mercredi 27 juillet 2005

BO Pp semaine 30

1. LES 4 FANTASTIQUES .................... 207 608 = 39 x 760
2. CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE .... 132 936 = 53 x 358
3. LA GUERRE DES MONDES .......... 106 821 = 54 x 283
4. LES POUPEES RUSSES ............. 45 590 = 40 x 163
5. MADAGASCAR ......................... 30 741 = 38 x 116
6. CENDRILLON (REP 2005) ........ 28 680 = 32 x 128
7. L'AVION .................................. 23 662 = 43 x 79
8. LA MOUSTACHE ...................... 19 298 = 26 x 106
9. NEW POLICE STORY .................. 17 542 = 25 x 100
10. LES SEIGNEURS DE DOGTOWN .... 14 895 = 28 x 76

source : ciné-chiffres

mardi 26 juillet 2005

Evangile #3774 : moins par moins = plus

Un film bourrin appelle une promo bourrine.
C'est un corollaire de cette sacro-sainte (et unique) règle de la promo pour les films : elle doit susciter des attentes en phase avec ce que le film est (ou, plus risqué, avec ce qu'il peut devenir).

Michael Bay vient de l'apprendre à ses dépends avec son premier film sans Jerry Bruckheimer derrière. Il était tout content de dire aux journalistes qu'il aimerait passer à autre chose que des films d'action bourrin, les marketeurs de Dreamworks se sont enflammés en risquant une stratégie de promotion subtile : pas d'affichage massif ou de films-annonces en boucle dans les salles, mais des pelletées d'articles et une approche très axée internet.
Comme si les films de Michael Bay s'adressaient aux gens qui savent lire...
Bay said "The Island" suffered from low awareness among potential moviegoers. In a phone interview, he said he felt the movie, which stars Ewan McGregor and Scarlett Johannson as clones who go on the run after discovering they have been raised for harvested body parts, had fallen victim to a number of factors.

"It could be the subject matter, the lack of stars," he said. "I'm not blaming the whole thing on the marketers."

A spokesman for DreamWorks said the studio mounted the biggest print, online and broadcast marketing campaign in its history for "The Island," an effort that included five theatrical movie trailers, a word-of-mouth screening campaign, three websites and numerous Internet ads.

In the weeks leading up to "The Island's" opening, though, marketing executives at other studios said they thought the campaign was confusing and unfocused. Bay himself, in an earlier interview with The Times, worried about the marketing campaign and complained that "The Island's" poster made Johansson look like "a porn star."
Chris Lee LA Times 26/7

lundi 25 juillet 2005

Box-office Pp WE 30

1. LES 4 FANTASTIQUES ....................... 169 750 = 39 x 871
2. CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE .. 100 407 = 53 x 379
3. LA GUERRE DES MONDES ......... 82 026 = 54 x 304
4. LES POUPEES RUSSES ........... 33 215 = 40 x 166
5. MADAGASCAR ....................... 22 870 = 38 x 120
6. CENDRILLON (REP 2005) ...... 22 861 = 32 x 143
source : ciné-chiffres

dimanche 24 juillet 2005

Fosse septique pour films asseptisés

Maman, pourquoi les films qui sortent l'été puent-ils du cul ?
Parce qu'ils sont calibrés jusqu'à l'absurde pour cibler un public précis et en particulier les ados qui s'emmerdent l'été. Cibler ça veut dire obtenir la classification PG ou PG-13 (enfants/-13 ans accompagnés d'un adulte) pour être accessible au public le plus large, mais aussi, plus rarement, risquer la classification R (restricted = moins de 17 ans accompagnés) pour appâter le chalant boutonneux (''Chouette ! un film où on voit des nichons qui bougent'').
Résultats : une pleine cuvette de films qui tournent autour de blagues et de vocabulaire scato parce que le caca ce n'est pas sale comme des allusions sexuelles trop explicites. Dans ce bon esprit il vaut mieux démouler un film plein de shit et de asshole que se laisser aller à placer un petit fuck.
... excremental declaratives rule the day.

The flip side is a movie like Wedding Crashers that is really borderline PG-13. The only nudity that I recall is in a montage of women falling on beds. As is the rule, no fondling. So even those breasts could ferry cross the mersey. And there are simulated sex acts. Very gently simulated. But the inference is enough. R.

Personally, I'm ok with a shitty summer. I wouldn't even mind a good fuck now and again. And it seems to me that Michael Bay could have let Scarlett squirm out of her Puma Wear, so long as Ewan didn't touch her Johanssons, and still kept his PG-13. Just think of how many dozens of people you can vaporize and still get a PG-13. (Va-poo-rize too!).

Jessica Alba stripping down in the Fantastic Four wasn't enough to get a PG-13. (It took a fight sequence to make the leap from PG.) Kingdom of Heaven was stuck with its R and still forgot to include a fully R sex scene. Lindsey Lohan had enough under the hood to make Disney marketers sweat. And Nicole Kidman and Will Ferrell damaging their career credibility certainly should have gotten an NC-17... they really shot... shit... shot themselves in the foot there.

Shit.
David Poland Summer of Shit (MCN)

samedi 23 juillet 2005

Pablo Ruiz Cimino

Après la sortie de la version "mucho" intégrale de La Porte du Paradis voilà un petit article mignon comme tout sur le ''grand artiste aux ailes brûlées'' à lire dans Libé d'aujourd'hui.
On écouterait pourtant des heures l'ancien raconter Lee Marvin, saoul, bras en croix sur le capot du break Mercedes, incapable de retrouver sa maison. La voiture qui tourne et tourne dans Beverley Hills, Lee Marvin qui hurle : «Stop ! J'ai une bonne idée. Retournez au coin de Sunset et Doheny, on va s'acheter une carte des stars, comme ça, on pourra retrouver ma putain de maison.» (A Beverley Hills, il existe un plan des villas des célébrités comme au Père Lachaise, celui de leurs tombes.) Demi-tour, arrêt sur Sunset. «Lee, ta maison n'est pas sur la carte !» Lee, avec son cigare, sur le toit de la voiture : «Ma maison n'est pas sur cette putain de carte. C'est quoi ce merdier ? !»

mercredi 20 juillet 2005

BO Pp semaine 29

1. CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE ...... 178 422 = 52 x 490 (-)
2. LA GUERRE DES MONDES ...... 148 768 = 54 x 394 (-60%)
3. LES POUPEES RUSSES ...... 42 218 = 54 x 112 (-38%)
4. MADAGASCAR ............... 39 125 = 45 x 124 (-55%)
5. NEW POLICE STORY .. 30 207 = 26 x 166 (-)

source : ciné-chiffres

lundi 18 juillet 2005

Box-office Pp WE 29

1. CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE ...... 138 351
2. LA GUERRE DES MONDES .............. 119 521
3. LES POUPEES RUSSES .......... 31 740
4. MADAGASCAR ................... 29 321
5. NEW POLICE STORY ......... 23 791
6. LA MOUSTACHE ......... 17 344
7. BATMAN 0 ................... 13 097
8. AU SUIVANT ! ............. 11 080
9. L'INTERPRETE ............. 10 404
10 PROFESSION PROFILER .. 9 811


Source : ciné-chiffres

vendredi 15 juillet 2005

Projections en plein air (2)

Petit addendum pour mentionner les projections organisées par la mairie du 13e et qui commencent dès ce soir :

Le tombeau des lucioles de Isao Takahata
Avec AscEnDanse 13 le vendredi 15 juillet 2005
Au square Paul Grimault (ex-square de la Fontaine à Mulard)
Place de Rungis 75013 Paris (M° Maison Blanche, Bus 67)

Jeremiah Johnson de Sydney Pollack
Avec la Ligue des Droits de l'Homme le vendredi 22 juillet 2005
Au square Héloïse et Abélard
22 rue Pierre Gourdault 75013 Paris (M° Chevaleret)

Salé, Sucré d'Ang Lee
Avec les Ateliers Pluriculturels le vendredi 29 juillet 2005
Dans la rue Simone Weil 75013 Paris (M° Maison Blanche)

Central do Brasil de Walter Salles
Précédé de l' "Ile aux fleurs" de Jorge Furtado
Avec Devine qui C'est le vendredi 5 août 2005
Au square Boutroux
Rue Boutroux 75013 Paris (M° Porte d'Ivry, Bus : 27, PC1)

Mercredi 13 + Jeudi 14

1. CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE ..... 29 380 + 33 346 = 62 626
2. LA GUERRE DES MONDES .......... 20 067 + 30 006 = 50 573
3. LES POUPEES RUSSES .............. 4 208 + 7 705 = 11 913
4. MADAGASCAR ........................ 5 174 + 6 328 = 11 502
5. NEW POLICE STORY ........... 4 688 + 5 512 = 10 200


source : ciné-chiffres

mercredi 13 juillet 2005

Projections en plein air

« Sous les étoiles de la Villette ». Pour fêter ses quinze ans d’existence, ce festival propose, du 19 juillet au 28 août, les films plébiscités par le public. En ouverture : Scarface de Brian de Palma (mar. 19 juillet), suivi de Jules et Jim de François Truffaut (mar. 26 juillet), des Liaisons dangereuses de Stephen Frears (dim. 7 août) ou de Pulp Fiction de Quentin Tarantino en clôture (dim. 28 août). Par ailleurs, une séance à thème est organisée chaque samedi : le 30 juillet, la soirée baptisée « A voir sans modération » propose le documentaire de Jonathan Nossiter Mondovino et le 20 août, celle intitulée « Du crayon à la souris » est consacrée au film d’animation avec notamment Le Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki.
Programme complet
Du 19 juillet au 28 août, au parc de la Villette, Prairie du Triangle, 211, avenue Jean-Jaurès, XIXe. Tous les soirs sauf le lun., aux alentours de 22 h. Accès libre, location d’un transat et d’une couverture : 6 Euro et TR. : 4 Euro. Rens. : 01.40.03.75.75 ou www.villette.com

« Cinéma au clair de lune » : du 3 au 20 août, chaque soir, un film sur la capitale est projeté gratuitement, en plein air dans des sites remarquables : la butte Montmartre, la place des Vosges ou encore le parc Montsouris. Seize films réalisés entre 1932 et 2002 sont programmés pour cette cinquième édition dont Les Enfants du Paradis de Marcel Carné, Le silence est d’or de René Clair et les récents Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet et Ma femme est une actrice d’Yvan Attal.
Programme complet
« Cinéma au clair de lune » du 3 au 20 août. Projections gratuites à 21 h 30. Rens. : 01.44.76.62.18


Voir aussi sur le Figaroscope les détails pour le Festival Silhouette (Courts-métrages - fin août) et les vendredis de Chamarande.

BO Pp semaine 28

1. LA GUERRE DES MONDES ............. 369 477
2. MADAGASCAR ......................... 87 506
3. LES POUPEES RUSSES ........... 67 931
4. LA MOUSTACHE ................... 48 323
5. AU SUIVANT ! ...................... 30 316
6. BATMAN 0 .......................... 30 073
7. L'INTERPRETE .................. 24 313
8. MONSTER-IN-LAW .......... 20 831
9. STAR WARS 3 ................. 20 167
10. CAMPING A LA FERME ...... 18 820
11. PROFESSION PROFILER ... 17 680
12. AMITYVILLE .................. 13 589
13. EROS .......................... 13 197
14. « PARIS CINEMA » ..... 10 179
15. SIN CITY ................ 10 018

source : ciné-chiffres

lundi 11 juillet 2005

Une bonne petite révolution bien compressée

J'ai souvent lancé ici des amorces de questions sur les conséquences de la révolution numérique pour le cinéma : influence croissante de l'argument marketing des effets spéciaux numériques, dématérialisation totale des supports (DVD, VOD, projection numérique) et surtout les modifications induites sur la chaîne de valeur, le business model du cinéma.

David Poland a proposé sur son site une mise à plat qui a l'avantage d'être très large, de poser pas mal de bonnes questions (c'est assez rare sur ce sujet pour être noté) même si au final on n'a pas vraiment d'éléments de réponse sur ce qui va vraiment changer demain.

  • Partie I : introduction.
  • Partie II : comparatif des business models/modes de consommation pour ciné/DVD/musique.
  • Partie III & IV : les "plus consommateur" de la révolution numérique.
  • Box-office Pp WE 28

    1. LA GUERRE DES MONDES ............ 313 937 = 54 x 1 163
    2. MADAGASCAR ........................... 73 516 = 49 x 300
    3. LES POUPEES RUSSES ........... 55 912 = 54 x 207
    4. LA MOUSTACHE ............. 40 523 = 30 x 270
    5. AU SUIVANT ! ............... 25 026 = 34 x 147

    source : ciné-chiffres

    dimanche 10 juillet 2005

    Fu Manchu ou le péril jaune

    Que les choses soient claires dès le départ : le seul rapport de ce post avec le cinéma tient aux incarnations plus ou moins réussies de super-méchants sur grand écran (personnellement j'entretiens une préférence pour le Dr. Mabuse). Les romans de Sax Rohmer datent de près d'un siècle (et sont rétrospectivement très racistes dans leur parti-pris de diaboliser une culture mystérieuse) tout comme les premières transpositions du cruel et diabolique Dr. Fu Manchu au cinéma, mais la Chine n'aura jamais, sérieusement, fait autant peur qu'aujourd'hui avec la puissance économique qu'elle détient, battant finalement le capitalisme à son propre jeu.

    Pour ceux qui aiment comprendre l'économie mondiale expliquée par des experts vulgarisateurs (ou qui aiment les histoires avec des super-méchants qui menacent le monde sans être ridicules) Paul Krugman est là :
    Krugman then spells out the jaw--dropping extent of China's T-bill [bons du Trésor US] purchases: $200bn in 2004 and possibly as much as $300bn this year. Beijing, he says, is "bankrolling America's huge budget deficit", now almost 5 per cent of national income, to the tune of $1bn per day.

    "At some point," he says, excited by the power of his logic, "China could well decide to stop this. If so, the dollar falls sharply, US interest rates rise and our housing bubble bursts."

    A pause. "Quite simply," he concludes, "that would stop the American economy, the locomotive for the whole world, in its tracks. So, in this weird way, China is now the financial nexus keeping the global recovery going."
    Voir aussi les chroniques de Krugman pour le New York Times (deux fois par semaine)

    samedi 9 juillet 2005

    Montage non-séquentiel

    Si quelqu'un a un site ou bouquin intéressant sur le sujet je suis preneur. Il se trouve que cette tendance des films à raconter une histoire de manière non-linéaire, ou plutôt non-séquentielle, est devenue un peu une mode depuis le succès de Pulp Fiction mais c'est pourtant là la principale direction par laquelle le cinéma peut se réinventer. Les effets spéciaux numériques ne parlent pas au spectateur, ils se contentent de lui en foutre plein les mirettes alors que l'objectif de tout cinéaste doit être d'arriver à toucher les gens au plus près, au plus profond, et pas seulement de les divertir pendant deux heures.

    21 Grams
    Average reader rating: 7.9 (328 votes)

    Reviewed by: Tom Downs
    Reviewed on: 13 Nov 2004

    I'm with those reviewers who saw right through the emperor's new clothes of non-linear editing. Presented in a traditional linear fashion this film would be very, very ordinary - bordering on dull. A shallow plot, too much "acting" and few interesting ideas. Non-sequential editing is effective when it is integral to the telling of the tale - as in Memento. Unfortunately in this case it was just serving to make interesting a pretty unengaging narrative.

    Reviewed by: pretentious, moi?
    Reviewed on: 14 Mar 2004

    A pile of steaming, pretentious drivel, the like of which has not defiled a screen since Naomi Watts' breakthrough role, Mulholland Drive. Can we please, for a start, put this non-linear cliche to bed? In some cases, notably the first few, it worked (consider Pulp Fiction, Reservoir Dogs and, yes, even Memento) but since then what we have endured is a clear case of diminishing returns. Hence, what was once an innovative means of forcing jaded cinema viewers to set aside their preconceptions and prejudice has instead become a stock device cynically deployed to detract the viewer from plots that are trite to the point of utter banality.


    Memento est un parfait contre exemple de la tendance : que de l'esbrouffe. Tout ce film tient dans son idée marketing de raconter une histoire à l'envers. Le spectateur est censé être impressionné, point final. Evidemment ça coute moins cher que les effets spéciaux de Batman 0 mais le résultat est le même : vision cynique du spectateur auquel il faut donner sa dose de sucres rapides.
    Au contraire dans Irréversible le même parti-pris a une vrai raison d'être : mettre en perspective la violence, la continuité d'une soirée, la consistance de personnages... Tout le contraire de l'esbrouffe.
    Sur le thème des narrations "non-classiques" on parle souvent de Rashomon mais ce film est aussi bien plus subtil que Memental, le film rempli de courants d'air. Kurosawa ne donne pas comme Nolan une solution en kit et "dans ta face" à la fin, mais les différentes perspectives sur un même événement bâtissent l'histoire elle-même. C'est la puissance du montage parfaitement maitrisée, pas un simple gimmick.

    Tout ceci me parait d'autant plus important à la lecture de la retranscription de la toute récente masterclass de Michael Cimino :
    En fait, je n’avais aucune intention de faire des films. C’étaient les grands peintres qui me passionnaient, Degas, Kandinsky, Bonnard... C’étaient eux mes héros, pas les réalisateurs ou les stars.
    Je n’ai pas grandi en voyant des films comme beaucoup de réalisateurs actuels.
    C’est une transition étrange que je ne peux expliquer qu’en disant que cet écran blanc est une surface à deux dimensions tout comme un tableau. On le regarde de la même manière. Mais en même temps, j’ai conscience qu’on ne comprend vraiment un espace qu’en se mouvant à l’intérieur. C’est pourquoi cet espace bi dimensionnel est devenu mon ennemi. J’ai voulu détruire ce mur, vous emmener au-delà, vous immerger dans un espace à trois dimensions.

    Ce qui est flagrant en comparant The Deer Hunter à Heaven's Gate (dont la version intégrale - 3h39 - vient de sortir) c'est que Cimino n'a aucune notion de montage narratif... et donc de rythme narratif. Au mieux (The Deer Hunter) l'évolution de ses personnages structure une histoire linéaire donc tragique, au pire (Heaven's Gate) il est prisonnier de ses belles images et se retrouve condamné à les accumuler pour espérer créer cette fameuse troisième dimension sur une trame désespéremment plane.

    De l'extérieur qui dit cinéma pense tournage mais tous les grands films se sont joués à 90% lors la double étape d'écriture sur papier et sur pellicule : le scénario et le montage. Evidemment sans les 10% restant le film n'existe pas - le cinéma est un travail d'équipe et pas un travail d'auteur - mais la principale question est de savoir comment montage et scénario interagissent dans le processus de création. L'écriture du scénario est portée naturellement, du moins dans ses premières étapes, vers la linéarité, la fluidité, la simplicité. Le montage au contraire déconstruit et reconstruit.
    Il y a là toute une mine de créativité à creuser qui nous rappelle que le cinéma est encore un art très jeune.

    EDIT 31/8 : extrait d'interview de Fernando Meirelles à propos de son dernier film
    I think that you’re an incredibly inventive editor and, in both this film [The Constant Gardener] and City of God, you seem really committed to taking the audience away from the spoon-fed, A-B-C-D way of telling stories.

    I like films that you have to work with while you are watching them, that demand an active audience, like Memento or 21 Grams or Last Year at Marienbad. Actually, organizing things in a chronological order is just one way to organize things. I can also organize according to colors, numbers, emotions. I mean there’s so many ways to organize things, why do you have to put them in chronological order?

    vendredi 8 juillet 2005

    Evan Hunter (1926-2005)

    Après Ernest Lehman samedi dernier c'est un autre grand romancier américain, lui aussi scénariste pour Hitchcock à l'occasion, qui nous a quittés mercredi.
    In a 50-year career, Mr. Hunter, sometimes as Ed McBain and sometimes using other names, wrote a vast number of best-selling novels, short stories, plays and film scripts. With the publication of "Cop Hater" in 1956, the first of the 87th Precinct novels, he took police fiction into a new, more realistic realm, a radical break from a form long dependent on the educated, aristocratic detective who works alone and takes his time puzzling out a case.

    Set in a New York-like metropolis named Isola, "Cop Hater" laid down the formula that would define the urban police novel to this day, including the big, bad city as a character in the drama; multiple story lines; swift, cinematic exposition; brutal action scenes and searing images of ghetto violence; methodical teamwork; authentic forensic procedures; and tough, cynical yet sympathetic police officers speaking dialogue so real that it could have been soaked up in a Queens diner between squad shifts.

    The Third Man

    Alors que Besson et Spielberg avaient disposés de millions (6 pour Groluc) pour faire leur grosse pub et vanter les mérites de Paris et New-York, c'est un inconnu qui les a éclipsés. Encore une très belle illustration de la loi des "Low expectations."
    Daryl Goodrich, 40 ans, un directeur commercial dans le domaine du sport, qui n'avait jamais réalisé de film auparavant, a battu le réalisateur américain de la "Guerre des mondes", d'"ET" et des "Dents de la mer", et l'auteur français de "Leon", "Nikita" et du "Cinquième élément", avec un modeste budget de 400.000 livres (588.755 euros), produit par Caroline Rowland.
    "I think it raised a few eyebrows when Spielberg and Besson were involved and it was announced that Goodrich and Rowland would make the film for London. It's nice to come through at the end."

    jeudi 7 juillet 2005

    Entrées Pp du mercredi 6

    1. LA GUERRE DES MONDES ............. 70 473 = 54 x 1 305
    2. MADAGASCAR ........................ 16 845 = 49 x 344
    3. LES POUPEES RUSSES ........ 9 076 = 54 x 168
    4. LA MOUSTACHE ................. 7 973 = 30 x 266
    5. AU SUIVANT ! ............. 5 347 = 34 x 157

    mercredi 6 juillet 2005

    Ernest Lehman (1915-2005)

    Lehman was born Dec. 8, 1915 on Long Island, N.Y. His family was affluent until hit by the Depression. He graduated from the College of the City of New York with a degree that combined chemical engineering and English. He became a freelance writer, and his first sale was a profile of entertainer Ted Lewis to Colliers magazine. Freelancing was, he claimed, a "very nervous way to make a living," so Lehman went to work writing copy for a publicity firm specializing in theatrical productions and celebrities.

    That experience later informed 1957's "The Sweet Smell of Success," which he scripted with Clifford Odets based on one of Lehman's novellas, "Tell Me About It Tomorrow." Starring Burt Lancaster and Tony Curtis, the movie focused on the relationship between a powerful gossip columnist and an unscrupulous press agent and has come to be considered a classic dissection of the underside of show business. In 2002, it served as the basis for a Broadway musical.

    Imagery and the third eye

    C'est toujours amusant de voir les critiques révéler leur frustration en laissant libre cours à leur jalousie. Il n'y a d'ailleurs que les critiques qui ne reconnaissent pas Stephen King comme un excellent écrivain et j'ai d'ailleurs une anecote à ce sujet. Son éditeur le trouvant trop prompt à livrer de nouveaux titres King s'amusa à proposer (et vendre) son surplus de production sous le pseudo de Richard Bachman. Bonne opération marketing ou pas (depuis les 'batards' ont été légitimés pour profiter pleinement de la marque paternelle) cette passe à permis de débusquer un crétin qui à propos d'un opus signé R. Bachman disait dans sa feuille choux "c'est ce que pourrait écrire Stephen King s'il savait écrire."
    Justement c'est l'heure de la leçon Coco :
    Too many beginning writers feel that they have to assume the entire burden of imagery; to become the reader's seeing-eye dog. That is simply not the case. Use vivid verbs. Avoid the passive voice. Avoid the cliché. Be specific. Be precise. Be elegant. Omit needless words. Most of these rules -- and the four hundred I haven't quoted -- will take care of themselves almost automatically if you will, from this point on, take two pledges: First, not to insult your reader's interior vision; and second, to see everything before you write it.
    "IMAGERY AND THE THIRD EYE" © 1980 by Stephen King

    BO Pp semaine 27

    1. MADAGASCAR ................ 142 852 (-34%)
    2. LES POUPEES RUSSES ....... 101 176 (-40%)
    3. BATMAN 0 ........... 66 303 (-51%)
    4. MONSTER-IN-LAW ........ 42 963 (-49%)
    5. CAMPING A LA FERME ..... 39 730 -
    6. L'INTERPRETE .................... 39 350 (-39%)
    7. STAR WARS 3 ..................... 32 412 (-40%)
    8. AMITYVILLE ...................... 32 091 (-55%)
    9. L'AMOUR AUX TROUSSES .. 31 522 -
    10 SIN CITY ..................... 20 472 (-57%)

    lundi 4 juillet 2005

    Also Sprach Fritz -- Bicyclette US

    Un film comme Le Voleur de Bicyclette, qui en général a été accepté aux Etats-Unis comme un succès italien, serait impensable dans un milieu américain. Le problème d'un homme dont la survie dépend de sa bicyclette ne passionnerait pas les foules en Amérique, car ici le problème du transport est résolu. L'américain ne s'intéresse qu'à des problèmes qui ne sont pas résolus pour lui -- bien qu'il ne veuille pas toujours admettre qu'ils ne le sont pas.

    Citation intéressante à double titre : Fritz Lang a parfaitement intégré le mode de vie et la culture US (il devient citoyen américain en 1935), au point d'offrir une lecture moderne de la société américaine dans ses films, mais aussi au risque de se retrouver à l'étroit sur ces sujets de société. Je me suis fait cette remarque récemment en regardant Clash by Night : sa direction d'acteurs se trouve vite limitée dès qu'il s'agit d'approfondir l'étude de moeurs, de caractères, alors que sur la période allemande ses films avaient plus d'ampleur et ne reposaient pas du tout sur plusieurs personnages à la fois.

    Box-office Paris-RP WE 27

    1. MADAGASCAR ................. 112 468 = 50 x 450
    2. LES POUPEES RUSSES ...... 79 560 = 53 x 300
    3. BATMAN 0 ................. 52 006 = 45 x 231 (énorme bouse)
    4. MONSTER-IN-LAW ............. 32 619 = 34 x 192
    5. CAMPING A LA FERME ... 31 386 = 30 x 209
    6. L'INTERPRETE ....... 30 650 = 32 x 192 (pas mieux)

    source : ciné-chiffres

    dimanche 3 juillet 2005

    Les nègres du cinéma

    En France on commence à entendre parler de script-doctors depuis quelques années, surtout parce que certains scénaristes auto-proclamés veulent vendre leur service aux gogos qui rêvent de devenir scénaristes (oui, apparemment il y a beaucoup de monde qui croit que scénariste c'est ce qu'il y a de plus facile quand on n'a ni envie de s'exposer comme un acteur ni caméra), mais les producteurs n'ont pas attendu que le terme traverse l'atlantique pour employer des scénaristes (et pas des moindres), non crédités au générique, pour des réécritures plus ou moins étendues.

    Script doctor dans l'absolu ce n'est pas vraiment l'équivalent du nègre de l'édition justement parce que le scénariste (professionnel reconnu, j'insiste) sait qu'il vient apporter une touche finale alors que le gros du travail de défrichage a été fait. C'est un peu le plaisir de retaper une baraque (en plus ou moins bon état) pour quelqu'un d'autre et sans en avoir été l'architecte. Ce genre de "travaux éditoriaux" permet aux scénaristes de faire la soudure entre deux chantiers où ils sont architectes en chef.

    En revanche il y a un concept américain plus proche du travail de nègre (disons que le nègre fait tout le boulot et en particulier le sale boulot de dépanneur ponctuel aux ordres) pour lequel je ne sais pas s'il y a beaucoup d'équivalent en France. A Hollywood ils parlent de 'ghost writers' ou 'closet writers' : la nuance étant que le ghost writer est un nègre en free lance alors que le 'closet writer' est le nègre attitré d'une personne (en général une star ou un réalisateur renommé). L'article du jour dans le LA Times (Calling Cyrano to the movie set) évoque les gagmen qui accompagnent les stars importées du petit écran (SNL) mais de manière générale la tendance n'est pas récente contrairement à ce qui est écrit. Les braves nègres se font rémunérer $250 000 par semaine pour faire plaisir à ce commanditaire qui est leur meilleur agent : une grosse star genre Tom Cruise va imposer son mécanicien pour donner à ses fans le Tom Cruise qu'ils veulent. Au détriment de la subtilité du scénario, puisqu'une star veut apparaitre comme une incarnation parfaite du personnage sur papier glacé qui fait les couvertures de magazines, mais aussi au détriment de l'équilibre de travail de l'équipe de production.

    A ce tarif les nègres ne sont pas trop à plaindre malgré le côté méprisable, l'aspect prostitution de leur job. En revanche il y a aussi toujours, mais on n'en parle jamais, des gens peu scrupuleux (et pas vraiment professionnels de toute façon) qui profitent des wannabes scénaristes :
    The producer encourages as many as a dozen aspiring writers to work on his idea. They knock themselves out over his story for two or three weeks in return for nothing but the vaguest of promises. Then the producer comes out of it with enough free ideas to nourish the one writer he finally hires.
    Budd Schulberg What makes Sammy run(1941)

    Dématérialisation totale des stocks

    Mes bien chers frères, en cette merveilleuse période de soldes je vous conseille la lecture du psaume 'Attack of $1 DVDs', article de Franz Lidz dans le NYT du jour.
    ''The Killer Shrews,'' the masterwork of Ray Kellogg, is one of hundreds of cheap old films now available as ridiculously cheap new DVD's. Because of lapsed or improperly registered copyrights, even some very watchable movies - among them, Howard Hawks's ''His Girl Friday,'' Marlon Brando's ''One-Eyed Jacks'' and Francis Ford Coppola's ''Dementia 13'' - are now in the public domain and can be sold by anyone.

    While overall DVD sales are robust - last year retailers sold $15.5 billion in discs - the low-end market is positively booming. Recently, 19 of the 50 top sellers on the Nielsen VideoScan national sales charts were budget DVD's. "The prices are irresistible," said Gary Delfiner, whose Global Multimedia Corporation offers 60 film, cartoon and television titles with prices ranging from 99 cents to $1.99.

    Global, based in Philadelphia, is one of a half-dozen major players in what's called the dollar DVD industry. Since starting up in September, the company said, it has shipped more than two million discs.

    samedi 2 juillet 2005

    Le formatage des cerveaux se joue à l'âge Playschool

    Un jour, je devais avoir un douzaine d'années, pour faire mon malin devant mes copains j'avais demandé un Pepsi alors que tous prenaient du Coca. Evidemment tout le monde a eu son verre de Coca mais je n'ai pas compris tout de suite parce que je n'avais aucune idée de ce à quoi ressemblait le Pepsi. En y repensant je me suis rappelé que, dans ces petites voitures que j'avais dû pousser sur des kilomètres quelques années plus tôt, j'avais un petit camion frigorifique aux couleurs de Pepsi.

    Il n'est pas besoin d'être un marketeur de haut vol (et une figure de style, une) pour comprendre que le meilleur moyen de travailler l'image d'une marque c'est :
    1/ de créer une relation émotionnelle avec le produit (d'où les grosses pubs feelgood de Coca)
    2/ entretenir cette relation émotionnelle pour tendre à la dépendance (d'où le matraquage publicitaire et les milliards déversés dans le marketing)
    3/ que tout ça marche d'autant mieux que les cerveaux sont plus tendres.

    On connait le scandale des distributeurs de friandises dans les écoles et pourtant je ne suis pas sûr que les gens se rendent bien compte qu'il n'y a que l'épaisseur d'une page de code pénal entre ça et la vente de drogue.
    "It's always nice to receive something for free, especially in this time of increased costs and budget reduction. Your school, library, daycare or camp could be eligible to receive FREE materials from Cover Concepts starting today." Such items include "textbook covers, lesson plans, posters, bookmarks, specialty paks [sic] and other fun educational materials". It is not clear what educational value Fantastic Four textbook covers and bookmarks might have.

    Marketing films by producing educational materials, though, is nothing new. Film Education, an industry-funded charity promoting film in schools, is currently providing downloadable resources to teachers not only on Narnia, but War of the Worlds, the new animation Madagascar, and a GCSE film studies package relating to Star Wars. Deborah Sheppard, marketing director of UIP, which has worked with Film Education to produce primary-level materials around Madagascar, says: "It is something we've been doing for years, and we're always looking for ways to develop it ... Essentially, it's a way of engaging with the core audience of the movies; it's a more original way than just advertising." But she is robust in her defence of the practice. "Obviously, we're not doing this completely out the goodness of our hearts, but we feel it's a way of reaching kids in a more responsible way. We're not selling sweets in the playground. We're providing resources that we think kids will like, so they will be aware of a film before release and then hopefully enjoy the film. "
    Charlotte Higgins, The Guardian 1-07-05 (via MCN)

    Lire aussi la chronique de Paul Krugman sur le lobbying pro-obésité.