006)

Few people know that veteran movie actor Jack Palance was a professional heavyweight boxer in the early 1940s. Fighting under the name Jack Brazzo, Palance a product of Lattimer Mines, Pennsylvania, won his first 15 fights, 12 by knockout before losing a 4th round decision to future heavyweight contender Joe Baksi on Dec. 17, 1940. With the outbreak of World War II, Jack Palance's boxing career ended and his military career began. Wounded in combat, he received the purple heart, good conduct medal, and the World War II Victory Medal.
After the war he began his long and famous motion picture career mainly thanks to Elia Kazan who casted him to replace Marlon Brando and Anthony Quinn in the broadway production of A Streetcar Named Desire. Kazan gave him his break into the movies three years later for Panic in the Streets (1950).

mardi 7 novembre 2006

Négo 979 : "les temps sont durs pour tout le monde..."

La fin du deal bien gras de Cruise/Wagner chez Paramount (voir épisodes précédents) a donné le signal aux moutons toujours aussi courageux d'Hollywood : ah ben on va peut-être essayer de renégocier les tarifs des stars. Enfin renégocier c'est bien joli mais ce n'est pas une fin en soit.
As studios are set to begin contract negotiations with talent in January, all sides are girding for battle.

Hollywood is in the midst of a strategic shift. The average cost to make and market a movie has skyrocketed — to $96.2 million last year, from $54.1 million in 1995 — while lucrative DVD sales have flattened. Major film studios are fending off illegal piracy, which industry executives say accounted for $1.3 billion in lost revenue in the United States last year.