mercredi 29 mars 2006

Richard Fleischer (1916-2006)

Libé trouve moyen de revenir sur sa carrière sans citer The New Centurions (1972) ou Soylent Green (1973)... Ah ils sont forts ces journaleux qui veulent se la péter avec des anecdotes culture-confiture et des conceptions arrêtées (thème pipo du jour le confinement dans l'oeuvre de Richard F.).
L'Enigme du Chicago Express (The Narrow Margin - 1952) est un policier B bien ficelé mais rien de d'extraordinaire non plus, ça reste une grosse série B qui a l'avantage de filer droit et au plus court en 1h10.

Le titre de ses mémoires, où il s'attache surtout à raconter des anecdotes sur les "greats, near-greats and ingrates of Hollywood" puisqu'il (et son éditeur surement) n'imaginait pas que sa vie à lui intéresse grand monde, "Just Tell Me When to Cry" est une allusion au fait qu'il pensait que sa formation en psychologie lui était très utile pour diriger les acteurs. Faut dire qu'il avait bifurqué vers la mise en scène en plein boom de l'Actor's Studio, époque où la psychologie était le sujet à la mode dans les milieux intellectuels américains. "Just Tell Me When to Cry" reflète toute la modestie de ce réalisateur qui n'a jamais cherché à se prendre pour autre chose qu'un technicien consciencieux et qui a vécu en bon père de famille à l'écart des excès hollywoodiens : "Just Tell Me When to Cry" c'est la réponse que, jeune réalisateur, il a reçu de Sylvia Sydney alors qu'il lui expliquait en détail l'état psychologique de son personnage.

mardi 28 mars 2006

Retour de baton - The Big Stick Strikes Back

L'humour, la comédie, c'est bien connu, franchit très mal les frontières, la barrière du langage. Si en plus je vous parle de l'Egypte, un pays où la population, l'histoire et la modernité s'entassent dans un périmètre très réduit, où donc la tentation populiste se décline à toutes les sauces (intégriste, traditionnaliste, sexiste et tout ce qui permet de concentrer un malaise dans l'image d'un étranger, ennemi commun), il y a de forte chances pour qu'on tombe dans l'humour débile et nauséabond.
Mais après tout les américains l'ont bien cherché si aujourd'hui ils apparaissent comme les méchants par excellence dans les pays arabes.
"No Problem, We're Getting Screwed," a black comedy, told the tale of an Egyptian who sends his son to Iraq to deliver mangoes and then must travel there to get him out of an American jail. Along the way, the father tumbles into the hole where Saddam Hussein was hiding, gets caught in insurgent crossfire, is arrested by the Americans and is taken to President Bush. Bush forces him to wear a beard and confess to bombing the American Embassy. Somehow, the Egyptian escapes, outwits his captors, sells his mangoes and gets his son back home.
> lire l'article de Daniel Williams dans le Washington Post (19 mars)
Et puis dans les années d'après guerre, malgré son statut de libérateur du monde libre, le gangster bien sapé et violent (prototype : George Raft) a été la caricature de l'américain dans pas mal de films français jusqu'à ce que la propagande des films US vienne majoritairement nous nettoyer nos cerveaux pas politiquement corrects.
Oui, finalement c'est un juste retour de baton puisqu'avec la puissance de feu écrasante de leur distribution les films américains sont les seuls à pouvoir imposer la caricature del'autre et mettre en scène des beaux 'role models', des héros emblématiques des idéaux américains : honnêteté et ambition (le tout couvrant les limites de son propre territoire... qui peut s'étendre partout où il y a du billet vert à prendre), mais malheureusement rarement ambigü.
Si on peut se défouler sur les américains, en les caricaturant comme des obèses envahissants et caractériels, c'est salutaire et c'est largement mieux que l'adaptation télé, honteusement, mortellement sérieuse, des Protocoles de Sages de Sion (Le Cavalier sans monture).
"Speak softly and carry a big stick." Theodore Roosevelt

lundi 27 mars 2006

Box-office Pp WE 13


1. DESTINATION FINALE 3 ........... 91 343 33 554
2. BIG MAMMA 2 .................... 73 229 26 563
3. ROMANZO CRIMINALE .............. 54 109 37 292
4. LA PLANETE BLANCHE ............. 49 311 41 241
5. ESSAYE-MOI ..................... 30 594 37 165
6. TRUMAN CAPOTE .................. 28 786 23 250
7. DU JOUR AU LENDEMAIN ........... 28 618 36 159
8. FAUTEUILS D'ORCHESTRE .......... 25 097 23 218
9. RENAISSANCE .................... 23 338 20 233
10. DERAPAGE ...................... 17 652 21 168

(source : ciné-chiffres)

dimanche 26 mars 2006

Also Sprach Fritz -- Individualité

Les thèmes profonds d'une histoire sont internationaux, mais la manière dont vous traitez ces thèmes est dépendante du style du pays. Je crois que le thème central de mon oeuvre est la lutte que mène un individu contre ce que les Grecs et les Romains appelaient le Destin, et qui prend ici la forme d'une puissance réelle : dictature, loi ou syndicat du crime. Il s'agit de la volonté de sauvegarder l'individualité et il est important de lutter pour y parvenir.

jeudi 23 mars 2006

Don Siegel et les "profanateurs de sépulture"

La frontière est ténue entre le ridicule comique et le ridicule exaspérant. Quand il s'agit de rabâcher une idée sans fondement mais qui les arrange bien au niveau rhétorique, au niveau polémique, certains journalistes sont très forts pour franchir allègrement cette frontière sans se soucier de pouvoir être accusés, au passage de la douane, de prendre leur travail à la légère.

Parmi les mythes qui ont la vie dure Invasion of the Body Snatchers (1956) (titre brillament traduit : L'invasion des profanateurs de sépultures par le brillant distributeur français et con) s'est aussi avéré, au fil des ans, très utile à cette race venue du tréfonds de l'espace à laquelle appartient le cinéphile bavasseur. Sous prétexte que le film date de l'époque entre McCarthyisme et Spoutnik certains aiment bien y voir, au choix, une critique du communisme (ça c'est nouveau pour moi, je le découvre dans l'article du jour) ou une critique du McCarthyisme (ça m'a toujours fait marrer : un gars trouvait révélateur le fait que l'acteur principal s'appelle McCarthy). Passe encore pour les paléo-cinéphiles qui se prennent au sérieux en délirant sur des analyses thématiques tordues mais n'importe quel journaliste professionnel est censé avoir trouvé dans la bio de Don Siegel cette explication qui coupe court aux fumisteries :
Danny [Mainwaring, le scénariste] and I knew that many of our associates, acquaintances and family were already pods [les clones privés d'émotions, et donc de soucis, qui remplacent peu à peu les hommes dans le film]. How many of them wake up in the morning, ate breakfast (but never read the newspaper), went to work, returned home to eat again and went to sleep?

Don Siegel A Siegel Film (p. 178)

mardi 21 mars 2006

Sidney Lumet, 81 and going

Article très sympa sur Sydney Lumet, le genre de bon article bien équilibré, qui touche à la personnalité du sujet juste ce qu'il faut pour dépeindre son travail, et surtout sans la prétention d'avoir fait le tour du personnage, psychanalysé son existence sociale. En France je ne vois guère ça que dans les pages Portrait de Libé.
Not all of his features are set in New York but, by far, the most successful are.

"I've never analyzed it. I would guess if you grow up poor in this city you get a sense of drama on every block. When I was a kid -- I grew up on two Jewish blocks of the East Side -- you were in trouble if you left those two blocks because in one direction you were in an Irish neighborhood and two blocks in the other and you were in an Italian one. You had a sense that conflict exists everywhere. You're into a world that's physical, that's violent," says Lumet. [...]

But of course, not all of his films have been set in New York, sometimes with lesser results. "I won't knowingly make a bad picture," Lumet says, "but you can talk yourself into anything. One picture I did because there was a house I just wanted to buy so badly and the fee exactly covered the down payment. I won't tell you which one, but it's my 'mortgage picture.' "

Hmmm, was it the 1970s films "Equus" and "Last of the Mobile Hot Shots" or 1966's "The Group"? Or possibly -- this is so un-Sidney Lumet -- 1974's "Murder on the Orient Express"?

"I had [botched] up two pictures because I did not have a sense of comedy. I won't name them. I didn't get the souffle of comedy. I couldn't ever get it light enough." (Not a strange admission from the maker of "The Pawnbroker," one of the heaviest movies ever made, and one of the first to deal with the Holocaust.) "When 'Murder' came along, I thought, I'm going to learn it now or go down in flames. I can promise you 'Network' would not have been so good if I had not done 'Murder.' That spirit of levity is something I had to teach myself, painfully."

Stephen Hunter - Washington Post Mar. 16th

lundi 20 mars 2006

Box-office Pp WE 12


1. DU JOUR AU LENDEMAIN ........ 55 248 = 37 x 299
2. ESSAYE-MOI .................. 50 618 = 37 x 274
3. TRUMAN CAPOTE ............... 39 794 = 23 x 346
4. RENAISSANCE ................. 39 135 = 19 x 412
5. LA PANTHERE ROSE ............ 35 686 = 32 x 223
6. UNDERWORLD 2 EVOLUTION ...... 33 935 = 28 x 242
7. MEMOIRES D'UNE GEISHA ....... 32 680 = 33 x 198
8. WU JI ....................... 32 597 = 33 x 198
9. DERAPAGE .................... 31 723 = 27 x 235
10. FAUTEUILS D'ORCHESTRE ...... 31 091 = 28 x 222

(source : ciné-chiffres)

lundi 13 mars 2006

Box-office Pp WE 11


1. UNDERWORLD 2 ............ 57 491 = 29 x 396
2. TRUMAN CAPOTE ........... 53 272 = 21 x 507
3. LA PANTHERE ROSE ........ 49 567 = 32 x 310
4. MEMOIRES D'UNE GEISHA ... 45 312 = 41 x 221
5. DERAPAGE ................ 43 213 = 32 x 270
6. FAUTEUILS D'ORCHESTRE ... 39 532 = 37 x 214
7. L'IVRESSE DU POUVOIR .... 29 583 = 34 x 174
8. LE TEMPS DES PORTE-PLUMES 29 535 = 34 x 174
9. SYRIANA ................. 28 231 = 30 x 188
10. TOI & MOI .............. 22 930 = 24 x 191

(source : ciné-chiffres)

dimanche 12 mars 2006

Also Sprach Fritz -- Piédestal

Il faut à l'homme, pris en tant que concept, une grandeur surhumaine dans la mesure de ses sensations et de ses actions, même s'il devient tout petit et minable. Il lui faut le piédestal de la stylisation, autant qu'il le fallait aux siècles passés. On ne pose pas les monuments sur la chaussée au niveau du sol. Pour les rendre imposants, on les élève au-dessus des têtes des passants.

mercredi 8 mars 2006

Gordon Parks (1912 - 2006)

He developed a large following as a photographer for Life for more than 20 years, and by the time he was 50 he ranked among the most influential image makers of the postwar years. In the 1960's he began to write memoirs, novels, poems and screenplays, which led him to directing films. In addition to "The Learning Tree," he directed the popular action films "Shaft" and "Shaft's Big Score!" In 1970 he helped found Essence magazine and was its editorial director from 1970 to 1973.

An iconoclast, Mr. Parks fashioned a career that resisted categorization. No matter what medium he chose for his self-expression, he sought to challenge stereotypes while still communicating to a large audience. In finding early acclaim as a photographer despite a lack of professional training, he became convinced that he could accomplish whatever he set his mind to. To an astonishing extent, he proved himself right.

Gordon Parks developed his ability to overcome barriers in childhood, facing poverty, prejudice and the death of his mother when he was a teen-ager. Living by his wits during what would have been his high-school years, he came close to being claimed by urban poverty and crime. But his nascent talent, both musical and visual, was his exit visa.


Nécro de Andy Grundberg pour le NYT .:. Slideshow

lundi 6 mars 2006

Box-office Pp WE 10


1. MEMOIRES D'UNE GEISHA ........ 70 700 = 41 x 345
2. FAUTEUILS D'ORCHESTRE ........ 58 934 = 43 x 274
3. L'IVRESSE DU POUVOIR ......... 58 626 = 35 x 335
4. SYRIANA ...................... 52 342 = 40 x 262
5. REUSSIR OU MOURIR ............ 43 435 = 31 x 280
6. HOSTEL ....................... 41 076 = 25 x 329
7. BRAQUEURS AMATEURS ........... 39 565 = 31 x 255
8. LES BRONZES 3 ................ 34 611 = 38 x 182
9. PETITES CONFIDENCES (A MA PSY) 34 194 = 31 x 221
10. HELL ........................ 32 220 = 23 x 280

(source : ciné-chiffres)

samedi 4 mars 2006

Qu'est-ce qu'on en a à secouer des Oscars #2006-3

Derniers pronostics (toujours aussi vains) avant le grand soir où les stars se croient obligées de venir s'emmerder pendant plus de 3 heures avant d'attérir dans une bonne soirée privée.
"Crash," despite critical indifference, remains a resonant contender many months after its release. The Bagger senses that what seemed to be a runaway year for "Brokeback" may end up to be more complicated when the Oscar credits — finally — roll.

Some categories are fairly straightforward. "Brokeback" is a lock for adapted screenplay, while "Crash" will just as surely get original screenplay. Major movies that missed out in the major categories will come up large in technical competition, with "Memoirs of a Geisha" probably winning costume and art direction, and "King Kong" winning sound editing and visual effects. "The Chronicles of Narnia" will win a token Oscar in makeup. "Wallace and Gromit" is a safe but not sure bet for animated feature, cinematography will go either to "Brokeback" or "Geisha," with "Brokeback" favored by a nose.

NYT - The Red Carpet

jeudi 2 mars 2006

Ciné-o-logismes : spitballing

Voilà un mot qui ne parlera pas beaucoup aux scénaristes francophones et allergiques aux termes anglais. Pourtant il s'agit d'un élément de base du travail de scénariste, la partie la moins difficile, la plus enrichissante parce que la plus socialisante. Contrairement au brainstorming (traduisez par 'remue-méninges' si vous êtes adepte de la secte Toubon ou 'beau provincial') il ne s'agit pas d'une foire où n'importe qui (et notamment les plus bornés) balancent leurs idées (ou ce qu'ils croient être des idées) à la figure des autres pour les leur imposer.
Le spitballing part d'une démarche constructive où l'on va creuser un idée de film, un aspect du scénario etc. pour déboucher sur d'autres idées qui vont ouvrir de nouvelles perspectives ou apporter une solution précise à un problème narratif. Comme son nom l'indique il faut que la salive coule et fasse boule de neige plutôt qu'elle ne se perde en postillons dans le décor.
Le principe de base du spitballing : aucune idée n'est mauvaise en soi, les idées les plus farfelues sont les plus fertiles à condition de pousser leur logique (ou leur manque de logique), dans ses derniers retranchements. Lancer une idée de spitballing c'est simple, il suffit de commencer sa phrase par "Et si..."

On se marrait bien avec Leloup il y a quelques mois en apprenant le sujet du dernier film d'Ang Lee. Brokeback Mountain. Le concept même à faire rêver tout ciné-marketeur avide de super différenciation et de provocation mesurée des codes traditionnels. "Et si on faisait un film de cow-boys homos ?"

L'idée devait être bonne vu ce que le film a fait couler comme salive et comme encre avec un investissement minimal au point qu'aujourd'hui on se retrouve avec bandes annonces pour des films tels que Brokeback to the Future ou The Empire Breaks Back.

A propos de Darwin - suite et fin

Confrontation du réalisateur Hubert Sauper et de François Garçon, l'historien qui a centralisé les critiques que l'on pouvait faire sur le Le Cauchemar de Darwin.

Dialogue de sourds évidemment. Etant du côté critique puisque ce docu m'a semblé d'entrée malhonnête je trouve les réponses du réalisateur de très mauvaise foi, voire carrément nauséeuses quand il a recours, pour argumenter par analogie, à une anecdote sur un cliché des camps de concentration, ou en faisant un parallèle vérité documentaire/pornographie.

Bref j'ose espérer que ceux qui ont apprécié (?) le film auront les yeux ouverts dans cette interview sur les défauts rédhibitoires du documentaire :
- montage pour suggérer que le trafic d'arme est indiscociable du commerce de la perche et qui n'est étayé par aucun fait, aucune enquête (le dernier recours du réal : la poésie pure de l'image, les avions qui attérissent, les avions qui redécollent).
- misérabilisme à outrance (attrape-bobo, ce que veulent voir les spectateurs occidentaux), sans nuance et sous couvert d'objectivité absolue : la caméra tourne, les gens parlent, les images parlent d'elles-mêmes.
- point non-évoqué dans l'interview : la prétendue catastrophe écologique de l'introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria, sujet central du film avec le trafic d'armes suggéré jusqu'à plus soif. Hubert Sauper se contente de caler un sujet sur la question sans faire, une fois de plus, de recherches personnelles. Or tout n'est pas aussi simple que le gros poisson, introduit par des méchants blancs, qui vient manger les petits poissons.

La question de la responsabilité (ou plutôt irresponsabilité) du réalisateur ne m'intéresse pas vraiment dans la mesure où le succès d'un film échappe forcément à ses auteurs, en revanche niveau malhonnêteté intellectuelle on a attrapé un sacré mastard qui joue les prudes derrière son objectif.
Pour reprendre un échange célèbre je dirais à ce monsieur Sauper, bien calé maintenant dans les louanges et les récompenses qu'il a collectionnées, qu'il est à la fois un documentariste de la misère et la misère des documentaristes.

>> lire aussi la contre-enquête du Monde reproduit sur ce blog. Toujours aussi mou du gland le Monde se contente d'une enquête sur les faits alors que ce qui compte c'est la malhonnêteté cinématographique de la démarche. Dans l'échantillon d'interview Sauper suggère cette fois pour se défendre qu'il est victime d'un complot des marchands d'armes alors qu'il est à peine un mauvais réalisateur de documentaire...

mercredi 1 mars 2006

Our Brand is Crisis

Documentaire qui s'annonce très intéressant (surtout pour ceux qui ont encore des illusions à perdre sur la politique) qui traite en détail de la victoire inattendue de Gonzalo Sanchez de Lozada lors des présidentielles boliviennes de 2002, grace à ses super-consultants américains en marketing stratégico-politique :
At first, the goal seems unattainable, especially considering he wasn't all that popular the first time around, not to mention that Bolivia was on the brink of a violent political uprising. Undaunted, the GCS consultants work their magic as if it were a game, shrewdly devising ways to sell a new and improved Mr. Sánchez de Lozada to the public. Endorsements and smear campaigns are conceived for television, general brainstorming sessions and focus groups are held, and the impact each has is thoroughly analyzed. The unrestricted access we are given to these discussions that would normally take place behind closed doors is astounding, even if the "victory" ultimately gained for Mr. Sánchez de Lozada is truly unsettling. Perhaps the only thing left to be desired from this momentous documentary is a reference to the size of the consultants' paycheck — or their consciences.

Laura Kern NYT 1-mar-2006